Comment devient-on pasteur en République Démocratique du Congo ?
Notre invité: Pasteur Dr Célestin Kibutu Ngimbi, de Bruxelles, auteur de "Erreurs fatales et Délivrance"
1) Congo Vision : Quel est le rôle du pasteur et de l'Eglise dans notre société ?
Rév. Dr CKN: D'abord, je commence par vous remercier de me permettre d'apporter ma modeste contribution au débat touchant ce sujet brûlant d'actualité, concernant la relation entre chaque assemblée locale et sa société, principalement dans le cadre du récent phénomène de Nouvelles Eglises indépendantes. Le rôle commun du pasteur et de l'Eglise est d'apporter à la société ce que Christ lui-même apporterait, du fait que l'Eglise porte le nom biblique de "Corps de Christ". Alors qu'est-ce que Christ apporte à notre société ? Il lui apporte la paix, puisqu'il est le Prince de la paix; Il lui apporte son parfum d'amour et tous les autres aspects du fruit du Saint-Esprit contenus dans Gal.5:22-23. A la lumière de tou ce qui précède, l'Eglise joue donc le rôle de sel de la terre et de lumière du monde. Elle est ensuite son sacrificateur, celui qui se présente devant Dieu avec l'Ephod pour intercéder pour le peuple par ses prières aussi persévérantes que les flammes du chandelier du Temple juif qui ne devraient jamais s'éteindre. Noter que l'Ephod est cette sorte de drap blanc colorié des lignes noires, avec attachées à ses deux bouts, 12 pierres représentant les 12 tribus d'Israël. Cela impliquait que le sacrificateur n'était plus l'homme d'une tribu, mais un ressortissant intertribal. L'Eglise est dans la même situation: par conséquent elle est à la fois Luba, Kongo, Yansi, congolaise, gabonaise, marocaine, chinoise et américaine...
La vieille question est toujours de savoir si l'Eglise et son (ses) pasteur(s) sont (est) à la hauteur de (sa) leur mission. Pas toujours, mais ils ont la responsabilité de s'améliorer. Ils doivent atteindre la stature parfaite de Christ, dit la Bible. Reconnaissons qu'en pratique, l'Eglise chrétienne n'a pas été inutile à sa société. Même si, à la suite de son seul Chef Jésus, elle a toujours été pacifiste (ce qu'on lui reproche souvent), elle a grandement contribué au bien: animer des programmes de réconciliation au sein d'une nation ou inter nations; assister les pauvres.
Depuis les temps évangéliques, par exemple, l'Eglise a toujours porté le sort des pauvres: En son temps, Christ a multiplié les pains et depuis, les églises en distribuent également. En Europe, on sait que la philosophie du travail était le thème préféré des Réformateurs tels que Jean Calvin et les autres. Aussi a-t-on appelé ces derniers: "Les Pères du développement de l'Europe" (Lire "Réformation", Belgia 2000). J'ajoute à ce qui est déjà noté, l'intérêt de l'Eglise pour le mariage, qui est le ciment de toute société, principalement de celle africaine. En prêchant l'engagement devant les trois autorités (famille, l'Etat civil et l'Eglise (Dieu)), l'Eglise a grandement contribué à sécuriser cette entité, la plus importante, après le salut. Vous le savez tous que les Africains ont beaucoup perdu de leur valeurs, mais il leur reste la famille. Ces 20 dernières années, beaucoup de mariages religieux ont été célébrés au lieu et à la place des cohabitations incertaines héritées du temps de Mobutu, grâce aux réunions de réveil du mouvement charismatique qui a donné naissance au phénomène des Nouvelles Eglises Indépendantes. On peut aller plus loin en parlant notamment de l'intérêt pour la politique qui est en train de naître, comme une édition diluée de la théologie de la libération. Un évêque, par exemple, et pas n'importe lequel, le premier d'entre les Protestants congolais, présidera bientôt le Sénat congolais. Voilà d'autres signes encourageants d'une contribution majeure du pasteur et de l'Eglise à la cause sociale.
L'Eglise chrétienne de part le monde, n'a jamais cessé de se préoccuper de sa triple mission d'édifier la foi, de combattre la misère et de promouvoir la paix dans la société en général et dans les familles en particulier.
L'Eglise Internationale de Bruxelles que j'ai le privilège de diriger depuis 1987, est donc solidaire à cette triple mission. Le 9 mai 2003, j'étais reçu, en tant que leader de la deuxième plus importante assemblée évangélique de Belgique (en nombre) dans un bureau présidentiel de l'un de deux partis les plus puissants de la Belgique. Mon interlocuteur m'avait demandé de lui exposer en 20 minutes le préoccupations de l'Eglise. Comme j'avais mis ces préoccupations par écrit, je me permet de vous en partage la pertinence, comme une illustration concrète de l'intérêt de l'Eglise pour la société:
