L'ARMEE PATRIOTIQUE RWANDAISE ENTRE AU CONGO
GRANDS-LACS CONFIDENTIEL
Fondé le 13 janvier, 1999
Année 2010, Numéro 1
Edition du 8 juin 2010
I . LES GRANDS TITRES
1. L'armée patriotique rwandaise entre au Congo
2. Burundi : La démocratie à la croisée des chemins
3. Burundi : L'ironie électorale
4. Ou va le Rwanda?
5. République Démocratique du Congo : Assassinat ignoble de Floribert Chebeya
6. L'histoire oubliée des somaliens bantous
II. LES DETAILS
1. L'ARMEE PATRIOTIQUE RWANDAISE ENTRE AU CONGO
Kinshasa, Le 25 mai 2010 (GLAC) - Les infiltrations des mercenaires tutsis rwandais qui avaient passablement diminué viennent de recommencer avec toute leur vigueur. Le président rwandais Paul Kagame envoie des troupes au Congo dans un plan visant à relancer la guerre pour le contrôle total du Sud-Kivu.
Le 20 mai dernier, deux bataillons de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) sont arrivés dans les hauts plateaux de Minembwe en provenance de Kigali via Bujumbura. A partir de Bujumbura, un bataillon a rejoint Minembwe via Kiliba et le village de Katobo dans les hauts plateaux. L'autre bataillon a rejoint Minembwe via Rumonge et Baraka (dans la zone de Fizi).
La paix en République démocratique du Congo (RDC) n'est pas pour demain. Au moment où beaucoup de congolais s'illusionnent que la paix est revenue et se gardent occupés à reconstruire, les ennemis du Congo se préparent et se renforcent pour une guerre de conquête totale du Sud-Kivu.
Des sources fiables qui se sont confiées à Grands-Lacs Confidentiel donnent d'autres précisions à ce sujet :
- D'autres bataillons doivent rejoindre les hauts plateaux très prochainement;
- Le transport d'armes et de munitions se fera en dernier.
Les analystes militaires de Kigali croient que pour bien relancer la guerre de conquête du Congo, il faut s'assurer d'avoir pris le contrôle total du Sud-Kivu. Par sa résistance farouche contre les ennemis, le Sud-Kivu est aux yeux du Rwanda un grand blocage dans l'accomplissement de ses objectifs machiavéliques . Le plan actuel viserait donc à assurer d'abord le contrôle de cette province par les tutsi avant de relancer la guerre totale contre le pays. Il sera ainsi facile d'utiliser cette région comme une passoire vers les zones intérieures et le reste du pays.
Les infiltrations à l'Est du Congo ainsi que les bruits de guerre reviennent en force. Comme par hasard, ils correspondent au moment où la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) subit des pressions de plus en plus fortes en faveur du retrait de ses troupes de la RDC, une demande qui déplait totalement à cette organisation. Rappelons que les troupes de l'ONU ont Congo ont été accusées de manière accablante de plusieurs crimes, notons en particulier :
- Appui total aux ennemis du Congo, aux troupes rwandaises et aux divers groupes rebelles affiliés au Rwanda; en leur fournissant des armes et des munitions, des informations secrètes, les positions et intentions de l'armée congolaise, et même en formant du coté congolais des soldats fuyards qui ont facilité le passage libre à l'ennemi dans son avancée pour le contrôle du Congo.
- Le profit sur les ressources naturelles congolaises, en particulier avec les échanges armes contre ressources minières.
- Les viols et abus sexuels des femmes congolaises et le détournement de mineures.
Bref la MONUC est accusée d'être au Congo pour perpétuer la guerre, l'occupation et la domination de ce pays.
2. BURUNDI : LA DEMOCRATIE A LA CROISEE DES CHEMINS
Bujumbura, le 25 mai 2010 (GLAC) – Le Burundi entre dans la période des élections sous des moments de tension et de peur qui ravivent le vieux démon des guerres interminables que ce pays a connues.
Ainsi, les burundais ont fait la queue devant les bureaux des élections pour élire les conseillers communaux. Mais rien n'assure que ces élections sont libres et transparentes.
Dès le départ, l'opposition reproche déjà au gouvernement de Pierre Nkurunziza d'organiser des vastes plans visant à voler des voix et à tricher aux élections. Des sources concordantes prétendent que le gouvernement burundais aurait fait imprimer en Afrique du Sud des milliers de cartes d'électeurs pour les utiliser dans l'opération de détournement des voix.
