TRAVAIL ET DIALOGUE
Page d'accueil
A propos de nous
Correspondance et Retrouvailles
Interviews, Entrevues...
Musique
Forum
Emploi
Notes de lecture
Liens

Transition: Yerodia éventre

(Le Soft 04/07/2006)


Ses ministres témoignent: il est infiniment plein d'humanité. «Jamais il ne m'a refusé une mission. Il suffit de lui en parler». Même s'il regrette qu'il ne soit pas membre de «l'autre commission» dont les travaux se tiennent toujours autour d'un copieux repas, parfois au resto et à l'issue desquels le VIPI distribue des billets de banque - les petits billets verts - à des ministres «désargentés»! Yerodia Abdoulaye Ndombasi et Arthur Z'Ahidi Ngoma - ce dernier est candidat à la succession de Joseph Kabila Kabange - ont un point en partage: les deux sont des hommes de culture. Nés et grandis dans la culture française. Aucun d'eux n'ouvre la bouche sans une citation - une référence - à la grande histoire.

Sauf que, contrairement à Z'Ahidi, Yerodia a bien les pieds sur terre, dans sa culture, la grande culture Ne Kongo, dont il connaît par coeur tous les proverbes et les cite au détour de chaque phrase.


En «grand prêtre» au confessionnal, Yerodia Ndombasi a reçu des secrets qu'il s'est juré de garder jusqu'au jour où il a eu un cas de conscience. Il s'est alors tourné vers un abbé, spécialiste du droit canon. Il voulait savoir dans quel cas un prêtre peut trahir les secrets du confessionnal!

«À la place de Kabila, si c'était moi, à voir comment ils l'ont insulté, humilié, ont dit qu'il n'était pas le fils de son père, je me serais soulevé, aurais renversé la table, cassé les chaises, et je serais parti. Et le Dialogue inter-congolais n'aurait pas eu lieu et nous en serions restés là», nous dit-il à son cabinet, au lieu dit de Palais de Marbre, l'un des bureaux du chef de l'État assassiné, Laurent-Désiré Kabila.

Entré de plain-pied en campagne électorale «derrière» Joseph Kabila Kabange, le Vipi règle quelques comptes.

Intéressant. Interview exclusive pour «le Soft International». Uniquement.

Et d'abord pourquoi cette réunion des «trois» où il ne se trouvait pas? «De toute façon, je n'avais pas à y être», nous répond-il, tout de go.
«J'avais prévenu lors de la première réunion que le lendemain je ne serais pas à Kinshasa. Je devais aller inaugurer le mausolée du président Kasa-Vubu à Singini (ndlr dans le Bas-Congo). Ils le savaient, tout comme ils savaient aussi que j'ai ouvert la réunion de la veille parce que le président de la République m'avait demandé de le représenter».

«Et j'ai ouvert la réunion en disant que nous étions dans la rubrique de la hâte et que c'était cette fonction de la hâte qui devait nous guider dès lors que nous étions déjà le 29 juin. C'est dans ce créneau que mon intervention se situait parce qu'ils avaient décidé de convoquer une réunion la veille du 30 juin».

Comment en êtes-vous arrivé à ces concertations? Les vouliez-vous, oui ou non?
L'initiative de cette réunion avait été prise alors que le président était encore à Kinshasa. Du fait que l'idée des concertations avait recueilli un consensus, nous avions soulevé toutes les questions qui, à notre avis, pouvaient compliquer les choses.
Et nous avions décidé d'en débattre le lendemain, l'heure et le lieu avaient même été fixés, 10 heures au Palais de la Nation.
C'est le Vice-Président Ruberwa qui était chargé de dresser un canevas de toutes les questions soulevées. Mais voici que nous recevrons du Président l'information selon laquelle la réunion ne se tiendrait plus parce que le Vice-Président Ruberwa qui devait amener le document de base de discussions, avait demandé, une heure avant la tenue de la réunion, que celle-ci soit retardée.
Il devait se rendre à Brazzaville. Ne trouvez-vous pas cela bizarre? Voilà pourquoi le Président a dit que la réunion n'aurait pas lieu. Vous comprenez que le Chef de l'État ayant son propre calendrier ne pouvait pas tout reporter parce que M. Ruberwa allait à Brazzaville, je ne sais pour faire quoi!
C'est ainsi qu'ils ont, eux, décidé dans la précipitation de tenir leur réunion à la date qu'ils ont convenue.
Je vous ai dit que le Président m'avait désigné pour le représenter parce qu'il était en mission. Et je leur ai dit de nous hâter parce que demain ce serait le 30 juin et nous n'allions pas ouvrir une boîte de Pandore. Naturellement, ils n'étaient pas d'accord, mais nous avons discuté en présence du CIAT, de la MONUC, des Institutions citoyennes, des deux Chambres ainsi que du ministre de l'Intérieur.
L'hypothèse de départ était que cette réunion ne pouvait pas se tenir à ce moment-là puisque nous étions le 29 juin. Ils y ont tenu mordicus à ce qu'elle ait lieu et je voulais faire la démonstration que ce n'était pas possible. Ils ont commencé le tour de table qui a mis deux à trois heures. Je leur ai dit: «voilà comment les concertations vont se passer... Si déjà à un échantillon réduit, l'on n'arrive pas à tenir le coup, qu'en sera-t-il quand on va élargir la participation?»
Finalement, ils étaient pris dans leur propre piège et je leur ai fait comprendre qu'il fallait se hâter pour affirmer deux choses: que les élections seront sécurisées et qu'elles se tiendraient le 30 juillet.
Ils savaient donc que je ne serais à leur réunion du lendemain. Et à ma grande surprise, j'apprendrai le soir que les cinq membres de l'espace présidentiel ont convoqué une réunion. J'ai reçu d'ailleurs une déclaration dans laquelle les membres du CIAT disaient qu'ils n'avaient rien à y faire.
Au cours de cette réunion du Pelais de la Nation, il y a des choses qui ont été dites imprudemment, notamment par le Vice-Président Ruberwa qui m'a demandé de déléguer un membre du PPRD et à qui j'ai rappelé que je n'étais pas là comme délégué du parti mais représentant du chef de l'État. Tout comme lui quand il préside le Conseil des ministres, il ne le fait pas comme délégué du RCD... Et donc, moi, je ne pouvais déléguer un membre du PPRD.
Quand j'ai vu ce qui se passait à la télé, j'ai pensé à Alexandre Dumas dans l'histoire de trois mousquetaires. Athos, Aramis et Porthos. C'est pour dire qu'à trois, ces mousquetaires là ne pouvaient rien faire d'eux-mêmes puisqu'au fait il y avait un quatrième, D'Artagnan, qui menait le jeu et qui n'était pas à leur réunion.
Même si j'avais reçu l'invitation, je n'y serais pas allé parce que c'est une affaire impliquant des desseins qui ne sont pas clairs. Pendant que se tenait la réunion, il a fallu y avoir un crash entre les éléments du Vice-président Bemba et ceux de l'état-major général de l'armée de l'air du général Numbi qui ont refusé de se faire désarmer. Et dans la nuit, le Vice-Président a présenté des excuses au général Numbi.

