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COMMUNIQUE DE PRESSE

Objet : Arrestation du Sénateur Jean-Pierre Gombo, Président du Mouvement de Libération du Congo, (MLC), Parti Politique.

1. L'Union pour la reconstruction du Congo (UREC) a appris l'arrestation, en date du 24 mai 2008, de Monsieur Jean-Pierre BEMBA GOMBO, sénateur de la République démocratique du Congo, par la justice belge agissant en exécution d'un mandat d'arrêt international émis par l'Office du Procureur général près la Cour pénale internationale.

2. L'UREC prend acte de la décision prise par l'organe judiciaire international de poursuivre Jean-Pierre BEMBA GOMBO pour « crimes contre l'humanité, crimes de guerre, viols, tortures, pillages », qui auraient été commis par les éléments du Mouvement de libération du Congo (MLC) en République centrafricaine en 2002 et 2003.

3. L'UREC s'abstient d'émettre un quelconque jugement de valeur sur la décision émanant d'une institution judiciaire internationale, fonctionnant suivant les règles qui lui sont propres.

4. L'UREC déplore l'exploitation médiatique de l'arrestation de Monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo, qui tend a donner de lui l'image d'un criminel d'ores et déjà condamne avant même d'avoir été entendu en ses dires et moyens de défense. Elle rappelle qu'a l'instar de tout justiciable, Monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo jouit du droit a la présomption d'innocence et que tant qu'aucune condamnation a sa charge n'a été prononcée, les uns et les autres devraient s'interdire de diffuser toute image ou de tenir des propos de nature à accréditer dans l'opinion publique la conviction que sa culpabilité est établie en fait et en droit.

5. L'UREC profite de l'occasion que lui offre cet événement pour réitérer face a la communauté internationale sa dénonciation des crimes contre l'humanité, des crimes de génocide, de crimes de guerre , des viols et des pillages perpétrés en République démocratique du Congo depuis une décennie et qui ont cause la mort de plus de 5.000.000 de personnes et pour lesquelles personne n'a été punie jusqu'à ce jour en République Démocratique du Congo ou ailleurs.

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Autour de l'arrestation de Jean-Pierre Bemba

La CPI initie le « Procès des Grands Lacs »

Par  Le Potentiel

Le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo ne sera jamais seul devant la barre. Si son inculpation est confirmée, l'on ouvrira incontestablement la boîte de Pandore. D'autres personnalités, de diverses nationalités, défileront à la CPI. D'ailleurs, on s'agite déjà dans certaines capitales des pays de l'Afrique des Grands Lacs. Outre l'ancien président centrafricain, Ange-Félix Patasse, on parle avec insistance des « généraux ougandais » qui avaient encadré les troupes du MLC. Une réunion secrète a eu lieu le week-end passé à Kampala pour analyser les effets d'entraînement de l'arrestation de Jean-Pierre Bemba. Avec comme chute inévitable le « Procès des Grands Lacs ». A l'image de ce légendaire « Procès de Dunkerque », après la IIè Guerre mondiale, à l'endroit de tous ceux qui avaient commis des « crimes de guerre et crimes contre l'humanité ».

La Cour pénale internationale, CPI, a-t-elle déclenché le mécanisme judiciaire qui pourrait débouché sur le « Procès des Grands Lacs », avec l' arrestation du Bemba ? L'on serait bien tenté de répondre par l'affirmative à cette interrogation.

Certes, pour le moment, l'on retient encore son souffle en attendant le verdict de pourvoit en cassation des avocats de Bemba. Et ce, après que les juges belges aient rejeté la demande de liberté provisoire en faveur du sénateur Bemba. La décision interviendra sûrement au courant de cette semaine.

Quel que soit cet arrêt, la procédure judiciaire engagée ne s'arrêtera qu'au prononcé du jugement par la CPI. Mais d'ores et déjà, l'on s'agite un peu partout dans certaines capitales des pays de l'Afrique des Grands Lacs. La peur que Bemba qui a promis de collaborer avec la CPI fasse des déclarations qui obligeraient cette instance supranationale à adresser des mandats internationaux pour déférer d'autres personnalités devant la justice internationale, plane au – dessus des Grands Lacs.