Au même moment, des sources concordantes confirment que le gouvernement en place distribue des armes à ses partisans dans la population pour créer la confusion et faire régner la terreur. Pour démontrer à la population que le pouvoir en place est sérieux dans ses menaces, quelques têtes sont déjà tombées dans la population burundaise:
- A Nyakabika, banlieue de Bujumbura, Eddy, 27 ans a été assassiné;
- Dans la zone de Rutabo, commune de Mabaye, en province de Cibitoke, deux autres personnes ont été assassinées.
Dans cette psychose qui a rapidement contaminé plusieurs provinces du pays, nombreux sont ceux qui évitent de passer la nuit chez eux de peur d'être aussi assassinés.
Par ailleurs des leaders tutsi, dont l'ancien Président burundais Pierre Buyoya et Alexis Sinduhije (chef du Mouvement pour la Solidarité et le Développement, MSD) se seraient mis d'accord pour former un groupe rebelle qui relancera la guerre dans la capitale burundaise. Avec la bénédiction du Président Rwandais Paul Kagame, qui rêve toujours de la domination d'un empire tutsi dans toute l'Afrique des Grands Lacs, la guérilla burundaise en gestation est formée dans la région de Kibeho au Rwanda. Deux colonels tutsi dirigent l'encadrement et la formation de cette rébellion: Jean Bosco Ndiho, démobilisé de l'armée burundaise, et Sébastien Alain Nduwayo.
Du coté de l'opposition, on parle d'un front commun qui aurait été créé pour défier l'actuel président burundais par la voie des urnes : l'Union pour la Paix et le Développement, (UPD-ZIGAMIBANGA) de Zedi Feluzi, le FRODEBU de Domitien Ndayizeye, l'Union pour le Progrès National (UPRONA), le Conseil National pour la Défense de la Démocratie (le CNDD) aile de Léonard Nyangoma et un groupe de citoyens fidèle à Hussein Rajabu (présentement emprisonné).
Le gouvernement se sent déjà débordé par la pression de cette forte coalition et ne ménage aucun effort pour tenter, par tous les moyens, de gagner les élections.
La grande finale, les élections présidentielles, est prévue pour le 28 juin prochain.
La flambée des prix des produits vivriers, ajoutée aux intimidations constantes, accroit sans cesse le malaise dans la population. On accuse le gouvernement de faire monter le prix des produits de base dont notamment les haricots (vendus à 1250 FB le kilo), le riz, le sucre (dont le prix a monté à 2200 FB le kilo), et le sel (dont le prix est passé de 150 FB à 650 FB le kilo). Le gouvernement est aussi accusé d'être responsable du taux élevé de chômage, notamment par la fermeture du complexe textile de Bujumbura (Cotebu) qui donnait de l'emploi à plus de 4000 personnes, et de détourner des fonds qui étaient destinés à cette usine.
On accuse aussi le gouvernement d'être responsable des crimes qui ont doublé d'intensité et qui visent principalement les dirigeants et membres de l'opposition.
A Rugombo, non loin de la Province de Cibitoke, les démobilisés et les agents des services de renseignements du gouvernement burundais insécurisent la population.
De notre envoyé spécial à Bujumbura.
3. BURUNDI : L'IRONIE ELECTORALE
Bujumbura, le 28 mai 2010 (GLAC) - Au lendemain des élections communales, ironiquement proclamées gagnées par le gouvernement en place, les preuves abondent qui démontrent des fraudes massives et une opération mafieuse de grande envergure, organisée par le pouvoir en place à Bujumbura.
- Une facture pour l'impression des cartes d'électeurs a été trouvée et présentée comme preuve à la population burundaise.
- A l'école primaire de Makamba, en province de Makamba, quatre urnes avec des bulletins de vote non comptabilisés ont été découvertes dans la maison du directeur de l'école.
- Dans la zone de Rwamiro, en province de Makamba, deux urnes contenant des bulletins non comptabilisés ont été déterrées dans une bananeraie.
- Dans la province de Gitega, dans la commune de Songa, trois urnes contenant de bulletins de vote, dont deux de couleur blanche et une de couleur noire, ont été également trouvées.
- Dans la commune de Kiremba, en province de Ngozi, quatre urnes contenant des bulletins ont été découvertes.
- Des bouteilles contenant de la poudre spéciale ont aussi été découvertes. Cette poudre permet d'enlever l'encre du doigt d'une personne qui vient de voter, et lui permet donc de voter plusieurs fois.