Comment pensez-vous que les choses vont aller désormais?
Elles vont aller selon la direction qu'elles ont prise depuis le Dialogue inter-congolais. Il n'y a aucune raison que cela prenne une autre direction sauf si les provocateurs continuent leur malin jeu. Mais nous veillerons à ce que les élections se tiennent avec tous les partenaires de la transition. Au besoin, nous le ferons contre ces partenaires-là, si jamais ils s'engageaient dans des provocations et des gribouilles qui risquent de détourner l'attention de notre peuple de l'objectif des élections.

Avez-vous appris des choses sur ce qui s'est passé lors de ces concertations?
Je sais ce qu'eux-mêmes disent dans les médias en essayant d'emberlificoter les choses. Je dis que c'est un flop. D'ailleurs je ne sais même pas comment ils vont continuer. La plupart des gens qu'ils ont fait venir ne savent même pas pourquoi ils ont été invités. Certains disent qu'il faut que Kabila parte. J'ai même vu des jeunes filles dire qu'il n'y a plus de Vice-présidents. C'est Mme Nlandu Thérèse, candidate président de la République en même temps que sa grande sœur…
Et quand on arrive pas à s'entendre en famille! C'est dérisoire. Ils ont eux-mêmes fait la démonstration que leur truc est improvisé, il y a des desseins cachés. Ce dont nous sommes sûrs c'est que notre peuple restera vigilant et s'en tiendra aux engagements que nous avons tous pris de l'amener aux élections.

Pensez-vous que le peuple comprend les enjeux de l'heure actuelle?
Nous nous emploierons pour qu'il ne soit pas trompé une seconde fois. Nous ne le dirons jamais assez: c'est à lui que revient la charge de choisir lui-même ses dirigeants. Mais il faut les choisir en sachant bien qui est qui et qui a fait quoi avec quoi? Et là, nous avons une série d'arguments. Par exemple, j'ai fait traduire en quatre langues nationales les documents de la Conférence nationale souveraine, notamment ceux relatifs aux biens mal acquis et aux assassinats politiques. Maintenant que la propagande a commencé, je vais les rendre publics gratuitement pour que le peuple sache qui a fait quoi dans ce pays.

À combien d'exemplaires avez-vous imprimé cela?
Il y a suffisamment d'exemplaires pour que tout le peuple puisse lire ces documents. Le texte est de la CNS mais j'ai mis chaque fois comme sous-titre: qui est qui et qui a fait quoi? Le peuple trouvera la réponse dans ces documents qui ne sont pas le rapport d'un député ou d'un sénateur pour qu'il soit remis en cause. C'est le rapport de la CNS, donc de la Nation, elle-même.

Parlons de l'Onatra. Vous avez dit que son Comité est suspendu et le reste. En même temps, vous avez boycotté des ministres autant qu'ils ont fait avec vous. Quelle est la suite?
Je ne les ai pas boycottés.

Vous les avez chassés?
Je ne les ai pas chassés, pas du tout!

Vous avez dit qu'ils restent là où ils sont...
Ils ont pris le devant et ils ont fait une fuite en avant. Ils ont fui avec leurs pieds. Alors qu'ils restent là où ils sont! Les problèmes de l'Onatra ont été débattus au sein de la commission que je dirige et cette dernière a été saisie par le P-ca de l'Onatra, de même que par la police de l'Onatra. Il s'agit d'affaires que le comité de gestion avait tues...
Il y a eu un vol organisé des poutrelles et qui se passait la nuit au sein de l'entreprise. Et, malheureusement pour eux, au cours d'un vol de nuit - ce n'est pas celui de Saint-Exupéry - des poutrelles sont tombées sur des exécutants et l'un d'eux en est mort.
Ensuite toute une série de révélations nous sont venues de l'Onatra et c'est ce qui nous a poussés à diligenter une commission d'enquête pour chacun des cas. Moi, j'en ai diligenté une, le ministre des Transports en a diligenté une autre.
Ces commissions ont eu du mal à travailler. Le comité de gestion ainsi que le ministre du Portefeuille ont écrit pour se plaindre de ce qu'ils ont qualifié le harcèlement dont était victime le comité - depuis suspendu - de la part des commissions d'enquête.
Et alors que nous collections tous les éléments pour que la commission que je dirige tienne sa réunion et prenne une décision, le ministre du Portefeuille va faire de la digression. Il va déclarer que le vol des poutrelles ayant entraîné mort d'homme n'est pas valable et qu'on ne peut l'imputer au comité de gestion. En dehors de cela, ils ont eu des lignes de crédit dans une banque de la place pendant que les travailleurs étaient impayés des mois durant et les voilà qui vont rembourser une créance qui date de 20 ans. Et tout le monde sait comment cela marche quand vous payez des dettes de cette nature.
C'est pourquoi, je préconisais une réunion de la commission pour que l'on prenne une décision définitive sans que je ne sache laquelle. Mais selon moi, ce comité devait être suspendu.

Et les ministres...
Les ministres en question, chacun d'eux a des contentieux devant la commission. C'est par exemple le cas d'un ministre qui a passé de gré à gré et pour plusieurs millions de dollars de commissions des contrats avec des sociétés des travaux publics qui n'ont existé que dans son arrêté et dont je connais ni le profil ni la puissance de travail.
J'ai demandé de mettre un terme à cela et j'étais heureusement secondé par le ministre du Budget qui est de sa composante. Un autre ministre va faire couper les arbres du Jardin botanique parce que bâtisseur des boutiques. Des décisions qu'il a prises tout seul, sans se référer à la commission.
Parmi les ministres qui ont décidé de se désolidariser de la commission, il y a aussi une femme, Mme Gertrude Kitembo, sous l'impulsion du ministre du Portefeuille. Ce dernier couvrait tous ses abus parce qu'il est lui-même actionnaire d'une compagnie des télécommunications pirate, étrangère, établie dans un pays voisin.
Tout en étant ministre du Portefeuille congolais, il était membre du Conseil d'administration de cette société dont des swifts se trouvent à l'étranger et dont le code d'accès, 243, n'est pas celui de la RDC.
Donc, voilà un ministre congolais qui a le portefeuille à sa charge et qui est en même temps actionnaire d'une ligne téléphonique qui pose des problèmes du point de vue de la souveraineté du pays. J'ai toujours instruit pour que cette société du téléphone amène son swift sur le territoire congolais et adopte le code 243. Mais le ministre des PTT, Mme Kitembo faisait toujours la sourde oreille au point que j'ai été amené à lancer un ultimatum au terme duquel j'ordonnais la disparition de cette ligne.
C'est à ce moment là que le ministre du Portefeuille viendra, comme pour aller à confesse, me demander de leur accorder un délai parce qu'il était actionnaire à cette société Supercell. Et je me suis dit que comme cela avait l'allure d'une confession, en tant que grand prêtre, j'ai pris l'engagement de garder le secret de la confession jusqu'à l'expiration du délai qu'ils ont demandé.
Et comme il s'est fourvoyé dans cette histoire, j'ai dû consulter un abbé pour lui demander dans quel cas je pouvais trahir le secret de la confession selon le droit canon. Il m'a assuré que c'est précisément dans le cas où je me trouvais... C'est ainsi que vous avez appris ce que vous avez appris.
Il y a un autre qui lors des débats au conseil des ministres a refusé de se prononcer sur le fait que la Sonas s'en prenait au fait que des véhicules d'un organisme international en mission au Congo aient été assurés à l'étranger. La raison invoquée ici est la même. Le ministre du Travail dont il s'agit est l'un des actionnaires de la société d'assurance de ce même pays qui emploie le code 250. Voilà pourquoi cette organisation internationale est allée assurer ses véhicules là-bas: simplement parce qu'un ministre congolais avait des intérêts à l'étranger...
C'est toutes ses pratiques que j'ai fustigées. Je leur ai dit ceci: puisque vous vous êtes désolidarisés, restez là où vous êtes.