Parmi les personnes qui pourraient être entendues, l'on cite déjà les « généraux ougandais » qui encadraient les soldats du MLC pendant la rébellion. A en croire les premières informations captées à Kinshasa, ces généraux ougandais avaient accompagné les soldats du MLC en Centrafrique à l'appel de l'ancien président centrafricain, Ange-Félix Patassé. Si leur présence est prouvée, ils seront convoqués à la Haye pour y être entendus.

C'est en rapport avec cette situation qu'une réunion secrète a eu lieu ce week-end à Kampala. Réunion qui a regroupé les responsables politiques et militaires ougandais.

De deux choses, l'une. L'Ouganda est certainement en train d'examiner toutes les hypothèses qui pourraient découler de l'arrestation de Jean-Pierre Bemba.

Signataire du Statut de Rome, comme la RDC, l'Ouganda sera bien obligé de coopérer avec la CPI en livrant tous ceux qui seront cités dans ce procès. Donc, les sacrifiés éventuellement en qualifiant sûrement leur attitude de « cas isolé ». Ou alors, les mettre en retraite pour permettre à chacun d'eux de se « débrouiller » en envisageant comment se soustraire, le plus longtemps possible, des griffes de la CPI.

RETOUR EN ITURI

Cette arrestation de Jean-Pierre Bemba promet d'être fertile en rebondissements. Car, si les officiers ougandais devraient être entendus, la piste aboutira inévitablement en Ituri. En effet, sur la liste des griefs retenus contre Bemba, allusion a été faite sur ce qui s'est passé à Mambassa, en Ituri. Bemba pourrait être entendu sur les violences qui se sont déroulées dans cette partie du pays au moment où ses troupes contrôlaient encore cette région.

En Ituri, les soldats ougandais avaient occupé pendant une longue période ce vaste territoire congolais, se livrant à des actes de violence des plus excessifs, sous-tendus par le pillage systématique des richesses congolaises : bois, or…. Bien plus, les informations recueillies jusqu'à ce jour attestent en outre que l'Ouganda avait entretenu de nombreuses milices dans cette partie de la province Orientale. Raison pour laquelle Thomas Lubanga, Katanga et Ngudjolo ont été arrêtés et actuellement incarcérés à la Haye.

Evidemment, l'on est en train de refaire progressivement le parcours de la « guerre d'agression de 1998 ». Une guerre qui a commencé au Kivu, soutenue par Kigali et Kampala. L'on voit très mal l'Ouganda sacrifier ses « généraux » pendant que d'autres généraux de son allié pendant cette guerre ne se sentent pas inquiétés.

Il n'y a plus de doute, la CPI verra sa moisson s'agrandir avec d'autres preuves qui s'ajouteront à ces 600 éléments qu'elle a déjà récoltés. Ceci dit, le « Procès des Grands Lacs » est en marche. Un procès qui aura tout l'air de celui de « Dunkerque », et défrayera la chronique africaine et internationale. Justice soit faite

Il est entendu que la CPI est condamnée à aller jusqu'au bout de sa logique pour que justice soit faite. C'est le vœu du peuple congolais, car devoir de mémoire oblige pour que tous ces morts que l'on déplore ne soient pas morts pour rien. Il n'y a pas « bons morts et de mauvais morts » pour qu' il n'y ait que ce cas de Bangui.

D'où cette interpellation auprès des institutions nationales pour faire triompher la vérité. Car, il est un fait que la roue ne s'arrêtera pas. La procédure prendra le temps qu'il faudra, mais « le Procès des Grands Lacs » est désormais une réalité.

Appel également lancé à l'endroit des organisations nationales et internationales des droits de l'homme pour accompagner cette volonté du peuple congolais de voir que justice a été rendue. Autant les Centrafricains ont les yeux tournés vers la Haye, autant affirmer que la CPI, avec l'arrestation de Jean-Pierre Bemba, vient d'initier-là, le « Procès des Grands Lacs », lequel procès promet d'être retentissant à travers le monde. Tout simplement parce qu'il concerne « la première guerre africaine » où sept armées régulières se sont affrontées en territoire congolais avec un bilan macabre de près de cinq millions de morts. Qu'on ne se méprenne pas pour laisser les envahisseurs de la RDC demeurés impunis. Bangui n'aurait jamais bénéficié d'une telle publicité si cette « première guerre africaine » n'avait eu lieu.