- Plusieurs électeurs se sont plaints que même sur la ligne d'attente du bureau de vote, ils étaient abordés pour qu'ils votent pour le représentant du gouvernement en place, en échange de cinq casseroles de riz, de haricots et 20 000 FB.
Les sources fiables de Grands-Lacs Confidentiel confirment qu'en signe de protestation contre ces vols massifs des votes, plusieurs jeunes et des anciens guerilleros démobilisés ont commencé à regagner le maquis dans la forêt de Kibira pour relancer la guerre.
Entre temps, un des chefs-clés de l'opposition, Agathon Rwasa, menace : « Ces élections sont à refaire, sinon il n'y aura pas d'élections présidentielles ».
Si rien n'est fait pour que la volonté de la population soit respectée, le Burundi qui sortait déjà de plusieurs années de guerres fratricides, risque de replonger dans le chaos.
4. OU VA LE RWANDA?
Kigali, le 28 mai 2010 (GLAC) - L'instabilité politique que traverse très récemment le Rwanda expose la vulnérabilité de Paul Kagame et la faiblesse de son régime, à tel point qu'on se demande si c'est le début de la fin du pouvoir du plus grand criminel africain de tous les temps.
Depuis la fuite de plusieurs têtes pensantes qui avaient amené Paul Kagame au pouvoir, la faillibilité du régime ne cesse d'être exposée. Très récemment encore, on parle de la fuite non confirmée du Général Paul Rwarakabije, un ancien commandant Hutu du groupe rebelle FDRL qui a fait défection, a été « pardonné par Paul Kagamé » avec pour mission de démanteler les FDRL, et se serait enfui vers une destination inconnue. Toutes ces nouvelles exposent davantage la fragilité du dictateur de Kigali.
Le gouvernement fait face incessamment à une recrudescence des explosions qui insécurisent de plus en plus le Rwanda et qui fragilisent Kagame. Le samedi 15 mai au soir, trois explosions simultanées de grenades ont eu lieu à la même minute, et à la même seconde, à Kigali, à Nyabugogo et à Nyamirambo, causant la mort de douze personnes. Le gouvernement qui se targue d'avoir les meilleurs services de renseignements est jusqu'à présent incapable de mettre la main sur ceux qui organisent ces attentats.
L'homme de Kigali n'est finalement pas invincible comme il le croyait. Ce sont les puissances occidentales qui l'ont armé et placé à Kigali, comme instrument de guerre, pour la déstabilisation du cœur de l'Afrique, ouvrant ainsi la voie à l'exploitation libre de ses matières premières.
Stressé et fou de rage, Kagame déverse sa colère sur les partis d'opposition. Le temps a voulu que la présence d'une femme candidate dans l'histoire des élections présidentielles en Afrique des grands-lacs commence au Rwanda de Paul Kagame. Madame Victoire Ingabire, chef du Rassemblement Républicain pour la Démocratie au Rwanda (RRDR), a été emprisonnée, agressée, intimidée puis libérée sous caution. Elle se trouve maintenant sous une très haute surveillance et son avocat américain Peter Erlinder est emprisonné à Kigali, un défi total aux règles internationales.
Le bateau du criminel Paul Kagame sombre lentement mais surement.
5. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : ASSASSINAT IGNOBLE DE FLORIBERT CHEBEYA
Au moment où nous mettons sous presse ce communiqué, les événements sur l'assassinat de Floribert Chebeya se déchainent : Daniel Mukalay un haut officier de la police congolaise est passé aux aveux. Par la même occasion, il également dénoncé John Numbi, inspecteur général de la police nationale congolaise. Tous deux, ainsi que plusieurs autres officiers sont aux arrêts. Une histoire à suivre et surtout qui demande l'implication de chaque congolais pour que cesse l'impunité et les crimes ignobles commis en toute quiétude.
DECLARATION DU COLLECTIF DES ONGS DE DÉFENSE DES DROITS
DE L'HOMME DE LA RD CONGO
Le Collectif des Ongs de défense des droits de l'Homme de la RD Congo a la profonde douleur d'annoncer à l'opinion tant nationale qu'internationale, l'assassinat de Monsieur Floribert CHEBEYA BAHIZIRE , Directeur Exécutif de la Voix de Sans Voix pour les droits de l'homme (VSV), Secrétaire exécutif du Réseau National Des Ongs des Droits de l'Homme du Congo (RENADHOC) et Vice-président de l'Union Internationale des Droits de l'Homme pour l'Afrique centrale (UIDH), survenu dans la nuit du 1 er au 2 juin 2010 à Kinshasa.