1. L'emploi pour les diplômés d'enseignement supérieur et universitaire.
Nos assemblées (nos deux assemblées déjà établies en Belgique) sont fréquentées par une moyenne de 57 % d'hommes et femmes qui ont achevé un cycle ou plus d'enseignement supérieur ou universitaire en Belgique ou dans leurs pays d'origine, mais qui n'ont jamais trouvé un emploi correspondant à leurs qualifications. Pour cause ? Ils répondent : « parce que nous ne sommes pas des belges de souche ». Certains parmi eux ont des témoignages très édifiants de la manière dont des postes pour lesquels ils détenaient un profil exceptionnel, leur étaient refusés. Conséquence ? De nombreux mariages de la diaspora congolaise en Belgique sont menacés, en raison du manque d'emploi masculin en son sein. Ainsi, les maris sont réduits en des responsables de l'activité de ménage, seules les épouses qui ont souvent eu plus de chance de trouver « un emploi », ont des revenus. A la longue, certaines de ces épouses sont découragées de continuer à s'occuper d'un mari « grand enfant » à qui elles doivent donner : nourriture quotidienne, soins de santé, habits, argent de poche, amour et « soumission ». Lassées, elles finissent par désirer plus de « libertés ». Les études de leurs maris, jadis, représentaient un espoir pour la famille et les épouses étaient motivées à les soutenir par leurs emplois de fortune. Mais ces études ont été réussies depuis 5 ans ou plus et les diplômes sont dans des valises, mais aucun travail se profile à l'horizon !! Lorsque les épouses vont exprimer leur mal être chez un juge, par exemple, celui-ci se contente, le plus souvent, de prescrire l'éloignement du mari du toit conjugal, oubliant le fait qu'en agissant ainsi, cela détruit la famille, seule richesse dont les africains sont encore fiers. Des témoignages de maris voulant se suicider, ont été entendus. Au vu de cette grave situation, là encore, nous exhortons nos gouvernants à penser à une politique anthropologique « protectrice » des valeurs absolues des peuples. Nous sommes disposés à participer à des rencontres de discernement, pour cerner et aboutir à des solutions protectrices de ces valeurs fondamentales.
Revenant sur l'emploi, nous souhaitons vivement qu'une politique d'intégration de toutes ces compétences au marché de l'emploi soit menée. Des suggestions peuvent être évoquées moyennant un dialogue avec des animateurs socio-économiques avisés. Sans oublier les concernés.
2. L'éducation de nos enfants.
Sur les quelques 70 familles représentées dans nos deux assemblées établies en Belgique, 55 ont de grands enfants dont la tranche d'âge varie entre 13 et 24 ans. A notre humble avis, il y a une absence totale de toute politique de protection du cadre familial. De nombreux témoignages nous ont été reportés, selon lesquels la rigueur des parents dans la gestion de l'emploi du temps de leurs enfants était carrément interprétée par certains juges de jeunesse comme étant une atteinte aux libertés des jeunes. Par conséquent, un bon nombre de parents se retrouvent dépossédés de leur pouvoir parental. Cette situation trouble la famille et compromet gravement l'harmonie sociale de la diaspora africaine. Avant qu'il ne soit trop tard, nous exhortons les autorités de prendre en considération l'aspect culturel et religieux du problème, en faisant participer, dans la résolution de telles difficultés familiales, des équipes habituées à guider les jeunes de ces tranches d'âge. Je pense aux départements d'ECODIM et de JEUNESSE des assemblées les plus représentatives et les mieux organisées. Nous disposons des suggestions pratiques à ce sujet.
Avant de passer à votre deuxième question, j'ajoute ce témoignage très récent. Le samedi 17 mai 2003, vient de se passer à Bruxelles, au Théâtre Saint Michel, un événement sans précédent: il a été organisé un premier "Rassemblement des Eglises d'origine congolaise". Une cinquantaine d'églises y étaient représentées, avec à la tête, leurs pasteurs ! Dans quel contexte ? Le but premier était d'intercéder pour la nation Congo RD. Mais en pratique, c'était aussi pour faire passer un signal fort aux autorités politiques belges qu'en Belgique, à savoir: En Belgique, les Eglises d'origine congolaises sont parmi les interlocuteurs valables pour la gestion de la société.
En tant que membre de la commission des 6 (Evêque Mutyebele, Prof Dr Mutombo Mukendi Félix, Past Bondo Kasongo Joseph, le Past Wayi Wayi Dibudi et moi-même) j'ai collaboré à l'organisation du programme. Voici les personnalités politiques belges qui ont répondu à notre invitation pour rehausser de leur présence cette rencontre: Louis Michel (Vice-premier ministre, Ministre des Affaires Etrangères); Daniel Ducarme, président du parti Mouvement Réformateur (MR); Elio Du Rupo (Président du parti socialiste francophone belge); Joëlle Milquet (Présidente du parti Centre Droit Humanitaire - CDh - anciennement Parti démocrate chrétien... A cette rencontre, en plus de la prédication de la Parole de Dieu apportée par l'Bishop Mutyebele, se sont alternés des chorales, et des intercessions conduites par quelques pasteurs, dont moi-même, et un mémorandum sur le Congo pour sensibiliser la communauté internationale, lu par le Dr Mutombo (Professeur du NT à la Faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles). Notez bien, l'Eglise laissera aux Politiques de s'occuper des affaires de César, aussi longtemps que tout ira bien. Mais si un désastre comme celui par lequel passe le Congo avec ses 3.200.000 de morts d'une guerre injuste.
