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La politique pour la Défense et la Sécurité de la RD. Congo

On dit « Qui veut la paix prépare la guerre » Nous, nous disons « Qui refuse la balkanisation de la RDC crée une Armée et une Police véritablement congolaises, républicaines et dissuasives ».

Certes, la tradition veut qu'à la fin de chaque changement important qui intervient dans la vie d'une personne physique ou morale, d'une Institution publique ou privée ou d ‘un pays, l'on fasse une sorte de « bilan » pour examiner les avantages et les inconvénients rencontrés tout au long de son existence afin d'en tirer les leçons susceptibles d'entraîner de changements profonds dans l'hypothèse où la situation aurait été mauvaise.

Pour le cas de notre pays, cela s'était produit au lendemain de son accession à la souveraineté internationale, le 30 juin 1960.

En effet, quelques jours après l'indépendance, le 7 juillet 1960, une mutinerie éclatait au sein de la Force publique, laquelle avait sombré le jeune Etat dans une anarchie indescriptible (sécessions et rebellions) d'où la nécessité d'une armée véritablement nationale.

C'est ainsi que les « pères » de l'indépendance du Congo s'étaient donnés pour missions, de former des cadres militaires afin de doter notre pays d'une armée dissuasive. Ils avaient commencé par le recrutement et la formation de jeunes Congolais, puis, ils avaient réaménagé et réhabilité les centres de formation, enfin; des cadres militaires étaient envoyés dans les meilleures académies des pays d'Europe et d'Amérique.

C'est dans cet ordre d'esprit, que les Forces Armées Zaïroises ( FAZ ) assuraient la protection et la surveillance du territoire national, contre les envahisseurs. Hors mis cette réputation nationale, personne n'oublie les vocations africaines que les FAZ avaient acquises en répondant courageusement aux appels des pays du continent menacés dans leur intégrité. Nous citerons l'exemple du Nigeria menacé dans la guerre de sécession du Biafra (1967-1970) ou encore le Tchad sans oublier leur engagement dans le conflit de libération et/ou de décolonisation des quelques territoires africains, les cas de l'Angola, de la Namibie etc. Malheureusement, à la suite de l'hyper politisation et de la « tribalisation » des FAZ, l'affairisme de certains généraux, le clientélisme, puis la mauvaise préférence effectuée par le Maréchal MOBUTU, en équipant et modernisant que la Division Spéciale Présidentielle (DSP) avait purement et simplement provoqué la fissure au sein des FAZ .

Délaissées par le commandant suprême des forces armées zaïroises, les FAZ vont désormais vivre sur le dos des populations qu'elles rançonnent au quotidien. Les pillages et la destruction de l'outil de production économique (1991-1993) deviendront leur second métier, enfin elles sèmeront la désolation et l'humiliation.

Les exemples sont patents, certes, lors de deux guerres du Shaba (1977 et 1978), le guide était obligé de faire appel à la France et au Maroc afin de sauver son régime.

Les militaires des Forces Armées Zaïroises étaient complètement déphasées, par ailleurs, nous les avions vues à l'action lors de la soit disant « guerre de libération » menée par I'AFDL, laquelle s'était soldée non pas par la victoire foudroyante, mais plutôt par une victoire éclaire de «l'armée Afdelienne »
Depuis cette date, la RD Congo devenait vulnérable et orpheline par manque d'une armée capable de défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et sa population.

Car, peu de temps après, cette thèse fut confirmée au moment où le pays sera en proie par différentes rébellions armées à savoir le RCD, le RCD-N, le RCD K-ML, le MLC, puis par les milices, les Interahamwes, les ex-FAR, les armées d'occupation rwandaise, burundaise et ougandaise à partir du 2 août 1998. C'est dans cet ordre d'esprit que notre pays continue à être l'objet de convoitise tous azimuts. Curieusement, ce sentiment s'est accéléré sur fonds des différents plans machiavéliques et des prétentions régionales celles notamment issues de la coalition rwando-ougando-burundaise, soutenues par leurs parrains extérieurs, non seulement pour piller nos fabuleuses richesses, mais surtout pour la partition du Congo-Kinshasa en micro Etats; puis la hargne annexionniste de l'Est du pays au Rwanda, lequel est à la recherche d'un espace vital.