Bientôt la fin de la transition avec la tenue des élections. Comment l'espace présidentiel a-t-il fonctionné à ce jour?
Il a fonctionné tant bien que mal. Nous, nous avions des objectifs: aller aux élections et respecter les engagements pris à Sun City. Nous ne voulions pas nous démarquer de cet objectif. Mais je dois vous dire que nous nous sommes fait violence pour nous ranger derrière cet objectif. En ce qui concerne ma famille politique, nous travaillions toujours sous la rubrique qui est qui, qui a fait quoi de façon que le moment venu, le peuple ne choisisse pas sans pour autant répondre à cette question.
Et nous allons l'aider à y répondre. Dans la perspective justement des élections, comme je ne serai pas candidat président de la République contrairement aux trois autres, j'ai choisi de me mettre derrière Joseph Kabila, le soutenir et amener notre peuple à faire de même pour qu'il triomphe et gagne les élections.

Pourquoi lui?
Premièrement, c'est le fils de mon frère, Laurent-Désiré Kabila. Il est né devant moi avec sa sœur jumelle à Hewa Bora. Je ne sais pas où étaient ces mousquetaires là. C'est le fils de Mzee et je sais quels enseignements il a reçus. C'est mon fils et j'ai le devoir de le soutenir. Je ne pouvais pas me présenter contre lui sinon ce serait lui faire un enfant dans le dos. Anatomiquement, cela n'est pas possible et politiquement, c'est absurde. Je ne suis pas candidat à la présidence de la République, je suis candidat à soutenir Joseph Kabila.
Deuxièmement, ce jeune homme à qui on déniait les capacités à diriger un pays comme le nôtre du fait de son jeune âge a montré qu'il est un grand politicien. Je m'en explique. Tout ce que nous avons connu jusqu'à présent est le fruit du Dialogue inter-congolais. Si ce dialogue n'avait pas eu lieu, nous n'en serions pas à ce stade maintenant. Et le Dialogue inter-congolais a eu lieu à la suite du comportement de Joseph Kabila.
Rappelez-vous combien il était insulté et humilié. Mais il est resté stoïque et cette attitude de très haute portée politique a permis la tenue du dialogue. Moi, je ne suis pas un jeune homme. Si j'étais à sa place, qu'on m'insulte, qu'on me crache dessus et qu'on me dise que je ne suis pas le fils de mon père, l'allais me lever, renverser la table, casser les chaises et m'en aller. À ce moment-là, il n'y aurait pas eu dialogue inter-congolais. Ce qu'il n'a pas fait. Donc, il a le mérite d'avoir montré qu'il est un grand homme politique. Et moi, en tant que son père, le frère et compagnon de son père, je le soutiens et demande à notre peuple de faire autant parce que c'est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.

Quel est votre sort demain, dans la nouvelle République à venir?
J'avais des activités que j'ai dû abandonner, touché par l'appel de Mzee parce que je considérais que l'indépendance, la souveraineté de notre pays ainsi que son intégrité territoriale valaient tout. Mais par rapport à la prochaine République, je suis à la croisée des chemins. Je peux soit reprendre mes anciennes activités, soit contribuer à consolider ce régime qui sera issu des urnes. Voir ce que mon fils fera et lui proposer mes services.

Vous voyez-vous dans la fonction de magister moral?
Non. J'ai eu tous les sacrements. L'extrême onction, le mariage et la prêtrise. Cette fonction là, laissons-la aux calotins qui s'agitent, qui ont pris goût à présider des cénacles politiques. D'ailleurs, ils continuent parce qu'on les a vus parmi les mousquetaires. Fonction morale, non. Mais politique, oui.

Vous êtes originaire du Bas-Congo, mais cette province est orpheline de leader au point où deux filles - vous l'avez dit - issues d'une même famille biologique se retrouvent en train de se disputer une même fonction, au même moment. En dehors de cela, il y a une multitude de candidatures à la présidence qui nous viennent du Bas-Congo. Comment ressentez-vous cela?
Je ressens cela comme ce que je ressens face à tout ce qui se passe dans notre pays. Je suis du Bas-Congo, mais je n'agis pas en Mukongo. Ceux qui ont des arguments faciles ont assimilé ma décision sur le cas Onatra au fait que j'étais du Bas-Congo, disant que je suis tribaliste. Je dis toujours aux gens: savez-vous où moi j'ai perdu mes cheveux dans la longue lutte avec Mzee? C'est dans les villages Ne Kongo de Baraka et Fizi. Je savais bien que ce n'était pas au Bas-Congo et pourtant c'est là que j'ai pris des risques.

Parlons des villages Ne Kongo de Boma, Matadi, Madimba...
Ce n'est pas là que j'ai perdu mes cheveux. C'est la preuve que je n'ai pas agi en Ne Kongo, mais en vrai patriote et nationaliste. Mais naturellement je me situe dans l'axiome d'appartenance autant que tout le monde parce qu'il s'impose à tous. Personne ne choisit son papa avant de naître, personne ne choisit sa langue et pourtant c'est elle qui caractérise l'individualité de quelqu'un.
Cette langue à l'élaboration de laquelle il n'y a aucune part de responsabilité ni au niveau de la syntaxe ni du vocabulaire, encore moins de ses règles. Donc, c'est quelque chose qu'il trouve hors de lui et pourtant c'est cela qui exprime ce qui a de plus profond en lui-même. L'axiome d'appartenance s'impose donc à tous et voilà pourquoi la question que vous avez soulevée sur le Bas-Congo ne m'a pas laissé indifférent puisque je suis dans cet axiome là. L'axiome comme son nom l'indique en mathématique n'est pas à démontrer mais il sert à faire des démonstrations. Donc je déplore qu'il y ait cette multitude de candidatures au Bas-Congo.

Le ressentez-vous comme un échec personnel pour le grand prêtre que vous êtes?
Ce n'est pas un échec parce que nous travaillons aussi dans le Bas-Congo, notamment dans les Cataractes où je suis né et à Lukaya d'où je proviens où nous avons des activités en faveur de nos compatriotes pour qu'ils sachent justement qui est qui et qui a fait quoi pour opérer un choix judicieux et nous donnons l'exemple pour cela. Je déplore cette situation mais elle n'est pas insoluble.