Certes, l'Eglise du Roi Jésus n'appellera jamais ses membres à prendre les armes, jamais. Mais elle parlera. Elle fera des analyses et attirera l'attention du monde entier sur la vérité, car elle est le sel de la terre et la lumière du monde. Mais soulignons toutefois que, lors que ses membres, ou parfois ses dirigeants, commettent des fautes, là elle passe à côté de son rôle. Puisse-t-elle faire plus de bien que de mal ! Je vais essayer d'être moins long pour répondre aux questions qui suivent !
2) Congo Vision: Quel est le cursus obligé pour devenir pasteur aujourd'hui?
Rév Dr CKN: Cette question est pertinente. Je me contenterai de vous donner trois éléments de réponse: premièrement, la vocation en est la base, car le pastorat n'est pas une position quelconque de la société . On s'engage à servir le Dieu vivant. On s'engage à influencer le comportement social et la destinée éternelle des gens. C'est donc une position stratégiquement grave, pour ceux qui s'y impliquent . Pour cela, il leur faut donc un authentique appel divin, une vocation. Dans mon cours intitulé "Théologie pastorale", j'emprunte l'opinion de Jean Calvin sur le sujet: pour qu'il y ait vocation, il faut un appel intérieur et un appel extérieur. Intérieur, le disciple de Christ se dit: "Certainement, Dieu m'appelle à le servir". Extérieur, "les autres disent au disciple,que Dieu l'appelle à le servir". Le problème est: qui sont ces autres ? Ceux qui militent pour la protection dénominationnelle de la vocation disent: ces autres sont les leaders de la dénomination (Pasteurs et anciens) ceux qui ont une autorité sur le disciple. Tandis que ceux qui évoluent dans les milieux indépendantistes parlent plus généralement de serviteurs de Dieu sincères qui connaissent bien le disciple. Calvin, dans la suite (Institution Chrétienne), attire l'attention sur la notion d'ordination ou de consécration (puisque qu'il s'agit de synonymes) qui veulent littéralement dire, "imposition des mains". Il dit qu'il est important que chaque pasteur bénéficie de l'imposition des mains de ses collègues de la dénomination ou de la ville ou de la région. Un comité est mis en place, pour étudier la candidature du disciple: l'on s'interroge sur son état civil, sa maturité chrétienne, son passé en général et sa capacité à conduire l'Eglise du Seigneur. Par ignorance ou pour simplement contourner ce passage obligé, des pasteurs préfèrent s'en remettre à Dieu seul. Comme dans une famille, les enfants aiment leur père, quel qu'il soit.
Vient ensuite, le problème de la formation théologique. Sa nécessité dans la vie d'un pasteur est liée à la compréhension que ce dernier a de la noblesse de la charge pastorale. Il y a quelques années, quelques volontaristes suffisaient pour apporter de village en village des médicaments. Mais avec le temps, la civilisation aidant, on exige que celui qui veut soigner les malades suive une formation. Cela lui permet d'être au courant des médicaments récemment découverts, pour le bien de ses patients. Mais dans les Eglises, chaque mouvement de réveil commence presque toujours par négliger l'importance de la formation biblique et théologique. Les Pentecôtistes en 1906 avaient commencé par négliger la formation, la jugeant charnelle et non inspirée par le Saint-Esprit dont ils venaient de redécouvrir les dons et la puissance, avec le signe initial de la glossolalie (le parler en langue). Mais 50 années après, toutes les Eglises Pentecôtistes conditionnent l'accès au ministère par l'obligeance de suivre une formation théologique classique d'au moins deux ou trois ans.
Un dernier mouvement est né depuis 1960 avec Denis Benett (ancien pasteur Episcopal - c'est l'équivalent américain de l'Eglise Anglicane) et Oral Roberts (le fondateur du Full Gospel). Ce mouvement s'est répandu dans le monde. Comme c'est presque toujours le cas, après une première gestation de 10 ans, ce mouvement avait produit des groupes charismatiques un peu partout dans le monde.
En Afrique subsaharienne, les milieux universitaires nigérians et congolais étaient les plus touchés. Le premier groupe congolais était fondé en 1971 sur Livulu n°8, à côté du Campus universitaire, par Danilo et Lysette Gay de la Ligue pour la lecture de la Bible. Avec l'achat de la maison de la Ligue, le groupe fut transféré sur Kato Nord 11, à Linguala. En 1977, peu après ma conversion, j'assistais aux réunions de ce groupe fréquenté par des intellectuels et tout se passait en français que je comprenais à peine!!
Un autre groupe vit le jour en 1974 au Camp Mimoza avec des médecins de l'hôpital Central de Kinshasa, Riffle et Macpherson. Ce groupe qui fut transféré à la chapelle SIMS à Kintambo (au secrétariat général de la CBCO) commencé en Anglais, se poursuivra en trois langues: anglais, français et lingala.