L'armée étant la colonne vertébrale, selon le général Charles de Gaulle (France), la réforme en profondeur de notre armée, de notre police et de nos services de renseignement, est une urgence, car on ne peut pas parler du développement et/ou de la reconstruction du pays, sans commencer par la sécurisation de la Nation, de son peuple et de biens des personnes tant physiques que morales.

Plusieurs constats et souhaits allant dans le même sens ont été formulés en commençant par la déclaration de Mme Caty Clement, directrice des projets de l'ONG, International Crisis Group ( ICG ) en Afrique centrale qui affirmait, le 13 février 2006 je cite:

« Si le Congo veut avoir une chance de voir se restaurer la paix et développement, la réforme du secteur de la sécurité est une question vitale... » 1 f in de citation.

Pas plus tard que le 7 févier 2007, une haute personnalité car il s'agit de M. Aldo Ajello, envoyé spécial de l'Union Européenne dans les Grands Lacs précisait dans une interview que:

« La priorité des priorités, sans quoi il n'y aura ni paix ni développement, c'est la réformes du secteur de sécurité - l'armée, la police et la justice » Il enchaîne: « L'armée est un problème gigantesque » Il ne mâche pas ses mots en déclarant

« Elle (l'armée) est mal payée parfois pas payée pas équipée, pas nourrie, n'a aucune discipline et est dirigée par des officiers et sous-officiers dont le but principal est de se remplir les poches et qui, pour la plupart, connaissent mieux les couloirs du palais présidentiel que les champs de bataille où sont issus des rébellions et dépourvus de formation militaire réelle. Il faut nettoyer tout ça »

Enfin, le diplomate de l'Union Européenne fait un constat amère relatif à la paie des militaires en portant le témoignage suivant dans ce qu'il appelle la chaîne de paiement:

« Jusqu'ici, le chef d'état-major recevait de la Banque centrale l'argent nécessaire pour payer les militaires- y compris les « fantômes », effectifs déjà morts ou jamais nés mais qui servent à grossir l'enveloppe totale -, prenait « sa part » puis faisait suivre l'enveloppe le long de toute la chaîne de commandement. Chacun « se servant » au passage, quand l'enveloppe arrivait aux brigades, elle était vide »

Enfin il insiste :

«Même si ce n'est pas dans les cinq priorités du Gouvernement, ce problème les chapeaute parce que sans armée, le Gouvernement n'aura aucune souveraineté sur le territoire car l'armée actuelle est un élément de déstabilisation et d'insécurité » 2

Curieusement, cette question portant sur « La formation d'une armée nationale, restructurée et intégrée » faisait partie des cinq objectifs principaux du fameux Accord Global et Inclusif relatif à la Transition, dans son point II no.3.
Qu'en est-il au bout de trois ans de transition? Les réponses à cette question sont nombreuses citons deux seulement que voici :

1. Mme Caty Clément précitée, déclarait : « Et pourtant, la formation d'une armée nationale, restructurée était une des priorités de la période de transition »

2. ICG évoqué ci-dessus, précisait dans son rapport du 13 févier 2006 intitulé:

« La réforme du secteur de la sécurité en République Démocratique du Congo que: « Le pays enregistre des retards importants dans la réforme de son armée. Il n'y a que six nouvelles brigades intégrées contre 18 prévues avant la fin de la période de transition, soit le 30 juin 2006 »

Il constate en outre que:

« Plusieurs troupes continuent à dépendre directement des structures mises en place par les ex belligérants, sous-payés ou pas du tout payés, les militaires, y compris ceux qui sont passés par le brassage et l'intégration, représentent une source d'instabilité et d'insécurité pour les populations. L'armée et la police sont toujours incapables de défendre le territoire national contre les agressions extérieures et contre les menaces intérieures, de protéger les personnes et leurs biens et préserver la paix civile »

Il y a eu là une mauvaise volonté de la part des ex belligérants, laquelle cachait quelque chose, celle d'affaiblir l'armée de la RD Congo afin de mieux fragiliser le pays pour le déstabiliser.

Comment expliquer aux Congolaises et Congolais qui, hier croyaient que les choses allaient changer après la mise en place des Institutions de la IIIème République issues des élections ; surtout que les électeurs étaient fixés par le Président de la République qui, avait sifflé solennellement la fin de la récréation au cours d'un grand discours prononcé à l'occasion de son investiture, le 6 décembre 2006.

Que constatons-nous ? curieusement, la récréation continue dans la « cour de jeux » des Entreprises publiques, où certains mauvais élèves recrutés par COPIREP continuent à jouer au « NZANGO » en dépit du mot d'ordre lancé par le Chef de l'Etat.

