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Les descendants de Mongo

Par les dires entendus de la bouche de leurs parents et de celle des parents ou des arrières-parents de leurs parents, les plus vieux certifiaient que le très vénérable Ikonga Mbongo dont la personnalité symbolisait la conscience insue de son peuple avait - en ces temps anciens et au nom de la branche des descendants appelée Ndengese Bolamba - reçu les insignes du pouvoir sous la forme d'une fiole ainsi que sous celle d'une tranche du kaolin sacré, tous deux symboles de la vérité, de la droiture et de l'intégrité. Ces symboles, il les avait recueillis d'entre les mains bénies du Grandissime et Bien-Aimé M o ng o , détenteur des sapiences pérennes.

Ce clan des Ndengese voulait aller vivre, pour une meilleure sécurité, dans les besole « plaines » . Une zone de plaine sans limites leur permettait en effet de percevoir l'ennemi éventuel au loin au ras de la ligne de l'horizon et de fondre dans la forêt pour se cacher en même temps que pour préparer la contre-attaque afin de pouvoir le jeter au-delà de la frontière de leur terroir. Les stratè g es nden g es g e croyaient au mythe de la défense élastique : disparaître pour se préparer à la contre-offensive en vue d'étouffer l'ennemi par un bond phéno m énal.

Ainsi, d'un point de vue purement linguistique et notamment étymologique, Ndengese signifie au très exact « les enfants des plaines » et dérive d'une contraction à la longue entre  denge « enfant(s) » je « de » besole « plaines ». Ce phénomène assorti d'autres modifications est explicable par de savantes et complexes lois phonétiques et morphologiques de cet idiome. Quant à l'anthroponyme Bolamba , il vient du verbe ndamba « glisser ». Il suit que la signification linguistique de cet ethnonyme induit que ces « enfants des plaines » - à l'instar de l'Ancêtre Bolamba , un des lieutenants d' Ikonga Mbongo - savaient se faufiler invisiblement à travers la jungle à la manière des chenilles vertes au dos tigré. Pour déguster des ramures tendres, ces chenilles grimpent avec aisance sur des arbres quelque soit leur hauteur et leur épaisseur et cheminent tranquillement de branche en branche jusqu'aux dernières extrémités.

A la manière de ces mêmes chenilles et confirmant à qui mieux mieux leur surnom de Bolamba , les Ndengese ont su très tôt grimper le long des troncs d'arbres sans l'aide ni d'échelle, ni de corde, ni de cerceau, ni même d'encoches taillées dans le bois. Pour eux, c'était devenu une chose de rien. Et ils redescendaient de semblable et spectaculaire façon, avec autant de facilité et par une trajectoire identique jusqu'à retoucher terre, sans coup férir.

Ce fut une technique efficace de camouflage. En cas d'attaque ennemie, les Ndengese s'en servaient fréquemment pour surprendre leurs assaillants en étant invisiblement embusqués derrière des ramilles et assis à califourchon sur des branches plus solides en hauteur dans ces feuillages fabuleux . Delà, pareils aux furtifs combattants de l'ombre, ils pouvaient silencieusement parachuter à ces assaillants sagaies mortelles, javelots et autres flèches empoisonnées, pendant qu'une autre escouade guerrière de plusieurs cinquantaines d'éléments qui se tenait l'arme au pied et se chargeait de son côté de les harceler au sol aussitôt que le commandant de l'opération criait les ordres de bataille. Il fallait à chacun de ces équilibristes cependant bien s'agripper aux branches pour ne pas risquer de tomber de là-haut comme un météore du ciel.

Voilà en tout cas comment, de génération en génération, les Ndengese Bolamba expliquent l'origine et la signification de leur option ethnonymique. Possédant une mémoire collective chatouilleuse, ils n'auraient pas toléré que quiconque les nommât autrement que tel qu'eux-mêmes s'étaient librement auto-désignés car, pour eux, ce nom était et est encore un impératif historique , fondé sur leur réalité ontique et qui les rattache à l'univers subtil.