L'AMP. On vous a vu à la tribune, l'autre jour!
L'autre jour à la tribune, je buvais du petit lait et je voyais des gens défiler pour exprimer leur soutien à Joseph Kabila. C'était presque inattendu, mais nous nous attendions à cela. Nous avons commencé il y a longtemps pour aboutir à ce que nous avons appelé provisoirement l'Alliance des nationalistes et des patriotes, l'Anapat où nous avons travaillé pendant des mois à défendre l'idée que nous devons bien choisir et en l'occurrence choisir Joseph Kabila.
Ce travail a été fait et nous sommes heureux qu'il ait produit du fruit du genre AMP dont je me félicite la naissance. Nous pensons que c'est sur la lancée de ce que nous avons préparé pendant des mois et qui n'était pas toujours compris, même par des gens qui nous sont proches. Finalement, cette idée a triomphé, tant mieux.
Mais il faut, même au sein de l'AMP, voir s'il y a des desseins cachés. J'espère qu'il n'y en a pas. L'essentiel est que Joseph Kabila soit élu et qu'il ait à la disposition de la politique de l'État une majorité parlementaire susceptible de traduire cette politique de l'État. Donc, l'AMP est une bonne chose, c'est une marche en avant sur la base de ce que nous avions déjà commencé et que nous continuerons à prôner.

Quelle est ou quelle va être votre part personnelle dans la campagne pour l'élection de Joseph Kabila?
J'irai partout où le président me demandera d'aller. Je suis déjà allé à Goma, Butembo, Beni. Je leur ai dit ceci: moi, je suis la fumée et le feu va venir. Je suis très content que le feu y soit allé. Naturellement, je vais très souvent au Bas-Congo, mais il faut que dans le langage, jusqu'à hier, trouver des styles qui ne fassent pas que la HAM ne dise: «tu as commencé la propagande avant la date. Donc j'irai là où le président voudra que j'aille».

C'est le président ou son directeur de campagne?
Je ne ferai pas le contraire de ce que me dira le président. Mais si le directeur de campagne me dit quelque chose que je n'admets pas, je le dénoncerai.

C'est qui le directeur de campagne?
Pour le moment, nous ne le savons pas encore.

La campagne a commencé et la présidence de la République ou l'AMP n'a pas encore mis en place son comité de campagne?
Ils seront dans la hâte justement de le faire puisque la campagne a déjà commencé. J'avais bien raison l'autrefois de commencer la réunion sur les concertations en disant que nous sommes dans la hâte et restons dans la fonction de la hâte.

© Copyright 2006 LE SOFT INTERNATIONAL. lesoftonline.net 04/07/2006

MISE EN LIGNE LE 4 JUILLET 2006 | ÉDITION «LE SOFT INTERNATIONAL2» N°866 DATÉ 4 JUILLET 2006.

© Copyright Le Soft

© Congo Vision


Concertations politiques du 30 juin : Swing a sèchement décliné l'offre d'Azarias Ruberwa / La lettre de M. Swing au Vice-Président Azarias Ruberwa / Nouveau blocage

Digitalcongo.net 04/07/2006)

Cécité politique ou naïveté, Ruberwa a été le seul à ne pas comprendre jusqu'au bout que « ses » concertations, personne finalement n'en voulait.
Si Azarias Ruberwa escomptait entrer dans l'histoire de la RDC par la grande porte en conduisant les manœuvres que d'aucuns ont considéré comme insurrectionnelles bien que camouflées sous l'appellation de concertations politiques (lesquelles ignoraient totalement le chef de l'Etat alors en déplacement en province) ; son coup aura été des plus foireux. Ses autres collègues ont été les premiers à lui fausser compagnie. Bemba devait lancer sa campagne électorale à partir de son fief électoral à l'Equateur, Yerodia allait calmement inaugurer le mausolée de l'ancien président Kasa-Vubu dans le Bas Congo.

Cécité politique ou naïveté, Ruberwa a été le seul à ne pas comprendre jusqu'au bout que « ses » concertations, personne finalement n'en voulait !

Le président du RCD accumule ainsi des maladresses qui ne font que le desservir. Comment un homme que tout le monde s'accorde à reconnaître comme intelligent et équilibré se lance-t-il dans des initiatives aussi spectaculairement foireuses ?

« Nous constatons que la décision de la convocation des concertations pour le 30 juin au matin a été prise en l'absence de deux membres de cet Espace (NDLR : il s'agit de l'Espace présidentiel). Soucieux d'encourager la cohésion au sein de cette importante institution de la transition, le CIAT se trouve dans l'impossibilité de répondre favorablement à votre appel ». C'est la réponse-douche froide de W.L Swing à l'invitation de Ruberwa ; en français dans le texte !

L'autre côté sibyllin de l'activisme politique du candidat Ruberwa c'est sa motivation à soutenir aujourd'hui le combat de l'UDPS Tshisekedi. Même s'il est vrai qu'après Sun City, les deux partis se sont alliés contre Kabila, avant une rupture visiblement irrémédiable.

La triste réalité aujourd'hui est que tout en jetant de la poudre aux yeux de l'UDPS qui s'y est du reste laissé prendre (cfr. les propos de Bomanza à la convocation des concertations qui ont en fin de compte ignoré superbement ce parti !), le candidat Ruberwa bat activement campagne aujourd'hui sans plus se soucier des jérémiades des Tshisekedistes.

M.N./La Référence Plus

La lettre de M. Swing au Vice-Président Azarias Ruberwa

Kinshasa, 04/07/2006 / Politique

M. William Swing a constaté que la réunion interinstitutionnelle du 28 juin a chargé l'Espace présidentiel de décider de la modalité de la tenue des concertations.

Monsieur le Vice-Président,

Le CIAT prend note de votre appel l'invitant à participer à l'ouverture dans la matinée de ce vendredi 30 juin de concertations politiques à la veille des élections. Le CIAT adhère pleinement aux déclarations des réunions interinstitutionnelles des 21 et 28 juin 2006. Il soutient, comme toutes les autres institutions, le principe de la tenue des concertations qui ne remettent pas en cause le calendrier électoral de la CEI, en particulier la date du 30 juillet 2006 pour la tenue des élections législatives et le premier tour des scrutins présidentiels.

La réunion interinstitutionnelle du 28 juin a chargé l'Espace présidentiel de décider de la modalité de la tenue des concertations. Nous sommes convaincus que des termes de référence clairement et consensuellement énoncés nous permettront d'atteindre le double objectif que nous nous sommes fixés, à savoir la tenue des concertations apaisantes et le respect de la date du 30 juillet. Nous constatons, cependant, que la décision de la convocation des concertations pour le 30 juin au matin a été prise en l'absence de deux membres de cet Espace. Soucieux d'encourager la cohésion au sein de cette importante institution de la transition, le CIAT se trouve dans l'impossibilité de répondre favorablement à votre appel.

Le CIAT saisit cette occasion pour renouveler son souhait le plus vif, qu'il réitère régulièrement depuis le 23 janvier. 2006, notamment au président de la République, pour la tenue sans délai d'une réunion entre le CIAT et l'Espace présidentiel au complet afin d'échanger sur le fonctionnement des institutions pendant la période électorale. Comme vous le savez, l'article 222 de la constitution stipule que les institutions de la transition, dont l'Espace présidentiel, continuent à fonctionner jusqu'à l'installation des nouvelles institutions issues des élections.

En attendant d'avoir le plaisir de vous revoir, je vous prie d'agréer, Monsieur le Vice-Président, l'expression de ma très haute considération.