Car les mêmes causes produisent les mêmes effets, certes, parce que dans l'armée, les FARDC sont eux aussi indifférentes à la fin de la récréation proclamée par le Commandant suprême des forces armées congolaises.

La présente thèse est soutenue sinon présentée du moins éclairée dans l'article intitulé : « Détournements au sein des FARDC, au Gouvernement, au Portefeuille de l'Etat, dans les régies financières…La RDCongo pillée par ses dirigeants » (3) ( 3)

Prophète, auteur de l'article précité, déclare au sujet des troupes congolaises que : « …les militaires au front sont dépourvus de tout, par la seule volonté de leurs supérieurs qui s'illustrent dans le vol et détournement de toute nature. L'argent, tenues militaires, armes de guerre et munitions, rations alimentaires… sont détournés par les responsables militaires des FARDC »

Il ajoute : « Des sources renseignent que les Chefs militaires Congolais sont comptés actuellement parmi les nouveaux riches. Ils sont pour la plus part propriétaires de flats huppés, des embarcations marchandes, de villas, de fermes et de charrois automobiles les plus luxueux »

Il conclut : « Ces biens proviennent de fonds destinés à la paie des militaires ainsi que qu'à leur approvisionnement que certains compatriotes dangereux mettent de côtés pour assurer des lendemains meilleurs sur le dos des pauvres militaires et du contribuables Congolais qui participe à l'effort de guerre par des salaires de misères et des arriérés de salaire »

A la lecture de cet article, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir, si un tel comportement des autorités militaires peut-il encourager les troupes des FARDC d'extirper du territoire congolais, les ennemis de la République Démocratique du Congo ? les milices, les troupes rebelles notamment celles de NKUNDA, de l'Est de notre pays ?

Ainsi, la lutte contre la balkanisation et pour l'unité, la paix, l'intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays, passe impérative par la création d'une armée et d'une police citoyennes, dissuasives, disciplinées, bien rémunérées, débarrassée de toutes les tares, puis dotées d'une capacité d'action et de réaction. Cela implique donc la volonté politique et le refus catégorique d'une armée et d'une police de collabo.

Cet état d'esprit doit être la détermination et/ou la mission du Chef de l'Etat, qui conformément à l'Art. 83 de la Constitution de la III ème République est le « Commandant suprême des Forces armées » Sans oublier l'art: 69 al.3 qui stipule : « ...Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité territoriale, de la souveraineté... » et l'art. 74 relatif à la prestation de serment avant son entrée en fonction, (Cf. les points 2 et 3) lesquels précisent: « ...-de maintenir son indépendance et l'intégrité de son territoire: - de sauvegarder l'unité nationale... »

Au plan purement attributaire, la sécurisation de la R.D Congo, est constitutionnellement un domaine de collaboration puis un domaine réservé: tel que prévu par l'art. 91 al

3 qui déclare : « La défense, la sécurité...sont des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement »

En revanche, dans le 4 ème alinéa du même art, il est clairement dit: « Le Gouvernement dispose ...des Forces armées, de la Police nationale et des services de sécurité »

Nous espérons que une loi cadre apportera beaucoup plus de lumière sur la question, d'une manière générale, tout l'Exécutif est concerné quant à la question de la défense de la patrie , d'où l'intérêt d'une réforme en profondeur de l'Armée, de la police nationale et des services de sécurité pour défendre l'intégrité de notre territoire contre toutes les troupes et milices étrangères, lesquelles doivent d'une part quitter immédiatement notre pays et d'autre part, être désarmées, car elles sèment la désolation et l'humiliation en commettant toutes sortes de crimes soit plus de 5 millions de Congolaises et Congolais tués, massacrés violés parfois même enterrés dans des fosses communes ; les violences sexuelles, les pillages de nos richesses, provoquent les déplacements forcés de nos populations, la destruction de l'écosystème et des infrastructures socioéconomiques, bref, les violations des libertés et des droits fondamentaux de l'homme. En outre, le Congo-Kinshasa ne doit pas servir de base arrière des groupes armés opposés aux régimes de pays voisins.

En ce qui concerne le brassage des Forces armées congolaises, un recensement a priori et a posteriori est plus que nécessaire, afin d'extirper tous les éléments ayant infiltré notre système de défense nationale: lesquels compromettent dangereusement la souveraineté de notre pays.