Cette nation est installée depuis les temps immémoriaux sur ces terres fertiles de forêts et de savanes alternées, denses et humides des entours de la moyenne L o kenye , la grande rivière qui, avec ses affluents, baigne leur étendu domaine. Les Ndengese sont arrivés en ce lieu paradisiaque par vagues successives en provenance du nordique et mythique Lokapa Kopo, localité sacrée, située dans un endroit aujourd'hui insituable et jadis témoin de grandes coutumes et scènes constitutives, lieu du temps où fut organisé le partage du pouvoir politico-religieux entre les descendants de l'Ancêtre éponyme M o ng o .

Désormais symbole statuaire de la mythologie des Ndengese Bolamba célébré en événement culturel considérable par toutes les lignées, l'odyssée de Lokapa Kopo est contée sans arrêt ni terme, par ouï-dire, de bouche à oreille, dans les aphorismes ou dans les berceuses et est pérennisée comme mémoire épique sous forme de clichés incrustés historiquement dans l'âme collective de toute la postérité de Mongo .  Lokapa Kopo , un nom magique et un lieu de hauts faits! A son évocation, on ne pouvait que frissonner. C'était en cette époque informe où s'esquissait déjà la pérennité du devenir de cette société alors balbutiante.

Au départ en effet, le pays actuel des Ndengese Bolamba n'était qu'un infime point de l'univers méridional rêvé par le timonier Ikonga Mbongo . Il y a longtemps, si longtemps, assez longtemps, dans ces temps reculés où n'atteignait pas encore l'histoire, Ikonga Mbongo , héros civilisateur, fut reconnu comme l'aîné des  t o ci à Iiji après Lokapa Kopo , lieu, comme on l'a indiqué, du bing-bang linguistico-culturel et du partage du pouvoir entre les branches ethniques mongo . Au terme du grand mouvement migratoire des Ndengese Bolamba du nord de l'actuelle République Démocratique du Congo vers les giboyeuses sylves méridionales éclaircies de grandes étendues herbeuses, le timonier Ikonga Mbongo avait institué la confrérie des toci qui n'était et qui n'est toujours accessible qu'à l'élite parmi les hommes libres. C'est à cette même élite que, selon sa volonté, revenait le rôle de conduire la masse nombreuse des quidams de ce peuple dans son ensemble et de veiller au respect de la mythologie, à l'équilibre de la vérité et de la justice sociale même si elle ne gouvernait pas directement le pays.

En cet aîné se concentrait toute la gloire historique de la tribu. Pragmatiste accompli, Ikonga Mbongo n'hésitait pas à allier l'hypothétique au problématique pour aboutir à une infaillible clairvoyance qu'il sentait de façon quasi mystique. Il prenait des décisions avec des éclairs de génie, avec de la patience, mais aussi avec la douceur de la raison. Avant d'annoncer à son clan la décision de « migrer » vers une lande australe qui lui avait été présentée en songe comme une terre engageante, avenante et d'enchantement, un véritable jardin botanique où la nature s'était tant divertie, l'aîné avait résolu en grand mystère de se retirer pendant quelques jours et nuits dans la forêt pour méditer sur cette équation de la destinée de sa collectivité. Pour tranquilliser son âme, garantir l' élévation de son être et la décontraction de son corps en vue de les libérer de toutes les entraves, il s'était débarrassé de toutes les parures matérielles susceptibles de faire échouer ce travail à la fois organique et spirituel. A l'écart de l'humanité et du monde matériel, il avait pu sentir s'écouler, durant ce laps de temps, son fluide vital, pour ne pas dire sa faculté d'exister. Puis il avait dormi d'un sommeil plein de rêves et en avait émergé transfiguré, doté de pouvoirs trans-naturels renforcés, après s'être vu authentifié - par sons de voix et songes prémonitoires - dans cette mission, celle de conduire son peuple plus loin encore vers une nouvelle destination et vers un paradis de paix.