© Congo Vision


Jean-Pierre Bemba, le Mobutu miniature de Kin

Bemba termine son flamboyant parcours dans la prison de la Cour Pénale Internationale. Enfant chéri de Kinshasa, ce touche-à-tout ambitieux et fortuné aurait voulu devenir la voix de l'opposition congolaise. Portrait. 

Lire aussi Bemba arrêté à Bruxelles

L'ancien rebelle et ex-vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) Jean-Pierre Bemba, exilé au Portugal après sa défaite à la présidentielle de 2006, va sans doute terminer son flamboyant parcours dans les geôles de la Cour pénale internationale (CPI) près de La Haye.

Le chef du Mouvement de libération du Congo (MLC, une ex-rébellion muée en parti politique) a été arrêté samedi soir près de Bruxelles par les autorités belges qui exécutaient un mandat d'arrêt du procureur de la CPI pour des crimes de guerre et contre l'humanité commis en Centrafrique entre le 25 octobre 2002 et le 15 mars 2003.

A l'époque, le MLC était allé appuyer le régime du président centrafricain d'alors, Ange-Félix Patassé, pour écraser une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui parviendrait plus tard à s'emparer du pouvoir. M. Bemba, un colosse de 1,90 m âgé de 45 ans et qui aspirait à devenir le "porte-parole de l'opposition" congolaise, vivait plus d'un an au Portugal, dans une luxueuse villa de Faro (Sud), où il se disait "en exil forcé". Il avait quitté Kinshasa sous escorte blindée de l'ONU dans la nuit du 11 avril 2007, quelques semaines après de sanglants combats entre l'armée congolaise et sa garde rapprochée, qui avait été totalement défaite.

Etudes en Belgique

Après son échec au second tour de la présidentielle d'octobre 2006 contre Joseph Kabila, M. Bemba s'était engagé à conduire une "opposition républicaine" . Mais, élu sénateur en janvier 2007, il avait refusé de voir ses soldats, pour la plupart natifs de sa région d'Equateur (nord-ouest) , regagner les rangs de l'armée nationale, estimant que sa sécurité n'était pas garantie. Après des semaines de tension extrême, des combats avaient éclaté les 22 et 23 mars 2007 en plein coeur de Kinshasa, faisant au moins 300 morts selon l'ONU. Le gouvernement l'avait alors accusé d'entretenir une "milice" et le parquet général avait une information judiciaire contre lui.

L'enfant chéri de Kinshasa, où il avait obtenu 70% des suffrages contre M. Kabila en promettant de "rendre sa souveraineté au Congo", avait finalement pris le chemin de l'exil. Né le 4 novembre 1962 à Bogada, dans la région forestière de l'Equateur, Bemba est le fils d'un riche homme d'affaires proche de l'ancien dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko. Après ses études en Belgique, notamment à l'ICHEC, il dirige les entreprises familiales. Touche à tout, il se lance à son compte dans la téléphonie mobile, le fret aérien, crée deux chaînes de télévision.

Les années de brousse

Mais le "Mobutu miniature", tel que le surnommait la rue kinoise, quitte brusquement la capitale en 1997 après l'arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel président. Il dirige pendant la dernière guerre en RDC (1998-2003) une rébellion soutenue par l'Ouganda, le MLC, créé pour renverser le régime de Kabila père. Il garde une grande fierté de ses "années de brousse" en Equateur (région frontalière de la Centrafrique) où le MLC régnait en maître.

A la fin de la guerre, ce personnage controversé, réputé autoritaire et audacieux, obtient un des quatre postes de vice-président au sein du gouvernement de transition de RDC. En 2006, il apparaît dès le début de la campagne électorale comme l'adversaire le plus sérieux de Joseph Kabila, arrivé au pouvoir en 2001 à la mort de son père. Après une campagne de second tour émaillée de violences et où ses partisans entretiennent un discours de haine contre les étrangers, il est battu au second tour par le sortant avec un score très honorable de près de 42%.

Plus d'un an après son départ de Kinshasa, M. Bemba envisageait d'y revenir pour briguer le poste de porte-parole de l'opposition politique. Ses proches lui avaient même trouvé une coquette villa et il affirmait que son retour n'était plus conditionné qu'à la bonne volonté du président Kabila.