En revanche, nous devons avoir présent à l'esprit que la réforme en profondeur de notre système de défense, de la police nationale et des services de sécurité ne suffit pas ; il faudra  activer la lutte contre l'impunité en traduisant devant les instances judiciaires tous les auteurs, co- auteurs, complices, commanditaires et /ou planificateurs tant politiques qu'économiques ; puis autres atteintes telles que les violences sexuelles commises contre les personnes de sexe féminin de tous âges, car selon certains rapports c'est à partie de 9 ans qu'elles ont lieu. Pour ce faire, les pouvoirs publics de la RDC, doivent :

1° promouvoir d'abord la bonne gouvernance parce qu'elle est source de dysfonctionnement grave, lequel paralyse les Institutions de la république, notamment du Gouvernement. Cela implique non seulement l'instauration d'une politique agressive de gestion de la chose publique sur fond des mécanismes de contrôle appropriés, mais aussi la volonté politique et, surtout la mise en application du fameux changement de mentalité et de comportement de tout un chacun, car personne ne doit être au dessus de la loi ;

2° réformer le système judiciaire lequel sera caractérisé par une indépendance totale afin de ne dire que la loi, rien que la loi ; en condamnant les auteurs des différents crimes et violations des droits de l'homme. Enfin nos militaires, nos agents de police et de sécurité doivent être disciplinés mais surtout régulièrement bien payés. Pour ce dernier cas, les autorités doivent s'assurer que ces salaires rentrent bel et bien dans les poches de militaires, policiers et agents de service de sécurité.

Prof. Dr. MAFELLY MAFELLY – MAKAMBO
Département des Sciences Politiques et Administratives
Université Pédagogique Nationale (U.P.N.)
Kinshasa/RDCongo.

mmafellym@yahoo.com

24/11/2008

1 Par Gaston Mutamba Lukusa, dans La Conscience (Cf. Internet www.LaConscience.com), du 17 février
2006.

2 Déclaration de Aldo Ajello faite au cours d'une Interview accordée à Marie-France CROS, le 7 févier 2007, dans “La Libre” sous le titre: “Problème no.1 à affronter: l'armée”

(3) Prophète ; Détournements au sein des FARDC, au Gouvernement, au Portefeuille de l'Etat, dans les régies financières…La RDCongo pillée par ses dirigeants, dans « Le Journal » n°613 du 21 novembre 08, page 12, à Kinshasa.

© Congo Vision

27 novembre 2008


Jeudi 27 novembre 2008

GUERRE A L'EST DU CONGO: "INACCEPTABLE ET DRAMATIQUE" POUR LA SENATRICE BELGE SABINE DE BETHUNE

Cette rencontre s'inscrivait dans la suite d'autres : la première, entre la communauté congolaise de Belgique et le CD&V Initiée par madame Emé Biwaka, puis la visite à Matonge du député bruxellois CD&V Walter Vandenbossche initiée par madame Julie Ngbo-Ngbo, et enfin différents contacts entre la sénatrice Sabine de Bethune et des associations des congolais de Belgique.

La modération de la séance était assurée par le député Walter Vandenbossche. Dans la salle, une collaboratrice de la ministre bruxelloise Brigitte Grouwels.

D'entrée de jeu, l'oratrice du jour, la sénatrice belge Sabine de Bethune plante le décor : « La reprise des conflits à l'Est de la RD Congo est inadmissible et dramatique. Il n'y a pas de justifications valables pour que le conflit armé soit relancé à l'Est du Congo, au risque de se régionaliser. Le problème inquiète. »

Que devrait faire la Belgique ? Elle renchérit…

La position de la Belgique est conditionnée par différents accords multilatéraux et conventions, son appartenance à l'Union européenne, la logique des Nations Unies. Ainsi, pour une intervention militaire, la Belgique doit nécessairement obtenir au préalable un mandat européen. Pour l'aide humanitaire, c'est moins compliqué.

En tant que membre non permanent du conseil de sécurité, la Belgique pèse de tout son poids pour la redéfinition du mandat de la MONUC et a été pour beaucoup dans l'adoption d'une résolution pour l'augmentation du nombre des casques bleus supplémentaires: 3.000 unités supplémentaires. 

La Belgique est pour une traçabilité efficace des minerais extraits du Congo et dont la vente finance la guerre.

Il serait également urgent de contrôler le vol des avions sur tous les petits aéroports, parfois anarchiques, le long de la frontière Est du Congo.