Pour rappel, Monsieur Floribert CHEBEYA BAHIZIRE avait reçu en date du 1 er juin 2010, aux environs de 11 heures un coup de fil d'un certain Monsieur Michel, non autrement identifié, l'invitant à se présenter à l'Inspection Générale de la Police Nationale Congolaise, sise dans la commune de Lingwala à Kinshasa/RDCongo, aux environs de 17 h 30, pour y rencontrer l'Inspecteur Général de la Police Nationale Congolaise, Monsieur John NUMBI BANZA NTAMBO qui l'y attendait.
Accompagné de Monsieur Fidèle BAZANA EDADI , membre et chauffeur de la VSV, Monsieur Floribert CHEBEYA s'est rendu audit rendez-vous aux environs de 16 h 00. A 16h56, il appellera son épouse pour confirmer qu'il était déjà au lieu du rendez-vous attendant d'être reçu par l'Inspecteur Général de la Police Nationale.
Dès lors, il va s'en suivre une série de SMS échangés avec son épouse dont un reçu à 19 h44, dans lequel il lui annonce : « Je n'ai pas pu rencontrer l'IG. Je crois qu'il est retenu quelque part. Je vais à l'UPN.» ; Message non signé contrairement à ses habitudes.
Le contact avec sa famille sera définitivement coupé après un dernier et curieux message à l'intention de sa fille aux environs de 21 h 11 à qui il répondait à sa demande de lui rapporter des saucisses : « Bien reçu, d'avance bon appétit. » Message une fois de plus non conforme à ses habitudes.
Rappelé à son téléphone à 21 h 15, Monsieur Floribert CHEBEYA ne décrochait plus, encore moins son chauffeur dont le téléphone était carrément fermé.
Tous ces échanges ont rajouté à l'inquiétude de son épouse qui ne reconnaissait pas dans ces différents messages le style de son époux habitué à rentrer directement à la maison après ses journées de travail. C'est ainsi qu'aux environs de minuit, elle alertera un de ses proches collaborateurs qui à son tour, va organiser les recherches en alertant les différents acteurs de la société civile et partenaires de la communauté internationale.
Au cours de ces recherches infructueuses des ONGs des droits de l'homme tout l'avant-midi du 02 juin 2010, la délégation des ONGs a été reçue par le Colonel Daniel MUKALAYI, Directeur des Renseignements à l'Inspection générale de la Police Nationale Congolaise, qui va confirmer la terrible information selon laquelle le véhicule de Monsieur Floribert CHEBEYA avait été retrouvé en fin d'avant-midi avec un corps inerte à son bord. Après identification du corps par la Police comme étant celui de Monsieur CHEBEYA, aux environs du quartier Mitendi sur la Nationale N°1 dans la commune de Mont-Ngafula, ceux-ci seront acheminés au Camp Lufungala avant que le corps ne soit transféré à la morgue de l'Hôpital Général de Kinshasa (ex-Mama Yemo) à 12 h 45'.
Selon les témoignages recueillis sur place, l'infortuné a été retrouvé tôt le matin sur la banquette arrière du véhicule, les mains menottées derrière le dos, le pantalon et le sous vêtement rabaissés sur les genoux.
A l'heure actuelle, le corps du Défunt se trouve à la morgue de l'hôpital général de Kinshasa tandis que son Chauffeur Monsieur Fidel BAZANA EDADI avec qui il était, demeure encore introuvable.
De tout ce qui précède, le collectif des Ongs de défense des droits de l'homme, dénonce l'assassinat ignoble de Monsieur Floribert CHEBEYA BAHIZIRE, dans des circonstances non encore élucidée ainsi que la disparition de Monsieur Fidèle BAZANA EDADI.