Belga

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Kinshasa : les avocats de Jean-Pierre Bemba vont en appel à la Cour d'appel de Bruxelles

Les avocats du sénateur Jean Pierre Bemba veulent obtenir une liberté provisoire pour président national du MLC. Après le rejet de leur requête par la chambre de conseil de Bruxelles jeudi dernier, la défense a décidé d'aller en appel auprès de la chambre de mise en accusation, à la cour d'appel de Bruxelles, rapporte radiookapi.net

Selon Maître Pierre Legros, l'un des défenseurs de Jean Pierre Bemba, c'est à cette instance que revient la compétence de statuer sur les garanties que propose la défense, en vue d'obtenir cette mise en liberté provisoire.

Parmi ces garanties, il y a la présence de sa famille en Belgique, l'engagement du sénateur à répondre volontairement à toutes les convocations de la CPI, et le versement d'une caution. Maître Pierre Legros, revient sur certains aspects de ces garanties : « On a communiqué également aux autorités judiciaires belges, à titre de garantie, tout son planning futur et passé, qui indique bien que Monsieur Bemba, qui est un homme public, un homme politique important, a évidemment déjà une série de rendez-vous fixés pour participer à des conférences, des débats télévisés. Il est, par exemple, invité par le parlement allemand, de se rendre à Berlin. Toutes les dates sont déjà fixées. Ce n'est pas l'attitude d'un homme qui veut se cacher, fuir ses responsabilité s. Au contraire, il veut s'expliquer devant ses juges. Mais il souhaite s'expliquer en toute liberté et pas en détention préventive. Il pourrait sortir de la Belgique dans le cadre de sa libération provisoire, avec toujours l'autorisation du juge d'instruction, qui pourrait fixer des conditions de garantie supplémentaires. »

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Louis Michel : « Jean-Pierre Bemba ne devrait pas être seul dans le box des accusés »

Kinshasa, 30/05/2008 / Politique Une voix et non des moindres, s'est faite entendre de manière particulière jeudi sur les ondes de RFI. Il s'agit de celle de Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l'aide humanitaire.

Cette figure bien connue des Con­golais a choisi de s'exprimer au sujet de la dernière actualité qui fait couler encre et salive dans les milieux politico-diplomatiq ues de Kinshasa et de Bruxelles. A propos de l'affaire Bemba, Louis Michel s'est voulu tranchant, en indiquant que la CPI devrait « aller au bout de sa logique pour se cré­dibiliser » vis-à-vis de l'opi­nion congolaise, africaine et internationale.

Selon l'ancien minis­tre belge des Affaires Etran­gères, Jean-Pierre Bemba ne devrait pas être seul dans le box des accusés. Il devrait y être rejoint, et le plus tôt serait le mieux, par « d'autres chefs de guerre et de bandes présents en République Démocratique du Congo, qui se sont trans­formés en politiciens pour piller le pays, alors qu'ils ne sont pas des politiques ». Les observateurs voient dans la sortie de Louis Michel l'expression de la volonté de voir l'espace politi­que congolais subir un net­toyage à sec, de manière à le débarrasser de criminels de guerre qui ont profité de la « blanchisserie » de Sun City et du processus électoral pour effacer leur passé de tueurs, violeurs, pilleurs et tortionnaires.

Ce n'est pas un hasard si cette personnalité belge et euro­péenne, qui était de tous les combats ayant conduit à la cessation des hostilités en­tre belligérants congolais, à leur participation au Dia­logue Intercongolais, à la réunification du pays, à la mise en place d'institutions transitoires et à l'organisa­tion du processus électoral, exige une chirurgie au laser pour assainir l'environne­ment politique congolais. Qu'un homme appartenant à un Etat ayant parrainé et piloté l'architecture institu­tionnelle  mise en place en RDC de 2003 à 2006 et à mutation du Régime 1+4 en 1+0 par la magie des élections ait lâché des phra­ses presque assassines et lourdes de conséquences, cela ne peut être interprété autrement que par l'expres­sion du sentiment des Oc­cidentaux de voir la CPI tout en se montrant ferme à l'égard de Bemba, ne pas perdre de temps pour s'oc­cuper de tous les anciens, présents ou futurs sei­gneurs de guerre congolais éligibles aux préventions de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

L'avertissement est vraiment sans frais pour tous les Congolais et Con­golaises ayant le sang des milliers sinon millions de leurs compatriotes sur la conscience, de même que ceux ayant violé l'intégrité physique de nos mères et soeurs en période de conflit, détruit nos infrastructures de base ou des ressources animales et végétales re­levant du « patrimoine de l'humanité ».

Kimp./Le Phare

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