Quand à la famine qui menace les populations des zones en guerre, il apparaît que les combats ont débuté avant la période de semence. Autrement dit, il n'y aura pas de récoltes et les populations sont ainsi menacées de grandes famines. Il y a extrême urgence, même pour une intervention militaire. Mais là, un gros obstacle : le veto de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. Pourtant, il y a risque d'extermination des populations locales.

Si la Belgique est bloquée par les résolutions de la commission Rwanda, cela n'est pas surmontable et les données ont changé depuis.

Après ce bref aperçu, la parole est donnée aux délégués des associations congolaises : Lisanga ya Bana Congo d'Allemagne, Bakolo Congo de Londres , MRJC, MLC, La voix des faibles, Firefec.

Le modérateur demandera à ceux-ci d'être aussi brefs que possible afin de mieux gérer le temps dont on disposait. Cinq minutes au maximum par personne. Pourquoi pas trois comme il est de coutume dans les séances parlementaires.

Une promesse : l'ensemble des échanges sera présenté à la réunion du bureau politique du parti, le lundi 1 er décembre.

La litanie des griefs des congolais est fort dense et dite d'un ton ferme, parfois très engagé.

Pourquoi n'arrête-t-on pas Nkundabatware ? ( Une remarque est faite : pas « Nkunda » comme certains médias abrègent le nom !)

Nkundabatware ne devrait-il pas subir le sort de Milosevic ?

Y a-t-il déjà un dossier en instruction contre lui ?

Qui le protège ?

Monsieur Kabila lui-même, ne fait-il pas partie du problème ? Sa capacité éventuelle de gérer un aussi grand pays, son mutisme. Est-il préoccupé ? N'est-il pas en complicité avec Nkundabatware et Kagame ?

De la Monuc : Que pourront les 3.000 nouveaux éléments, que n'ont pu faire les 17.000 précédents ?

A-t-on prêté attention à l'avis de la population sur la Monuc ?

Les rwandais chez nous, qui les a invité ?

Louis Michel peut-il se dédouaner de certaines failles de son engagement lors du processus électoral chez nous? (p.e. une constitution « fabriquée » à Liège et parachutée au Congo.)

Où sont les bataillons formés par la Belgique sous le ministre de la défense André Flahaut ?

Entre l'humanitaire et la sécurité, de quoi les Congolais ont-ils le plus besoin ?

Du pillage de nos ressources : Le Rwanda a-t-il une industrie de transformation du coltan ? Ce minerai n'est-il pas destiné aux multinationales ?

Quelles sont ces multinationales ? quels sont leurs relais ?

Face à une action militaire musclée, les veto de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne ne sont-ils pas liés à leurs implications au niveau des multinationales qui traitent nos minerais ?

Disposant de services de renseignements très pointus, la Belgique officielle peut-elle affirmer qu'elle ignore tout de ce qui se trame à l'Est de la RD Congo ? n'y a-t-il pas des hommes d'affaires belges et des politiciens belges impliqués dans ce drame ?

Pourquoi une telle frilosité ?

N'y a-t-il pas une conspiration internationale contre le Congo ?

Comment peut-on justifier ce mutisme international face à une véritable tragédie avec plus de six millions de morts ! De loin plus que le génocide rwandais pour lequel l'Europe s'est coupé en quatre, rampant presque !

Pour le coltan, doit-on exterminer les populations qui vivent sur ces terres ou les protéger ?

Ne payons-nous pas les insuffisances du processus électoral qui a fait l'impasse sur le recensement et les élections locales ? Comment peut-on gérer un pays sans données chiffrées fiables ?

Les médias belges ne devraient-ils pas faire un effort de donner aussi la parole aux congolais de Belgique, au lieu de modeler l'opinion publique avec l'avis de gens qui parlent en notre nom, sans mandat, et parfois sans maîtrise ?

Dans ses réponses, la sénatrice Sabine de Bethune n'a pas non plus mis les gants.

La situation à l'Est du Congo est scandaleuse. Il y a des actions, mais on pourrait agir mieux.

1. A propos du silence

La Belgique n'est pas silencieuse. Au niveau de la chambre, sur le dossier Congo, il y a des résolutions, des questions, des interpellations et parfois même des incidents.

2. Quant à l'option militaire

Et concernant surtout les bataillons formés par la Belgique, cette opération a déjà été arrêtée et il n'y a pas eu d'évaluation. La Belgique seule ne peut entreprendre une mission militaire sans mandat européen.