William Lacy Swing (Pour le CIAT)
La Référence Plus

Concertations politiques : nouveau blocage

Selon plusieurs observateurs politiques, les concertations politiques initiées par le Vice-Président Ruberwa souffrent cruellement d'un manque de leadership et d'appui sérieux.
Ces négociations politiques devaient porter sur la sécurité des acteurs politiques durant la campagne électorale et la sécurisation des opérations électorales.

Déjà, dans les différentes alliances politiques chacun tirant la couverture de son côté, les membres de l'opposition accusent ceux du pouvoir de chercher à torpiller ces concertations politiques en cherchant à gagner du temps jusqu'au 31 juillet 2006, date de l'organisation des élections.

De leur côté les membres et alliés de la Majorité présidentielle veulent savoir le critère de choix des acteurs appelés à participer à ces concertations. Cela est d'autant plus vrai qu' à l'heure actuelle certains partis politique tels non participants à ces concertations ont vivement dénoncé l'exclusion dont ils sont victimes de la part de ceux qui s'arrogent le droit de prendre part à ces négociations. « Nous sommes nous aussi dans l'opposition et nous militons depuis plusieurs années. Pourquoi ne nous ont-ils pas associés à ces concertations ? De quel droit les autres doivent-ils se réclamer de la vraie opposition a déclaré à l'Observateur le président Antoine Bashoga du parti pour le Renouveau du peuple (PRP).

L'absence de leadership

Selon plusieurs observateurs politiques, les concertations politiques souffrent cruellement d'un manque de leadership et d'appui extérieur. Au fait les grands animateurs de la scène politique y sont absents le président Joseph Kabila effectue actuellement une tournée dans l'Est du pays, le président du MLC Jean-Pierre Bemba est en tournée à Boende, dans la province de l'Equateur, Oscar Kasala, le candidat de l'UPC a renoncé à y participer à cause de manque de préparation. Le président a préféré ne pas participer à ces négociations. En outre, visiblement le CIAT n'apporte pas trop d'attention à ces concertations qu'il croit être de trop. Bien plus les participants, dont la plupart ne pèsent pas lourd sur la balance politique congolaise ont encore du mal à se choisir un médiateur.

Cette situation rend encore l'avenir des négociations incertaines. Pour essayer de redonner un nouveau souffle à des concertations en perte de vitesse, le vice-président Azarias Ruberwa a déclaré le week-end dernier qu'il va tenter cette semaine de contacter les différents composants et alliances politiques pour les convaincre à relancer ces concertations. « Car celles-ci sont un des moyens pour que les élections en RDC se déroulent dans un climat apaisé », a conclu en substance le vice-président Azarias Ruberwa.

Luc-Roger Mbala Bemba/L'Observateur

© Copyright Digitalcongo.net

Visiter le site de: Digitalcongo.net


RDC : LE SPECTRE DE LA COTE D'IVOIRE
( Afrique Education du 01 au 31 juillet 2006)

Du moment où même la « congolité » de Joseph Kabila, candidat des Occidentaux, est farouchement contestée par plusieurs de ses adversaires à cette élection, il ne faut pas être Albert Einstein pour savoir que la République démocratique du Congo, avant ou après la présidentielle du 30 juillet 2006, va droit dans le mur.

Il y a, exactement vingt-six ans, le 1ier juillet 1980, feu Abbé Joseph Muyika, du diocèse de Kikwit en ex-Zaire, actuelle République démocratique du Congo (RDC), affirmait, lors d'un colloque que les réalités et les problèmes africains sont presque les mêmes partout et que seuls les circonstances et les acteurs changent. Et de préciser : «voilà, l´Angola, victime de la guerre froide, est livrée à la barbarie et, personne ne veut l´aider à sortir du bourbier. Est-ce que ce triste sort ne sera éternellement réservé qu´à ce pays lusophone ? Je peux affirmer sans risque de me tromper que rien ne rassure que d´autres pays africains jugés stables (la Côte d´Ivoire, le Zaire, le Togo, le Gabon, le Cameroun, le Tchad) ne connaîtront pas un jour, le même sort. Ce sont des colis piégés, des bombes à retardement qui exploseront à l´avenir et dont la solution sera difficile à trouver». Parole accomplie. Les peuples congolais et ivoiriens, pour ne citer que ceux-ci, errent aujourd´hui au péril de leur vie, sans savoir quelle direction prendre et, vivent dans des conditions misérables pires qu´à l´époque coloniale. Parce que leurs pays sont gangrenés par l´insécurité (guerre, haine, zizanie, règlements de compte, dissensions ethniques terrifiantes) et l´apologie de la xénophobie.

Appuyée par la communauté internationale, la transition en RDC tend vers sa fin. La dernière étape sera marquée par l'organisation chaotique des deuxièmes élections pluralistes (les 1ères eurent lieu en 1960) qui s'annoncent très disputées au regard de leur importance. Si rien de contraire ne se produit, la sanction du peuple tombera entre le 30 juillet et décembre prochain. La période comprise entre juillet et décembre sera marquée par une vive tension. Pas seulement dans le sens négatif (dérapage du respect des libertés d´expression et de rassemblement) eu égard à l´environnement politique congolais pollué et déconcerté, mais au regard de l'enjeu des élections : un grand enjeu national avec des effets d'entraînement sur toute la région de l'Afrique centrale, des Grands Lacs, de l'Afrique au-delà des mers. En clair, les prochaines semaines seront marquées par la campagne électorale présidentielle et des législatives va ressusciter le vieux démon ivoirien : si, en Côte d´Ivoire, en effet, on parle de l´«ivoirité», en RDC, on évoque la « congolité», avec deux types de citoyens, à savoir, les «Congolais de souche» et les «douteux» ou les «usurpateurs».

Principaux visés parmi les usurpateurs : l´actuel président Joseph Kabila (chouchou du Belge Louis Michel, de l´Union européenne (UE) et de la communauté internationale), les Rwandais et les Banyamulenge (Tutsis congolais d´origine rwandaise), lesquels sont accusés d'avoir fomenté le génocide au Congo causant la mort de plus de quatre millions de personnes entre 1998 et décembre 2002, d´avoir pillé l'Est de la RDC et d´occuper des postes stratégiques dans l'espace présidentiel et les ministères, au parlement, au sénat, dans la diplomatie, dans les entreprises publiques, dans les services de renseignement, dans la police et dans l'armée.