Visité dans le réel de ses jours par un esprit transcendant, il avait eu l'intuition qu'une terre lointaine, prodigue de mille sensations pour l'œil et pour l'oreille, d'une vie heureuse, sans lamentations, attendait son peuple. De cet esprit et de cet instinct immortel, disait-on à cette époque, lui venaient son pouvoir de divination pour les futurs problèmes et sa capacité de voir loin aussi bien avec son corps qu'avec son âme quand il se trouvait en état d'intensité lyrique et méta-rationnelle. En ayant l'air de méditer ou de converser à voix gardée, il parcourait l'en-haut des grands arbres et des plaines de cet Eden rêvé et encore virtuel. L'Esprit lui avait inoculé une intuition de visionnaire qui l'aidait à sentir les choses au-delà de la connaissance mentale et de la faculté à expérimenter des essences inédites.

A Ikonga Mbongo , représentant du mystère qui guidait son peuple et chaleureux instigateur de cette croisade forestière, il revenait - à la façon d'un artiste qui obéit à son inspiration - de faire en sorte que ce peuple ne tombât pas en famine, en manque de provisions de bouche ou dans la disette spirituelle. Un guerrier ne peut avancer avec le ventre et l'âme vides. Ainsi plein de générosité, le timonier veillait scrupuleusement au bon ordre du déroulement de l'expédition, en particulier à la préservation de l'unité du peuple, à l'entretien d'une armée forte, au libre flot de l'énergie créatrice, au contrôle des ressources et au sens de l'égalité dans la redistribution desdites ressources matérielles et transcendantes. Il ne tolérait pas qu'un des siens s'avilît. On l'entendait maintes fois soliloquer :

•  Nous ne volerons pas la terre à une autre communauté ; nous ne l'arracherons à personne. Notre pays nous est vide d'occupation et il nous est prédestiné , grâce à l'intercession de nos Ancêtres, par Mbombiyanda, le Dieu Unique .  Notre peuple aura tout un long temps pour apprivoiser cet entour sans prendre l'initiative d'être violent. Ni aujourd'hui ni jamais. Je ne serai pas un héros tâché inutilement de sang.

Ainsi, alors que, au ciel, les lunes se succédaient sans fin dans leur itinéraire parmi les étoiles, se réalisait sur terre l'avancée déterminée des Ndengese Bolamba vers le sud et vers une destination précise, connue par avance grâce aux visions accordées au guide quand tous ses sens étaient en feu.

Les vieux de la veille et du lendemain disaient d' Ikonga Mbongo qu'il était fort à l'embonpoint, grave sans être sérieux, peu disposé à l'emphase, solitaire sans être seul ni rejeté et surtout plus prudent qu'un serpent. D'évidence, cette vocation impliquait pour lui une astreinte à une vie austère et à un ascétisme sexuel. Il lui fallait à tout prix se rationner pour atteindre un meilleur devenir spirituel car les intempérances sexuelles étaient réputées entre autres choses pour être un handicap, voire une barrière à l'élévation spirituelle. C'est pourquoi, à dater de ce jour-là, il ne partagea plus le lit d'aucune de ses épouses, ce jusqu'à l'arrivée à l'actuel territoire où sont installés les Ndengese Bolamba depuis désormais des générations et des générations.

En ces temps primordiaux où balbutiait l'histoire, étaient rassemblées, autour de lui et par additions successives, les familles issues des neuf ascendants de ce peuple, un des énièmes piliers de M o ng o au moment de la grande scène initiatique et pré-migratoire de Lokapa Kopo . Sur l'avant-bras de chacun de ces neuf ascendants, avait été pratiquée une incision qui avait fait couler quelques gouttes de sang coagulées et recueillies dans un récipient adéquat. Un reste de ces gouttes de sang servit à sacraliser la nouvelle terre. En outre, brassées rituellement, ces gouttes de sang symbolisaient le pacte pérenne des neuf ascendants : devait être puni de mort tout celui qui se rendait coupable de parjure à cette alliance. L'aîné entendait que tous donnassent leur adhésion unanime au projet afin de juguler toute apparence de fêlure dans le collectif. Tous lui obéissaient, nul ne lui parlait debout ou ne pouvait élever la voix en sa présence.