Au passage, il convient de noter que durant huit ans, le CD&V était dans l'opposition. Les décisions ayant été prises par la majorité d'alors.

Il importe sur ce point d'épingler le pouvoir de Kinshasa quant à la gouvernance. C'est à lui qu'appartiennent les militaires sensés assurer la sécurité du pays.

3. La Monuc

Elle fait aussi partie des problèmes. L'option militaire étant l'ultime recours, comment peut-on évaluer le travail de la Monuc ? Certains militaires de la Monuc auteurs d'exactions ont-ils été jugés ?

4. Conflit économique

Les matières premières congolaises sont la vraie cause de cette guerre : minerais, bois. Il est important qu'on arrive vite à situer les mines, le parcours du transport, et la destination finale.

5. Facteurs ethniques

Les médias anglo-saxons ne rapportent peut-être pas suffisamment la vision réelle de la situation.

6. Sanctions

Certains pays qui ne contribuent pas suffisamment à l'avènement de la paix dans la région devraient être sanctionnés au niveau de l'aide au développement.

7. Politique congolaise

Les politiciens congolais devraient mieux s ‘assumer. Tant ceux du pouvoir que ceux de l'opposition.

Peu avant dix-neuf heures, les deux groupes se séparent, avec l'espoir que le CD&V booste suffisamment le dossier Congo pour que dans la foulée, le gouvernement belge assume les effets collatéraux d'un héritage difficile à zapper : avoir colonisé le Congo.

Bruxelles, le 27 novembre 2008

Cheik FITA
cheikfita@yahoo.fr


DR CONGO Une Guerre pour le Droit à l'Exploitation

Le Forum International pour la Vérité et la Justice dans l'Afrique des Grands Lacs a dénoncé, hier, à Madrid, le fait que les milices du général rebelle congolais Laurent Nkunda agissent comme les « gendarmes » au service de grands intérêts internationaux qui, à partir du Rwanda, s'opposent à l'entrée de la Chine en République Démocratique du Congo (RDC) pour l'exploitation des ressources minières de ce pays africain, selon l'information transmise par Europa Press.

14 / 11 / 2008. Source: Agences / Rebelión .      http://www.rebelion .org/noticia. php?id=75897

Le Forum International pour la Vérité et la Justice dans l'Afrique des Grands Lacs réunit des personnalités, tel le Prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel, l'élue au Congrès des Etats-Unis Cynthia A McKinney, le Président de la Fondation S'Olivar Joan Carrero, et la Fédération des Comités de Solidarité avec l'Afrique Noire.

Par ailleurs, selon les déclarations faites la semaine dernière par un témoin « qualifié » dans l'instruction ouverte par le juge espagnol Fernando Andreu contre le régime rwandais pour génocide, l'ex-président Laurent Désiré Kabila, père de l'actuel président congolais, aurait été assassiné sur ordre du président du Rwanda Paul Kagame, pour empêcher son rapprochement avec la Chine et le Venezuela.

Ces deux informations ont été développées et étayées par le président du Forum, Joan Carrero, qui, à la tête de la Fondation S'Olivar, a été plusieurs fois proposé pour le Prix Nobel de la Paix.

Les rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), du général tutsi Laurent Nkunda « sont les gendarmes de groupes beaucoup plus puissants ; ils agissent pour le compte de ceux qui s'opposent à ce que la Chine pénètre où que ce soit au Congo », a déclaré le président du Forum Juan Carrero, au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue au Sénat.

D'après les déclarations de Joan Carrero, depuis que le gouvernement de Kinshasa « a signé un contrat d'un montant de 9 milliards de dollars avec la Chine », il a été confronté « à des niveaux insupportables de chantage ». Il a également déclaré que « Nkunda a déjà prévenu qu'il ne s'arrêtera pas tant que Kabila ne négociera pas et ne dénoncera pas ses contrats avec la Chine. »

Dans ce même sens, le sénateur Pere Sampol, du BLOC, a déclaré au cours de cette même conférence de presse que cette nouvelle guerre à l'Est du Congo « a été présentée comme un conflit ethnique ou tribal alors que problème essentiel a été le contrôle par de grands groupes européens et étatsuniens des ressources naturelles du Congo ».