« Rien n'est plus humiliant pour un peuple que de savoir qu'il est dirigé par des étrangers. La communauté internationale doit arrêter de prendre le peuple congolais pour des sous-hommes. Le Congo doit être dirigé par un Congolais. Par conséquent, son histoire doit être écrite par les Congolais et au Congo». Ces critiques virulentes formulées par Odette Babandoa (présidente de l'Union pour la République (UPR) à Joseph Kabila, aux Rwandais, aux étrangers et à la communauté internationale, se sont multipliées ces derniers jours. Les Congolais qui partagent le pouvoir avec Joseph Kabila et les étrangers (She Okitundu, Kikaya Bin Karubi, Vital Kamerhe, Théophile Bemba, Samba Kaputo, Yerodia) sont accusés d´avoir trahi la RDC et le peuple congolais et, d´avoir minimisé le danger que représente l´agression et l´infiltration étrangère. «Les Banyamulenge, note Wivine Kavidi N´Landu (l´une des quatres candidates à la présidentielle), sont des Rwandais, des traîtres au Congo. Les origines de Joseph Hypolite Kanambe alias Joseph Kabila sont ambiguës. Il faut qu´il prouve qu´il n´est pas étranger rwandais». Dénoncant les entraves au fonctionnement normal des partis politiques, estimant avoir ménagé Joseph Kabila pendant toute la durée de la transition, nombreux sont les responsables du mouvement politico-religieux «Bundu dia Kongo» (dont le chef prône un système confédéral, l´autonomie et la reconstitution de l´ ancien royaume Kongo), les cadres du Front des nationalistes et intégrationnistes (Fni) de Peter Karim et les candidats à la présidence (J P Bemba, Diomi, Likulia, Nzuzi wa Mbombo, Mokonda Bonza, Marie Thérèse Nlandu), qui pensent être fondés à demander à Kabila des comptes maintenant que la campagne électorale bat son plein. Le problème n´est pas, argumentent-ils, que J. Kabila soit de mère rwandaise (Mme Katerebe Marcelline, vivant actuellement à Kampala en Ouganda), qu´il soit un enfant adopté (quatre mois après sa naissance à la suite du décès de son père M. Christopher Kanambe), qu´il ne maîtrise bien aucune des quatres langues vernaculaires du pays ou qu´il ne soit pas originaire du Sud-Kivu. Le problème, c´est le mensonge. Selon eux, le président sortant, qui protège jalousement son passé, aurait sciemment trompé le peuple congolais en se faisant passer pour ce qu´il n´est pas. Il serait en réalité un étranger et, son accession en 2001 à la magistrature suprême serait le résultat d´une conspiration avalisée consciemment par la communauté internationale, sur insistance des Etats-Unis et ses alliés rwandais, ougandais et angolais.

«Joseph Kabila est un imposteur. Contrairement à ce qui se raconte en Occident, il y a en RDC des gens au palmarès glorieux, plein d´idéal et de vision d´avenir. Ce ne sont pas des politiciens de proue qui manquent au Congo, qui sont capables de développer un discours politique crédible. Le problème est que la communauté internationale et l´UE veulent garder Kabila au pouvoir pour bien spolier et se partager la RDC. C´est grâve du point de vue de la démocratie. Là, on ouvre la boîte de pandore. Bref, le chaos», déplore le MD (Mouvement des démocrates) de Justine Kasa Vubu, la fille du 1ier président du Congo indépendant Joseph Kasa Vubu et candidate aussi à la présidentielle.

Effectivement, l'UE entrevoit la catastrophe, autrement, elle n'aurait pas décidé l'envoi de forces qui, selon elle, sont destinées à sécuriser les élections malgré la présence renforcée des militaires et des policiers de la Mission de l'Organisation des Nations-Unies au Congo (MONUC).

Dans ce climat détestable où la haine de l´Autre ne fait qu´envahir la place publique, où le sentiment régionaliste et nationaliste se repand davantage dans l´opinion, le processus électoral -encadré et surveillé par l´ONU et l´UE- suscite autant d´angoisses que d´espoirs. Tout simplement parce que la grande inconnue demeure l'après-élection. Soucieux de sauvegarder la paix dans ce pays plus grand que l´Europe, le Comité international d´accompagnement de la transition (Ciat), l´Union africaine, la SADC, la CEEAC, l´ONU, l´UE, des prélats congolais et la Haute autorité des médias (HAM) du Congo, appellent les candidats présidents et députés à mener des campagnes responsables, à respecter le code de conduite pendant la période électorale et à faire preuve de retenue. Éviter le langage d'intimidation, les propos incendiaires incitant à la violence, la diffamation, dont ceux relatifs à la vie privée des gens, la diabolisation, les discours divisionnistes et la propagation des fausses rumeurs. En un mot, ils les exhortent à s'abstenir de toute action susceptible de briser le rêve des Congolais et de remettre en cause la bonne tenue des élections générales parce que, insistent-ils, le peuple de la RDC attend de vivre, après les élections, dans un Etat pacifié, unifié, réconcilié, tolérent, prospère, débarrassé de la misère et, où tout Congolais / parti politique congolais se sent inclus.

Les Congolais s´exécuteront-ils ? La pilule est amère car les injures et les menaces publiques sont devenues le pain quotidien des acteurs politiques. Ceci dit, les mises en garde des institutions nationales et internationales, les différentes alliances conclues entre différents groupes politiques congolais, ne doivent pas induire en erreur : le Congo reste menacé dans son existence. Il va exacerber les querelles venimeuses autour de sa congolité. «Pour diriger un pays, il faut avoir une biogaphie claire», martèlent les adversaires de Kabila. Ils disent cela sans rire, en professionnel de la politique qui savent que la biographie peut valoir presque autant que des moyens financiers substantiels et des alliés solides. Dans les heures à venir, donc, le discours nationaliste risquera de mettre le feu aux poudres, parce que les comportements de certains opérateurs politiques vis à vis de leurs adversaires laissent à désirer. Si on n´y prend garde, la RDC deviendra le huis clos de troubles intercommunautaires. Évidemment, nul ne peut en prédire l´ampleur ni exclure que le «plus jamais ça», qui aurait déjà dû empêcher le drame rwandais de 1994, ne soit pas à nouveau violé, noyé dans un déluge total.

Menaces de tous bords

Certes, si l´échec du processus électoral n´est pas sûr, comme l´affirment certaines chancelleries, des crises politiques ne sont pas à exclure. La taille du pays, l´absence de tradition démocratique réelle, l´absence d´une force armée et d´une police unifiée et intégrée, le non-achèvement du programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) des ex-combattants et des miliciens Mai Mai et autres groupes armés et d´autodéfense, l'absence d'archives et d'infrastructures de communication, les intérêts tribaux, régionaux et internationaux divergents, ainsi que la nature du compromis proposé par l' accord global signé en 2002 et la Constitution de la transition sont au nombre de facteurs porteurs de risques élevés de friction entre les différents acteurs et, notamment, de remise en cause du processus électoral. De l'autre, si le pouvoir en place ne trouve pas un compromis avec l´Udps (Union pour la démocratie et le progrès social) d'Etienne Tshisekedi, qui s´est auto-exclue de la transition, les populations kasaiennes déboussolées et désemparées saboteront le processus électoral. A en croire les Ong, des opérations de sabotage du processus électoral se préparent dans les villes des deux Kasai, oriental et occidental. «Dans l'histoire de la RDC, dit et répéte Mgr Monsengwo ( archevêque de Kisangani et grand ordonnateur de la Conférence nationale de 1992), jamais on n'a résolu un problème politique par l'exclusion. Jamais. L'inclusivité, c'est que Tshisekedi et les autres soient là». A cet égard, dans l'entourage de l'homme d'Église, on pense même qu'une fin de transition sans Kasaïens pourrait conduire à la même crise qu'en Côte d'Ivoire.

Autres dossiers chauds : depuis le déclenchement de la guerre en RDC en octobre 1996 et l´attaque lancée contre les Banyamulenge à Kinshasa en août 1998, toute la population est armée et, personne n´est en sécurité. Dans les provinces à haut risque (principalement le Katanga, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, la province orientale en gros) où la « congolité » reste un sujet sensible à cause de leur proximité avec le Rwanda, le Burundi et l´Ouganda, des jeunes pillards montent des barrages sur les routes. S´il est compréhensible qu´ils ne font plus confiance à leurs forces de l´ordre et prennent eux-mêmes en charge leur sécurité, il est aussi évident que le dispositif mis en place fournirait une redoutable infrastructure à des massacres contre de vrais ou supposés infiltrés.