Ces deux groupes présentaient donc des difficultés linguistiques: soit l'absence de Lingala à Saint Jean, soit l'attente fort longue de la troisième interprétation. D'après les observations du Dr Kabuya Joseph et les miennes (car ce sous-sujet est traité dans nos deux thèses respectives), ce problème était à la base de l'émergence des groupes charismatiques lingalaphones incontrôlables dans la ville de Kinshasa. Incontrôlables, car il n'y avait aucune structure d'encadrement de ces groupes. Les Docteurs étaient à l'hôpital et l'agent de la Ligue s'occupait de ses lecteurs et camps bibliques. Conséquence, après dix autres années de gestation, ces groupes sont devenus des Eglises indépendantes. Les anciens leaders des groupes étaient de plus en plus reconnus pasteurs par les membres de leurs groupes respectifs, d'autant plus qu'ils étaient "leurs enfants dans la foi". Comme au temps des Pentecôtistes, ces pasteurs ont rejeté la formation théologique, en mon humble avis pour trois raisons: leur formation académique dans un domaine quelconque, différent de la théologie était suffisante pour étudier la Bible et l'enseigner. Ce qui est vrai à 70 %. Mais il y a des doctrines bibliques qui ont fait l'objet des recherches depuis l'Eglise Primitive qu'on ne saurait maîtriser en autodidacte.
Deuxièmement, le mauvais témoignage des pasteurs formés dévaluait l'importance de la formation. La fausse monnaie annulait donc la vraie !
Troisième raison, la difficulté de retourner à l'école après avoir appris le ministère sur le tas. Car avec les années d'expérience, la formation paraît inutile. Il n'est donc facile pour personne de retourner à l'école aux yeux des membres qu'on dirige. Cela peut humilier. Aussi plusieurs pasteurs qui n'ont pas suivi de formation théologique se contentent-ils de lire les meilleurs livres bibliques et théologiques selon les sujets qu'ils trouvent les plus intéressants pour leurs ministères. Cette méthode est salutaire pour les Eglises indépendantes, même s'il demeure le problème du choix de ces livres, car n'ignorons pas que les théologies sont nombreuses. C'est un peu comme le problème de communication via e-mail. C'est accessible à tous et pour pas cher. Mais les moins habitués ramassent fréquemment des virus. Toutefois l'organisation de séminaires et conventions spécialisés diminuent ce risque.
Pour me résumer, le chemin classique pour accéder au ministère pastoral est d'en avoir eu l'appel intérieur, confirmé par un appel extérieur. La consécration pastorale, elle aussi, exige un engagement interne, qui se traduit par une cérémonie publique où interviennent une structure dénominationnelle ou un comité circonstanciel pour entourer et imposer les mains d'association et de bénédiction sur le nouveau pasteur. On ne se fait pas consacrer sans une assemblée. La cérémonie peut donc intervenir un bon bout de temps après l'implantation de l'assemblée. Sauf pour une assemblée préexistante. Sur le plan légal, d'après la chartre des Nations Unies, chacun a le droit de pratiquer la religion de son choix. Cela veut dire, si quelqu'un décide: "ma religion s'appelle Ndunda et mon dieu Litungulu", personne ne doit contester, sauf si en pratiquant sa religion, il pose des actes qui portent atteinte aux droits humains. Sur le plan de chaque nation, la législation varie. Au temps du Maréchal "Zaïrois", il avait essayé de réglementer la fabrique d'Eglises d'après le modèle des pays totalitaires (communistes). C'est ainsi qu'était né le concept "d'églises associées", pour se couvrir d'une ASBL dénominationnelle quelconque, en vue d'échapper aux poursuites. Aujourd'hui là-bas comme en Occident, tout le monde est libre. L'Etat belge, par exemple, est confronté à ce problème. Car la Fédération Evangélique francophone de Belgique ayant reconnu toutes les Eglises indépendantes qui se sont fait recommander par trois autres églises membres de la Fédération (parmi lesquelles une cinquantaine d'églises congolaises, on doit définir les conditions pour délivrer des cartes pastorales. On en arrive presque sur le point de se contenter de considérer le nombre de gens qui fréquentent ladite assemblée (30 personnes adultes au minimum), pour délivrer une carte pastorale. On attend. En vérité ce qui compte pour les gens, c'est la maturité spirituelle du serviteur, sa capacité d'instruire bibliquement ceux qui le suivent et son autorité spirituelle. Mais ces garanties au profit des serviteurs non formé doivent être considérées comme provisoires. Dans la décennie à venir, beaucoup de chrétiens africains sentiront de plus en plus le besoin de ne plus dépendre d'un ministère qui ne reconnaît pas la valeur d'une formation. Merci Seigneur! pour les pasteurs qui suivent des formations par correspondance ou dans les institutions théologiques d'après des calendriers qui leur permettent de poursuivre leur mission.
3) Congo Vision: Ces derniers temps, le peuple congolais vit dans une hyper religiosité sans précédent. Cette situation traduit -elle l'expression d'une réelle spiritualité ou un refuge dû à la situation que traverse le pays ?