« C'est juste au moment où le Congo a essayé d'établir des contrats commerciaux avec la Chine pour exploiter le cuivre et le coltan , avec des contrats beaucoup plus avantageux pour le Congo, que les multinationales, avec la complicité des grandes puissances internationales, ont provoqué ce conflit » a affirmé le sénateur.

Le gouvernement de Paul Kagame, a poursuivi Carrero, est en train de s'approprier la plus grande partie des minerais stratégiques qui se trouvent dans l'Est de la R.D.C., et en particulier une variété très spéciale de coltan, un composé de colombite et de tantale, fondamental dans l'industrie des télécommunications, et de caserite . « le Rwanda est un grand exportateur de coltan, mais n'a pas de coltan sur son territoire » a-t-il expliqué.

Une autre déclaration de Carrero remet en question le rôle de la MONUC, la Mission de l'ONU au Congo, constituée par environ 17 000 casques bleus. Selon des témoignages qu'il a lui-même recueillis au cours d'un récent séjour en République Démocratique du Congo, « la MONUC disparaît fréquemment quand Nkunda a le vent en poupe et, inversement, elle s'interpose et joue son rôle de modérateur lorsque Nkunda est acculé par l'armée congolaise ».

Cette thèse de l'inefficacité de la MONUC dans ce conflit est corroborée, par ailleurs, par des sources directes de groupes venus de la société civile qui travaillent pour la justice et la paix dans la zone du Kivu.

Le président du Forum a qualifié de « rôle néfaste » le rôle joué par l'ONU en R.D.C. : « L'ancien secrétaire général de l'ONU, Monsieur Butros Butros Ghali, avait dénoncé le fait que le génocide était à cent pour cent de la responsabilité des Etats-Unis et c'était la raison pour laquelle son mandat n'avait pas été renouvelé » a-t-il ajouté.

Cette inaction de l'ONU est attestée par le paradoxe suivant : « 17 000 casques bleus s'avèrent incapables d'empêcher que 4 000 combattants de Nkunda soient à même de terroriser et de soumettre la population », a-t-il ajouté. Selon les dires de Carrero, le général espagnol Vicente Diaz de Villegas, qui a démissionné de ses responsabilité s de chef de la MONUC en octobre dernier, « a laissé entendre que la MONUC dispose d'un mandat clair et énergique, mais que certaines puissances empêchent que ce mandat soit appliqué ».

Par ailleurs, la semaine dernière, quatre témoins sous protection ont témoigné devant le juge de la Quatrième Chambre du Tribunal Suprême, Fernando Andreu, dans le cadre de l'instruction judiciaire ouverte suite à la mort de quatre millions de Rwandais, victimes d'un plan « d'extermination pour raisons ethniques » exécuté par l'actuel parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais, entre 1990 et 2002.

Un des intervenants, un « nouveau témoin extrêmement digne de foi, qui a eu une connaissance directe de l'assassinat de Laurent Désiré Kabila, le père » a certifié au magistrat qu'un « commando constitué de Rwandais recrutés dans l'entourage tutsi immédiat du président Kabila avait exécuté Kabila, avec un membre de la garde personnelle pour couper toutes les pistes ». Laurent Désiré Kabila fut assassiné en janvier 2001 et c'est son fils, l'actuel président, Joseph Kabila, qui lui a succédé à la présidence.

Le but de ce crime, a-t-il affirmé, c'était de « conserver le contrôle de l'exploitation des richesses minières du Congo par les grandes entreprises qui avaient obtenu les concessions d'exploitation grâce à l'invasion du pays qui avait précédé ». « Il y avait, à ce moment-là, des approches très sérieuses en direction de la Chine et du Venezuela, opposés à cette exploitation, ou plutôt à ce pillage, des fabuleuses ressources minières de l'ex-Zaïre qui sont parmi les plus importantes du monde », a affirmé Carrero. Le juge Andreu, selon Carrero, a été fortement impressionné par ce témoignage au point d'ordonner un supplément d'enquête et d'autres auditions.

Les témoignages faits devant le juge Andreu, a affirmé Carrero, ont révélé « les massacres » perpétrés par les forces rwandaises entre 1997 et 1998 dans « ces mêmes camps de refugiés où, aujourd'hui, à nouveau, sont regroupées les personnes déplacées ».

Traduction: Manuel Colinas pour Investig'Action

Texte distribué par:
Placide Bagalwa, BSc(Hons), MSc
Chair
AMIS-BK/UK
Tél. (+44) 7957 128857

plahab@hotmail.com

 

 
 
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