En plus, les ex-belligérants n'ont pas collaboré comme il se devait pour un brassage réussi. La méfiance ayant élu domicile entre les ex-seigneurs de guerre, des informations concordantes confirment qu'ils ont maintenu leur puissance de feu intacte. Ils ont peur d'être parmi les vaincus de demain. Le Mouvement pour la libération du Congo (Mlc), par exemple, n'a pas ouvert toutes ces ex-casernes. Dans son rapport publié le mois dernier, une mission de contrôle du Conseil supérieur de la Défense (Csd) a découvert à l'aéroport de Moanda à Gbadolite, des stocks d´armes lourdes et des explosifs. Les rumeurs insistent sur la présence de plusieurs éléments armés qui n'obéiront qu'au premier mot d'ordre de Jean Pierre Bemba.

Dernière inquiétude. Selon l´Accord Global et Inclusif, les principaux dirigeants politiques devraient disposer chacun de 5 à 15 gardes du corps pour leur sécurité personnelle. Cette disposition, prise pour éviter une guerre civile à Kinshasa, n'a été suivie par aucun des dirigeants visés à savoir les vice-présidents ex-chefs rebelles (JP Bemba et Azarias Ruberwa). Ces derniers drainent dans leurs escortes des centaines d'éléments non enregistrés dans les effectifs des Forces armées de la RdCongo (Fardc), qui sont prêts à en découdre avec la garde prétorienne de Joseph Kabila en cas d´échec de leurs leaders.

Conclusion : quel que soit le vainqueur, la tâche du nouveau président s´annonce difficile et colossale. Dans la meilleure des hypothèses, la descente aux enfers de la RDC se poursuivra lentement, par paliers, comme ce fut en Angola juste après les élections de 1992.

Mukinisa Kipulu

Par Mukinisa Kipulu

© Copyright Afrique Education


Udps : le prétexte Louis Michel.

( La Républlique 04/07/2006)

Faire porter à Louis Michel la responsabilité de l'échec de la Transition en RDC : telle est la nouvelle trouvaille des Tshisekedistes ! Pourtant, si l'expertise de l'Udps était évidente comme le prétend son représentant au Benelux, Mobutu ne se serait jamais tapé un nouveau septennat, le Zaïre ne se serait jamais affaibli en raison de la suspension de la coopération structurelle étendue jusqu'à l'embargo sur l'achat des armes et la formation de l'armée nationale, le pays n'aurait jamais connu le « phénomène délestage » pour l'eau et le courant électrique encore moins pour l'état des voies de communication et des moyens de transport, l'Afdl n'aurait jamais conquis le Pouvoir en 1997, la guerre du Rcd n'aurait jamais eu lieu avec son lot de 4 millions de compatriotes morts, l'Opposition politique ne se serait jamais présentée en ordre dispersé au Dialogue intercongolais et la Communauté internationale n'aurait jamais eu la conscience taraudée du fait d'avoir « contribué » au classement de la Rdcparmi les pays les plus vulnérables qui soient au Monde. La fuite en avant actuelle de l'Udps n'est pas sans rappeler la croisade menée autrefois contre l'Administration Bush Sr lorsque ce parti voulait faire imputer les malheurs du peuple à un certain Herman Cohen ! Or, quand on ne sait pas assumer les erreurs commises au sein du parti, comment assumerait-on les fautes au niveau du gouvernement ?
François Tshipamba Mwpila (Ftm), représentant de l'Udps au Benelux, répondant à « Top Congo Fm (Tcf) : « Quand Louis Michel a été désigné ministre des Affaires étrangères de la Belgique et a suscité l'intérêt international pour le Congo, nous tous – Udps en tête – nous sommes allés le féliciter. Nous avons mis à sa disposition toute l'expertise évidente de notre parti pour l'aider à ce qu'il puisse bien travailler dans l'intérêt de notre peuple ».
Question de Tcf à Ftm : « Donc, aujourd'hui vous lui reprochez de n'avoir pas voulu travailler avec vous ? »
Réponse de Ftm à Tcf : « Non seulement de n'avoir pas voulu travailler avec les vrais responsables qui représentent quand même une expertise, qui représentent même la conscience, les aspirations du peuple, mais de nuire, de nuire. Depuis l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, nous avons suivi l'attitude, le comportement de cet homme, son attitude en application totale de l'Accord de Lusaka, notamment la tenue du Dialogue intercongolais, tout ce qu'il a fait pour empêcher la tenue du Dialogue, et quand le dialogue s'est tenu tout ce qu'il a fait pour saboter le déroulement fructueux et la réussite de ce dialogue et quand, finalement le dialogue a eu lieu et a réussi, comment cet homme s'est emparé de notre processus. Il est à la base de l'échec de la Transition ».
Réplique de Gisèle Mandaila, secrétaire d'Etat belge, d'origine congolaise, à la Famille et aux Handicapés, à la déclaration de François Tshipamba Mwpila : « … C'est Louis Michel qui s'est battu tant ici qu'au niveau de la Communauté internationale pour parler du Congo. Vous vous souviendrez que le Congo était en conflit. A un moment, on a dit que c'était une rébellion entre Congolais. Mais c'est Louis Michel qui a dit : ‘ Non, ce n'est pas une rébellion entre Congolais ; il y a une agression d'un pays qui (…) a envahi le Congo. Donc, je crois qu'il faut reconnaître à ce monsieur le courage qu'il a eu face tant face au gouvernement d'ici – en tout cas pendant les négociations – qu'au niveau de la Communauté internationale. S'il n'avait pas voulu que le Congo sorte de ce marasme (…) économico-social et politique, aujourd'hui je crois que le Congo serait encore en train de se demander qu'est-ce qu'on peut faire pour essayer d'apporter la paix à la population congolaise. Je crois que ce monsieur a beaucoup fait pour le Congo et continue à se battre malgré les rumeurs qui disent tant de choses sur lui. A un moment, il faut savoir être positif, faire la part des choses entre la rumeur et ce qui est vrai et aussi remonter le temps pour voir ce qu'on a fait pour la RDC. Si Louis Michel n'était pas là – je pose la question à la Communauté – où serait le Congo aujourd'hui. Et je ne comprends pas que c'est sur Louis Michel qu'on colporte des rumeurs et des informations qui sont tout à fait fausses et mensongères ». C'est probable que Mme Mandaila est en voie de diabolisation.
Silence d'Etienne depuis 1960
A peine – nous supposons – ces interviews accordées au confrère Christian Lusakweno de « Top Congo fm », François Tshipamba Mpwila a mis sur Internet (site Libre Antenne » une lettre adressée à Louis Michel intitulée « Rappel à M. Louis Michel : des milliards $US partis de la RDCongo vers la Belgique ».
En voici l'introduction : « Monsieur, Vous ne cessez de nous rabâcher les oreilles avec des millions de dollars $US que la Communauté internationale a dépensés pour financer le processus électoral en RDCongo. Vous croyez, avec cet argent, avoir acheté notre Patrie, notre dignité humaine, notre droit inaliénable d'être un Peuple Souverain et Indépendant, un Peuple Primaire chez-lui, c'est-à-dire la Seule Source et le Seul Fondement de tout pouvoir politique, de sa légitimité, de son organisation et de son exercice. Vous croyez, avec ces millions de dollars $US, avoir acheté toutes nos libertés et tous nos droits fondamentaux et nous imposer votre bras « Joseph Kabila », un sujet rwando-tanzanien amené en RDCongo telle une vipère dans les valises de l'AFDL en 1996 ».
Et de rappeler brièvement le « pillage des richesses naturelles de la RDCongo par la Belgique » non sans préciser, citation « …ce n'est qu'une très infime partie que j'évoque ici ». Fin de citation.
La reprise des interviews et de ces passages tient de l'absolue nécessité de restituer à l'Histoire ses vérités. Voici, en effet, un représentant d'une Udps se vantant de « toute l'expertise évidente » de son parti et prétendre conseiller non pas Louis Michel mais le Pouvoir belge dans la perception des enjeux politiques congolais avec des propos du genre ! Et dans son entreprise, il entremêle de façon expresse les sujets (milliards que la Belgique doit à la RDC, millions que la RDC reçoit de la Communauté internationale, Souveraineté et Indépendance du peuple congolais, guerre de l'Afdl, Joseph Kabila etc.) pendant qu'à Kinshasa, c'est son parti qui réclame du même « sujet rwando-tanzanien » la tenue des négociations avant le 30 juin 2006 !
Tout esprit éveillé se posera non sans raison ce questionnement : qui – de l'Afdl et de l'Udps – a fait parrainer la Transition au Congo-Zaïre par la Communauté internationale ? Qui – de Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi – aura eu à passer tout son temps à l'étranger pour convaincre les partenaires extérieurs, en tête les Etats-Unis et l'Union européenne (alias Occident), à contraindre d'abord Mobutu à s'impliquer dans la Cns, ensuite Laurent-Désiré Kabila à s'impliquer dans le Dialogue intercongolais ? Et pourquoi, alors que l'expertise évidente de l'Udps détient des si précieux renseignements sur le pillage des ressources naturelles congolaises par la Belgique, ce parti n'a attendu que le « conflit » avec Louis Michel pour brandir la « dette coloniale » pendant que la même Belgique aura connu en 16 ans au moins une demi-dizaine de ministres d'Affaires étrangères ?
A dire vrai, nous revoici de plain-pied dans la pratique mobutienne. De son vivant, le maréchal capitalisait tout incident entre Kinshasa et Bruxelles pour galvaniser le nationalisme zaïrois et se tournait vers Washington ou Paris.
François Tshipamba Mpwila ne convaincra personne que les réfugiés politiques membres de l'Udps résidant en Belgique vivent de l'argent que leur envoient les familles vivant au Congo. C'est plutôt le contribuable belge qui est systématiquement pillé !
A propos justement de la dette coloniale connue sous le vocable « contentieux belgo-congolais », l'Histoire appelée à la rescousse des générations actuelles établit que Lumumba en a, dès septembre 1960, payé le double prix le plus fort : l'élimination politique suivie, en janvier 1961, de l'élimination physique. Son gouvernement légitime avait été définitivement enterré par le collège des Commissaires généraux au nombre desquels un certain Etienne Tshisekedi, liquidant de ce fait la première légalité constitutionnelle congolaise !
De 1960 à 1982 – soit les 22 ans au cours desquels il a côtoyé Mobutu – le lider maximo n'a jamais soulevé la question de ce contentieux. Dans ses prises de position entre 1982 (année de création de l'Udps) et 1990 (année d'enclenchement de la Transition en cours), il a observé un silence assourdissant. Et de 1990 à 2006, il n'en a pipé mot. Bref, en 46 ans de présence continue sur la scène politique congolo-zaïro-congolaise tantôt étant du Pouvoir, tantôt de l'Opposition, il aura parlé de tout, sauf dudit contentieux.
Que son « éminence grise » du Benelux en vienne à l'exhiber aujourd'hui et que Tshisekedi acquiesce (le contraire surprendrait), c'est la preuve qu'il y a dans le chef de l'Udps chantage en l'air à l'endroit de tout gouvernement ou ministre belge qui ne respecte pas l'expertise évidente de ce parti !