Ce sont ces neuf descendants qui ont donné leurs noms aux neuf rameaux de l'actuelle coterie populaire des Ndengese Bolamba dont le nombre n'était jamais communiqué. En effet, ce peuple ne se dénombrait pas, histoire de ne pas susciter la jalousie ou la malveillance et aussi de ne pas donner des idées aux stratèges ennemis.

C'est aux termes de tous ces événements que, sous la motion d'un élan spontané, fut lancée leur mouvementée épopée vers l'Eden du bord méridional de leur monde. C'était il y avait assez longtemps, bien longtemps, très longtemps, trop longtemps même. Ils marchèrent loin, bien loin, très loin…, sur des lieues et tant de lieues. Bien que la route fut beaucoup et beaucoup trop longue, les descendants de M o ng o n'ont tout ce temps rien perdu ni rien rien oublié des phases de cette épopée depuis lors légendaire telle que leurs aïeux la leur avaient enseignée.

Ah, quelle équipée idyllique que la leur, quand on y revient aujourd'hui et qu'on se prend à en rêver! Sous la conduite du timonier, le peuple était prêt à vivre cette aventure, mais aussi à crever de chaud, au besoin à mourir au gré des accidents et des peines de l'exode. Heureusement, cette migration ne fut pas inspirée par une politique de la terre brûlée. Le guide ne permettait pas que ses hommes fissent quoi que ce soit de semblable.

En effet, les aînés actuels se souviennent que les aînés qu'ils avaient connus dans leur enfance leur racontaient avec entrain que, durant une succession de lunes, la traversée des territoires, où d'autres peuples parfois hostiles s'étaient déjà établis, ne fut pas pour les Ndengese une sinécure. Loin s'en fallait ! Soulevés par un tison de vigueur, ils marchaient - jour après jour - depuis les confins du Nord jusque dans ce pays et, pour se frayer le passage là où des peuples établis ne laissaient pas franchir leur territoire sans mal, les guerriers armés de lances, de massues, d'arcs et de flèches empoisonnées ont dû parfois livré des rudes batailles aux occupants locaux.

Madré, rusé, Ikonga Mbongo ne marchait pas à l'aventure. Ainsi, ayant compris l'inanité de ces luttes qui usaient aussi bien eux-mêmes que leurs adversaires, les pionniers ont souvent opté pour la négociation, sous la houlette d' et o ci Ikonga Mb o ngo, fin diplomate doté de la capacité d'affronter les difficultés et de les résoudre par l'initiative immédiate et personnelle et surtout grâce à sa sagesse et à son charisme. Son égalité d'âme en toute circonstance forçait l'admiration des siens.

La diplomatie pour Ikonga Mbongo était un jeu de rapport de forces avec une nomination prétendument polie. Quand il leur arrivait de ne point du tout comprendre la langue des habitants dont ils traversaient les terres, alors ils échangeaient avec eux comme font les populations des sociétés dites de frontière : par la mimique, avec des grommellements, des éclats de rire et des mouvements constants des mains, du visage et aussi des pieds. Ainsi, ils parvenaient à passer avec eux des accords diplomatiques qui les préservaient d'avoir à guerroyer, leur permettaient de poursuivre leur route sans crainte ni pressentiment et, enfin, les assuraient pour l'avenir d'un voisinage paisible, d'une vie en bonne intelligence avec eux-mêmes et avec les autres plutôt que d'être suspendus entre la terreur de la guerre et l'horreur de la paix. Ikonga Mbongo tirait de sa philosophie la conviction qu'on ne perd jamais la guerre parce qu'on économise les hommes. Il savait bien que le moment où l'on croit être vainqueur est paradoxalement l'instant le plus périlleux. C'est la raison pour laquelle le fondateur se refusait à sacrifier des vies précieuses en les lançant dans des combats inutilement destructeurs et évitables. Sauf alors face à un peuple qui repoussait tout compromis pacifique et qui s'obstinait à faire montre de belligérance définitive. Dans ce cas, les guerriers devaient relever le défi et même, quand il le fallait, laver - sans quartier et selon une loi bien établie- le sang d'un des leurs dans le sang de l'ennemi.