Rév Dr CKN : J'ai lu un article publié dans votre site, dans lequel l'auteur ne reconnaît pas le fait du réveil congolais, cela à cause des pasteurs et artistes musiciens chrétiens qui se sont enrichis grâce à cette nouvelle fabrique d'Eglises. Tout en ayant apprécié beaucoup de choses dites par cet auteur, je me contente d'affirmer l'évidence: le Congo a été visité par le Saint-Esprit dans un contexte de réveil spirituel. Ce réveil avait commencé par s'exprimer au travers des groupes de prière charismatiques. Ces groupes sont devenus des églises indépendantes. Depuis longtemps, cette matière n'est même plus à débattre. Lors de mes recherches dans le cadre de la rédaction de ma dissertation doctorale soutenue publiquement en septembre 2000 Louvain-Flammand (Leuven) sur le sujet: "Les Nouvelles Eglises Indépendantes Africaines (NAIC). Un phénomène ecclésial observé au Congo/Kinshasa et auprès de ses extensions en Europe Occidentale. Approche historico missiologique". J'avais pris le soin de faire le tour historique du phénomène à Kinshasa (40 pasteurs du mouvement interrogés), à Paris où j'ai étudié les assemblées La Parole Vivante de Mathieu Kayeye commencée en 1983 (considérée comme la première assemblée indépendante congolaise de la diaspora); l' AFPC du pasteur Félix Simakala en 1984. J'ai étudié les assemblées en Belgique, j'ai comparé le phénomène congolais de l'intérieur et de l'extérieur au même phénomène observé au Nigéria et au Ghana, je puis attester l'évidence qu'il s'agit d'une spiritualité authentique et orthodoxe. La crise peut y avoir contribué, mais le mouvement est bien du Saint-Esprit. Comment expliquer le développement du phénomène en Belgique (je note qu'en Belgique se trouve la plus grande assemblée d'origine congolaise de la diaspora avec une moyenne de 1.300 membres. C'est la Nouvelle Jérusalem avec le Bishop Mutyebele. La deuxième est l' AFPC du pasteur SIMAKALA avec, en moyenne, 900 participants au culte de dimanche, en région parisienne. La troisième est l'Eglise Internationale de Bruxelles avec une moyenne de 750 membres, celle que dirige l'auteur de vos réponses. Comment expliquer la fréquentation de ces assemblées dans les pays comme la Belgique et la France où même celui ou celle qui ne travaille pas a un Minimex (allocation) qui lui permet de faire face à ses besoins primaires ? Ces trois assemblées sont propriétaires des bâtiments qu'elles occupent, achetés avec les moyens financier offerts par leurs membres... Non, ce n'est pas une spiritualité de la crise. C'est la conversion de ces gens au Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Je sais, par contre, que la théologie de la prospérité fait partie des virus spirituels attrapés dans les livres vendus par des Télé évangélistes américains. Mais le phénomène, lui, est authentique. Abram Krol, un pasteur Hollandais a récemment publié un livre sur le réveil congolais. Tout le monde sait qu'il s'agit d'un réveil authentique, malgré les quelques 15 pasteurs et chanteurs qui voyagent à travers le monde. Je serai toujours partie prenante pour une conférence débat sur le sujet, pour donner à qui le voudra, le droit de me contredire.
4) Congo Vision: Les églises au pays (RDC) et à l'étranger ( la diaspora congolaise) naissent non seulement comme des champignons mais aussi connaissent-elles de multiples divisions. D'après vous, qu'est ce qui pourrait être à la base de cette crise?
Rév. Dr CKN: En effet, en étudiant le phénomène, nous avons observé que les divisions y étaient fréquentes. Seulement, nous avons également remarqué sur 10 cas, que 9 assemblées dissidentes n'ont pas dépassé ni égalé l'assemblée d'origine. Assez pour décourager l'entreprise de la division. Mais pourquoi ces divisions ? Il y a des raisons avouées et celles cachées. Premièrement, les raisons avouées: si le leader principal de l'assemblée ne donne pas assez d'espace au don d'un collaborateur qualifié, ce dernier sera poussé, malgré lui, à aller exercer "plus librement son ministère, en fondant une nouvelle oeuvre". La mauvaise gestion des ministères et de l'argent est une autre cause de séparation entre le leader principal et son ou ses collaborateurs. Le péché connu d'un leader peut aussi amener les collaborateurs qui se sentent incapables de le renverser de partir fonder une autre oeuvre. La réception d'une nouvelle vision par révélation divine, voilà l'une de dernières causes avouées pour aller fonder une autre oeuvre. Il est impossible de juger de la validité ou pas de ces raisons, car ceux qui les ont avancées ont parfois des arguments valables pour les soutenir. Je me contente donc d'ajouter cinq causes non avouées mais qui peuvent avoir motivé certaines de ces divisions:
Premièrement, le contexte d'émergence des églises indépendantes . Un disciple croit être appelé par Dieu et il fonde son Eglise. Au début, il n'y aura aucun problème. Mais lorsque l'oeuvre grandit, il y aura toujours parmi les disciples qui croissent ou ceux qui se joignent au train déjà en marche, quelqu'un qui dira: pourquoi c'est lui qui dirige ? Est-il plus spirituel ? Plus intelligent ? Plus aimé des membres ? Quelle est sa formation ? Alors, lorsque l'intention aura mûri, une enveloppe plus acceptable sera choisie pour légitimer la cause de la division. Vous en avez la liste ci-dessus. Cette situation est quasiment inimaginable dans une dénomination où la hiérarchie grantie la stabilité du leadership. Il faudra, pour faire disparaître les divisions suscitées par une pareille cause, que les Eglises indépendantes s'organisent en réseau (network), afin qu'une direction ou aportolat sécurise le leadership...