Le Collectif des Ong de défense des droits de l'homme exige, par conséquent :
Aux autorités compétentes, notamment :
1. Le Président de la République :
- De se prononcer de manière claire et en public sur la situation d'insécurité organisée contre les Défenseurs de droits humains en RDCongo ;
2. Le Gouvernement de la République :
- D'intensifier des recherches pour retrouver Monsieur Fidèle BAZANA ADADI porté disparu en ce moment ;
- De mettre sur pied une Commission d'enquête mixte et impartiale, composée des inspecteurs de la Police Nationale Congolaise (PNC), des Défenseurs des droits de l'homme membres du Collectif, des représentants de la Communauté internationale, en vue de faire toute la lumière sur cet assassinat;
3. Le Pouvoir judiciaire :
- D'engager des poursuites pénales à l'encontre de toute personne impliquée dans cet assassinat ;
A la communauté internationale :
- De prendre au sérieux les menaces sérieuses et assassinats à répétition qui pèsent sur les défenseurs des droits de l'homme, y compris les et syndicalistes, et envisager les dispositions qui s'imposent afin d'y mettre définitivement un terme ;
- De s'impliquer activement afin que ce crime ne demeure impuni ;
A la Société civile :
- De se mobiliser et de rester vigilante dans une cohésion sans faille pour que de tels actes ne se reproduisent plus à l'avenir ;
- De rester serein et de doubler leur engagement pour tirer une fois pour toute le peuple congolais du bourbier dans lequel il est maintenu cinquante ans après l'accession du pays à la souveraineté nationale.
Au people congolais dans son ensemble :
- De considérer que cet énième assassinat à l'encontre de Monsieur Floribert CHEBEYA BAHIZIRE porte un coup fatal à la démocratie recherchée de tout vœu.
Le programme des funérailles sera communiqué ultérieurement.
Fait à Kinshasa, le 02 juin 2010
Pour le Collectif des ONGDH
00243 : 815075174 - 815181707 - 815994839 – 815993717 - 999901263 - 993100279
6. L'HISTOIRE OUBLIEE DES SOMALIENS BANTOUS
Nairobi, le 30 mai 2010 (GLAC) - Derrière les apparences mesquines d'une Somalie panafricaniste et solidaire, se cache une histoire très triste d'esclavagisme de somaliens contre des somaliens. Les victimes de ce système ignoble sont des somaliens de la race bantoue.
La Somalie compte différents peuples dont les somaliens de la race nilotique qui se proclament être des descendants des arabes et se croient d'une race supérieure. Il y a aussi des somaliens bantous qui, eux, ont subi des humiliations sans pareil et ont été exploités de façon ignoble depuis des siècles. Ceux-ci sont discriminés sur base des différences culturelles, linguistiques et physiques.
Lorsqu'en 2003 le gouvernement américain décide de faire émigrer entre 8 000 et 12 000 somaliens bantous aux États-Unis, des sociologues et des anthropologues commencent à s'intéresser à leur histoire.
A l'origine, les somaliens bantous seraient des descendants de six tribus africaines qu'on retrouve en Tanzanie, au Mozambique et au Malawi, dont entre autres les Zigwa et les Zaramo.
Au début du 17 ième siècle jusqu'à la fin du 19 ième , des arabes vendeurs d'esclaves capturent des milliers d'hommes, femmes, enfants destinés à être vendus dans le Golfe Persique et le Moyen Orient. Certains sont transférés au sud de la Somalie, comme esclaves, où ils travaillent principalement dans les champs. Lors de la colonisation italienne, ils vivent dans des conditions très difficiles.
Vers le milieu du 19 ième siècle, plusieurs de ces esclaves bantous s'échappent et tentent de rejoindre la Tanzanie sans succès, à cause de la zone désertique entre la Somalie et le nord du Kenya. Incapables de continuer leur voyage vers la terre promise, ils s'installent dans la vallée du fleuve Juba, du coté somalien, où ils vivent de l'agriculture jusqu'à aujourd'hui.
En 1960, lorsque la Somalie devient indépendante, la vie des somaliens bantous, objets d'une discrimination ouverte aussi bien dans le logement que dans l'emploi, le service militaire et l'éducation, devient encore plus difficile. Les invasions des somaliens du nord sont monnaie courante. Les somaliens bantous sont brutalisés, volés, violés et tués, alors que leurs agresseurs jouissent d'une impunité totale.
Il était alors interdit aux somaliens bantous de se marier avec d'autre groupes, leurs enfants étaient découragés de fréquenter l'école, payaient des frais de scolarité deux ou trois fois plus élevés que les autres enfants somaliens. Il était interdit aux somaliens bantous d'être des propriétaires terriens, de s'impliquer dans des mouvements politiques, d'être des officiers dans l'armée ou la police, une vie semblable à celle des esclaves noirs amenés aux États-Unis vers le 16 ième siècle.
GLAC.
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