Le masque de diplomate, la sapience et la feinte indifférence de Boila Ikonga Mb o ngo cachaient mal sa ferme détermination en toute circonstance. Sous sa rude férule, les guerriers, tous descendants de M o ng o , ont traversé la grande forêt et, à l'autre bout du voyage, ils en sont ressortis indemnes ou presque, ce qui a solidifié leur unité avant de s'établir en ces lieux où ils vivent depuis des temps et des temps et de fonder les nombreuses bourgades qui constituent leur pays. Avant la mise en place d'institutions plus souples, cette phase autoritaire et despotique s'avérait, dans leur évolution, indispensable pour façonner leur conscience collective, consolider leur unité, l'harmonie maatique , bâtir leurs armoiries et leur insuffler une dose de responsabilité une fois arrimés à ce merveilleux morceau de terre de l'univers méridional.

La terre acquise par les Ancêtres et ses cours d'eau donnaient au peuple et en abondance du poisson, du gibier, une faune aviaire variée, des légumes et des fruits de toutes sortes. Tout respirait une telle opulence qu'il n'y avait aucune raison d'imaginer qu'il n'y en aurait que pour un temps. Alors ils pensaient qu'il n'y avait rien ailleurs, rien nulle part, qu'il n'y avait jamais eu rien d'autre que là dans leur pays. Ce fut en effet un miracle d'intuition, de volonté et de passion qui les avait conduits dans ce pays mué en foyer d'efflorescence culturelle et de fièvre innovatrice en matière de production artistique sacrée ou profane, individuelle ou collective. Ce peuple a produit en ce lieu tant d'œuvres artistiques de valeur : effigies sculptées de Mbombiyanda et des dieux secondaires, masques et statues des Ancêtres au langage sculptural spécifique, imposante littérature (mythes fondateurs ou primordiaux, contes regorgeant de héros et de malins génies et récits de lignage destinés à être pérennisés oralement), art plastique et sculpture, arts vivants (danses et chants profanes et sacrés). On fabriquait des parures ainsi que des broderies riches et multicolores qui, en soi et en tant qu'objets d'art, étaient d'authentiques métaphores visuelles qui renseignaient sur le statut social de chacun.

C'était un pays où notre mère Nature s'était montrée généreuse, pour ne pas dire luxuriante. Il y avait et il y a encore de tout : partout des fruits, des fleurs, des légumes sauvages, des herbes comestibles, du petit gibier fouineur, du gros gibier, des criquets gracieux à manger, des chenilles, des champignons, des ignames, des cours d'eau poissonneux, des matériaux de construction pleins grâce à un manteau végétal florissant et sempervirent: lianes, palmier raphia ou textile ( raphia gentilii ), plante miraculeuse de laquelle les Ndengese tiraient et tirent encore leur toit, leurs flèches, leurs costumes et aussi leur vin, liqueur blanchâtre qui, lors de son extraction à la cime de ce végétal, bout comme du moût. On disait et on dit toujours baáná b? bapeke ‘vin du palmier raphia '. Ici plus qu'ailleurs, aucune partie de chasse ne pouvait se terminer sans voir l'ombre de la queue d'une souris. Les champs offraient des moissons plantureuses tandis que les animaux de toutes sortes (hardes d'antilopes harnachées ou naines, cochons sauvages, iguanes, singes de toutes sortes, etc.) pouvaient se gaver à satiété et combler, pour ceux qui en avaient, aussi bien leur jabot social que leur jabot digérant.

Dr TEDANGA Ipota Bembela

Extrait du roman inédit La saga d'Esisi.

B o dengese au singulier.

Bosole au singulier dans la langue des Ndengese Bolamba .

Le son [j] se prononce ici comme le j de jazz .

Etoci au singulier

Signifie ‘défunt' dans la langue des Ndengese et n'est utilisé que pour un défunt qui fut et ? ci de son vivant. Pour un défunt qui n'était pas et o ci , on dit ijíma .

Dr TEDANGA Ipota Bembela
tedanga@hotmail.com

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