La deuxième cause voilée, l'orgueil spirituel. Dans certaines de ces églises, grandir spirituellement est vu comme un motif de remplacer le leader. Dès lors une compétition que tout le monde reconnaîtra va s'engager. On perd alors la patience du Saint-Esprit et la douceur du Seigneur Jésus. Lorsqu'un disciple mûr mène une rébellion, beaucoup de jeunes convertis peuvent croire qu'il est spirituel de mépriser l'autorité ou de se séparer.
Troisième cause, la naïveté des chrétiens Congolais. Pendant les 15 dernières années, j'ai visité un bon nombre d'assemblées de la diaspora. J'ai essuyé les larmes des serviteurs et les membres blessés par des divisions. Jamais un peuple n'a été aussi dupe que les chrétiens Congolais qui fréquentent les assemblées indépendantes. Ils sont tellement à la recherche des sensations fortes, la "puissance" et les révélations qu'ils sont prêts à suivre le premier venu qui leur promet la descente de la gloire ! Je suis certain que les jours où ces Congolais auront "du caractère", pour ne jamais suivre personne, même celle qui ressuscite les morts de toute une morgue, ils auront contribué à mettre fin aux divisions.
Quatrième cause voilée, le gain. Avec le temps, des collaborateurs se rendent comptent que diriger leur propre oeuvre leur rapporterait un gain immédiat. Au lieu de continuer à semer dans un champ d'autrui sans en avoir le droit d'y récolter comme on veut, pourquoi ne pas défricher son propre champ ?
Cinquième cause à démasquer, Satan. Pour rappel, Satan alias Lucifer a servi comme un ange de haut rang au ciel. De grands honneurs lui étaient donnés par le Dieu d'amour. Mais il tenait à prendre la place de Dieu. Cette chose impure ne pouvait rester au Paradis. Quoique sachant que 1/3 d'anges étaient déjà gagnés par cette rébellion céleste, le Dieu Saint avait jugé parfait de faire partir Lucifer et son équipe. Depuis, Satan inspire la même stratégie sur toute la terre et à toutes les sphères de la vie sociale: les nations, les entreprises et même dans les églises... Mais il me faut noter que j'ai aussi rencontré des séparations propres. Celles dans lesquelles des collaborateurs demandaient un départ simple et propre, en se faisant bénir par l'oeuvre qu'ils quittaient. Je me souviens, parmi ces bons départs, celui d'Albert Benjamin Simpson, le fondateur des Eglises de l'Alliance (C&MA ou CEAC au Congo). Le jour où il sortit de l'Eglise Presbytérienne de New York, il annonça sa démission et ses raisons en toute paix. Quelque temps après, il lança une série des réunions dans un petit café de New York. Certains membres Presbytériens ayant appris que leur pasteur commençait une nouvelle oeuvre, ils accoururent à la réunion. Après les chants, le pasteur Simpson se mit débout et dit: "que tous les membres de l'Eglise Presbytérienne se tiennent débout. Ils se mirent débout tout joyeux, voyant dans ce geste, une marque de reconnaissance de la part du pasteur Simpson. Mais Simpson dit à tous ceux qui s'étaient mis débout: "sortez et partez d'ici et ne revenez plus jamais" !! Pour ma part, j'attends avec impatience, le jour où nos chrétiens congolais sauront que la seule bénédiction valable est dans leur propre connaissance et obéissance à la Parole de Dieu et non en suivant "des stars"; aussi j'attends de voir des serviteurs qui, en quittant une oeuvre pour de bonnes raisons, mettront au défi leur vocation en recommençant à zéro. La meilleur manière de quitter une oeuvre est d'en implanter une nouvelle, mais en restant soumis et dépendant de cette première.
5) Congo Vision: Malgré la présence de multiples églises dans la diaspora congolaise, l'on observe tout de même un désintéressement quasi-totale du côté de beaucoup de fidèles. Comment justifiez-vous cette situation?
Rév Dr CKN: Vous n'avez que des questions très compliquées ! Le désintéressement dont vous parlez ne s'applique pas à toute la diaspora. Elle s'applique uniquement à l'Amérique du Nord, principalement aux USA. Car parmi les 5 plus grandes églises de Belgique, par exemple, trois sont d'origine congolaise. Dont les deux premières sont congolaises: la Nouvelle Jérusalem et l'Eglise Internationale, je l'ai noté, ci-dessus. En France, en Allemagne, en Hollande et en Angleterre, les assemblées d'origine congolaises sont bien fréquentées. Il n'y a donc pas un manque d'intérêt à Bruxelles, à Paris, à Colonne, à Bochum, à Amersfoort et même à Londres. Alors, pourquoi ce problème se pose-t-il aux USA ? Principalement à Raleigh, puisqu'elle est la ville américaine la plus habitée par des Congolais ? Je vais donner des opinions d'un serviteur de Dieu qui a visité Raleigh déjà en juillet 1989, lors de mes premières réunions publiques tenues à la CMA Garner. Depuis lors, j'y suis allé une quinzaine des fois. J'y ai présidé indirectement une des assemblées. Actuellement, nous sommes occupé à implanter une assemblée dans le cadre de notre vision missionnaire internationale. J'en dirai un mot à la fin. A mon avis, il y a de nombreuses raisons, je me limite à en citer cinq également:
Premièrement, les congolais de Raleigh constituent une communauté très "close". Tout le monde est en contact avec tout le monde, comme dans un village africain. Ce qui se passe dans une maison est connu partout en une journée. Cette situation est socialement intéressante. Car les gens communiquent entre eux. Mais tout dépend de la nature de l'influence qui circule entre les gens. Si cette influence est favorable aux Eglises, elles peuvent connaître une énorme progression. Mais si elle est une opposition à l'action des Eglises, cela peut entraîner un désintéressement total. Je crains que telle est la situation actuelle.
Deuxièmement, l'origine de la population congolaise de base qui réside à Raleigh. Le premier millier des personnes d'origine congolaise à occuper Raleigh n'étaient pas des Congolais venus de Kinshasa, mais principalement de la région du Bas-Congo. Cette région n'a pas connu le mouvement charismatique qui a touché Kinshasa entre les années 1975 et 1985. Ce sont des gens qui ont une expérience dénominationnelle du Christianisme. Ils ne s'imaginent pas que l'Eglise peut fonctionner en dehors d'une dénomination sans être une secte. Ils seront donc toujours négatifs et chercheront à trouver la petite bête pour crier au scandale, en vue de légitimer leur position profonde. S'ils sont influents, ils sont capables de produire la situation de la première cause. Je note, en passant, que ce qui compte, ce n'est pas la structure organisationnelle, mais l'enseignement doctrinal et la réponse de tous à cet enseignement orthodoxe.
Troisième cause, l'emploi du temps des congolais de Raleigh . Plusieurs étant tombés dans le piège du concept des crédits, ils sont obligés de faire face à leurs budgets démesurés de chaque mois. J'ai visité l'Allemagne, la Hollande, la France, le Canada et je vis en Belgique depuis 19 ans, jamais je n'ai rencontré une telle course au matérialisme comme parmi les congolais des USA. Vous croirez que j'ai l'intention de vous troubler en vous disant la vérité, mais mon but est de vous faire réfléchir. Je reconnais, pour avoir fréquenté les USA, que ne pas avoir une voiture, par exemple, peut bloquer tout développement matériel et financier. Car le transport public de plusieurs villes est difficile, comparativement à la situation européenne. Mais certains ne se sont-ils pas engagés à des crédits de manière trop précoces, par rapport à leurs revenus ? Conséquence ? On risque de devenir un esclave des banques, obligé de travailler trop (deux à trois boulots), sans plus rien garder pour soi, car tout appartient aux banques. Les risques sont énormes. Ce qui est vrai pour vous l'est aussi pour nous pasteurs d'Europe. Nous travaillons trop. La joie de voir les Eglises pleines à craquer nous expose à un emploi du temps inhumain. Dès qu'on tombe malade, on est immédiatement en danger, le corps étant déjà trop amorti. Pour essayer de sauver ce qui reste, cela expliquerait le fait que des habitants de Raleigh gardent les week-end pour se reposer un peu. Cela expliquerait, à mon humble avis, le fait qu'ils évitent de s'engager dans une église vivante qui implique beaucoup trop de réunions. Ce cumul se justifie aussi par le fait qu'on veut gagner vite, devenir riche et un jour se reposer une fois pour toutes. Dieu et l'Eglise sont-ils contre la richesse ? Bien sûr que non! Même si, comme on le sait, tout le monde ne deviendra pas riche. Tandis que tout le monde fera face à l'éternité. Donc, prépare-toi à la rencontre de ton Dieu. Donc économise plus, dépense moins et diminue les crédits, "tambolaka malembe o kokoma"!!
Quatrième cause, l'imprudence de certains chrétiens de Raleigh . Etant une communauté close où tout le monde se rencontre, partage, travaille ensemble... Tout ceci a pour conséquenec que, les réalités internes des églises, mêmes les non édifiantes, sont partagées en toute liberté à tout le monde. Certes, nous chrétiens avont compris par la Parole et par nos propres expériences, que les failles sont le lot de tous les hommes. Mais les non habitué à la prière ne peuvent jamais comprendre cela. Ils sont scandalisés et immédiatement perdent de l'intérêt. Je laisse l'apôtre Paul nous reprendre tous: " Je le dis à votre honte. Ainsi il n'y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, mais cela devant des infidèles! C'est déjà certes un défaut chez-vous que d'avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ?" 1Cor.6:5-7.
6) Congo Vision: Est-ce que le manque d'unité entre les pasteurs n'est- elle pas à l'origine du refroidissement des fidèles?
Rév.Dr CKN: La réponse 5 convient également pour cette question. Je me contente d'ajouter ce qui suit. Les divisions entre pasteurs relèvent le plus souvent de la fiction que de la réalité. Il est vrai que des pasteurs ont eu des problèmes, comme les députés, les ministres,les présidents et les nations, sans oublier les couples. Les gens qui veulent allumer des feux, savent dire ce qu'il faut. C'est ainsi que récemment, un chrétien venant de Kinshasa m'a dit: "pasteur Kibutu, j'ai appris que vous ne vous entendez pas avec le Bishop Martin, parce que vous avez, il y a quelques années, quitté son Eglise, pour aller en fonder une autre"!! Voyez-vous, un premier avait menti, un second a cru au mensonge et a parlé au troisième avec conviction, en croyant dire la vérité et ainsi de suite. La vérité est que depuis notre existence, Dieu le sait, nous n'avons jamais été membres d'une même église. Nos chemins ne s'étant jamais croisés dans ce domaine là. D'autre part, toutes les fois où nous nous sommes rencontrés, nous avons toujours eu de merveilleux contacts. Il m'a toujours invité à toutes ses conventions et je l'ai invité à mes grandes occasions. Toutefois, je sais qu'il y a des pasteurs qui doivent s'entendre. Lorsque l'Eglise Inter de Raleigh est allée chez les Nazaréens, j'avais une opinion différente. Mais pour éviter qu'un mal se développe entre nous, j'ai demandé, lors de mon dernier séjour à Raleigh, de rencontrer le conseil en fonction ainsi que le pasteur, pour partager la paix, et nous bénir mutuellement, quelque soit le chemin que chaque équipe suivrait. Nous avons prié et accueilli un nouveau climat entre nous. Je suis persuadé que l'ennemi aime exagérer les choses, pour garder les gens qui en ont besoin loin des Eglises. Même ceux qui choisiront de fréquenter les Eglises américaines, ce qui facilite l'intégration, ne manqueront pas de se rendre compte que dans ces Eglises américaines là, il y a aussi des problèmes... Un serviteur de Dieu a récemment dit, dans un article paru dans le site "Top Chrétiens": "Cherchez-vous une église sans problème ? Vous n'en trouverez pas. Si vous en trouvez une, n'y allez pas, car vous, au moins, vous avez des problèmes, vous risquerez de la souiller!!"
7) Congo Vision: L'église en tant qu'organisation à but non lucratif devrait en principe être dotée de moyens préalables pour son fonctionnement. Est-ce le cas des églises africaines en Caroline du nord et plus précisément à Raleigh?
Rév. Dr CKN: L'obtention d'une reconnaissance est nécessaire et une chose très facile à obtenir. J'ai eu l'occasion de lire le formulaire légal pour solliciter la reconnaissance d'une "incorporation". La majorité des questions sont faciles. La seule question particulièrement intéressante, c'est lors qu'on demande à l'impétrant si son église est composée de nouveaux membres ou ceux venus d'une autre assemblée. Il faut comprendre qu'en Protestantisme, les Américains sont très avancés, donc ils savent bien cerner les situations. Je crois que si une assemblée n'a pas des papiers, c'est par paresse administrative, car tout est simplifié aussi bien en Europe qu'aux USA. En Europe, il existe ce que l'on appelle "Association de fait". Vous pouvez déjà fonctionner, seulement, vous ne pouvez avoir un compte au nom d'une association non enregistrée chez l'Etat. L'assemblée dirigée par le Dr Kamuabo est reconnue par la CMA, donc enregistrée. Celle du Rév Bouassa était déjà enregistrée et maintenant affiliée, donc reconnue. La jeune assemblée missionnaire que nous implantons est en pleines démarches. J'ignore ce qu'il en est pour les autres. Mais les démarches ne sont difficiles pour personne et quand une assemblée serait reconnue, cela ne mériterait même pas d'être publié, car il s'agit d'une démarche bénigne.
Je termine par, une fois de plus, vous remercier pour l'espace que vous m'avez accordé. Je serai à Raleigh au mois de juin. Je viens présider à l'installation du pasteur de notre jeune assemblée missionnaire de Raleigh. C'est le pasteur Jean Marc Kalala qui va travailler avec nous. A l'occasion de cet événement, je vais animer conjointement un important séminaire du 25 au 29 juin, avec le Rév Ehambe Lufile de Dallas. Cet homme de Dieu a un témoignage rare: frappé de folie pendant trois ans pour avoir pratiqué la magie à un haut degré, Christ l'a pourtant délivré et fait de lui un serviteur béni. Son témoignage est très écouté. Nous allons travailler en équipe chaque soir et le dimanche 29 à 10 heures, pour présider ensemble à l'installation du pasteur Jean Marc, qui a servi comme pasteur assistant auprès du Rév Ehamabe. Tout se passera au 811 Spring Forest Road, Suite 1000, Raleigh. Derrière Kinko's, Fall of N. Contact Elyf: 919 217 87 30. Fraternellement, CKN.
Propos receuillis par Hortense Massamba
Publié le 24 Mai 2003
Contact:
Kibutu Ngimbi
ngimbikibutu@hotmail.com
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