Non-responsabilité = irresponsabilité

Là cependant n'est pas le problème. Le problème, le vrai et l'unique, se situe dans cette prétention affichée par les Tshisekedistes d'être « les vrais responsables qui représentent quand même une expertise, qui représentent même la conscience, les aspirations du peuple » !
Cette rhétorique est digne de la « pensée unique - pensée inique ». Elle incarne la culture dictatoriale. Elle dénie aux autres Congolais le droit à la différence. Elle s'oppose à la tolérance. Elle sent le « tata bo ? Moko, mokonzi bo ? Moko ».
Le résultat, on s'en doute, c'est l'échec systématique de l'Udps par rapport à toutes les occasions qui se présentent à elle au cours de ces 16 dernières années pour prendre le Pouvoir. Résultat, c'est ce cinglant échec constaté par les auteurs de la « Lettre des 13 Intellectuels du Grand Kasaï à M. Etienne Tshisekedi ». Car si l'expertise de l'Udps était crédible, Mobutu ne se serait jamais tapé gratuitement tout un septennat entre 1990 et 1997. D'ailleurs, sans sa maladie et sans la guerre de l'Afdl saluée par l'Udps le 20 novembre 1996 dans une interview accordée à Rfi par Etienne Tshisekedi après la rencontre de Nice, le maréchal aurait rempilé.
Ainsi, si l'expertise de l'Udps était crédible, l'Afdl n'aurait pas pris le Pouvoir le 17 mai 1997, le Rcd n'aurait pas fait la guerre à la base de la mort, pour causes directes ou indirectes, de 4 millions de compatriotes congolais et l'Opposition politique ne serait pas présentée en ordre dispersé au Dialogue intercongolais.
Si l'expertise de l'Udps était crédible, ce parti n'aurait pas commis les deux grosses bavures du boycott de l'enrôlement des électeurs et du boycott du référendum pour finir par tenter de se rattraper tardivement le 2 janvier 2006.
Bref, c'est parce que cette expertise n'est pas crédible que Limete va d'échec en échec au point de voir l'Udps – comme relevé par les 13 Intellectuels Kasaïens dans leur lettre du 10 mai dernier, courir « maintenant après le Rcd, le Mlc, le Pprd, les Maï-Maï, le Rcd-N, le Rcd-Kml, les Forces du futur, etc. pour négocier son retour dans le processus issu du Dialogue intercongolais » !
En cherchant à incriminer aujourd'hui Louis Michel comme elle avait déjà incriminé Herman Cohen, Wade et Brahimi sous Mobutu, Mbeki, Swing, Barosso et Aldo Ajello sous Joeph Kabila ,l'Udps pratique en réalité la politique de non-responsabilité qui n'est rien d'autre que celle de l'irresponsabilité, c'est-à-dire de fuite en avant ! Déjà, en boudant Bongo, c'est comme s'il boudait Sassou.
On ne voit pas pourquoi mériterait-elle la gestion de tout un pays qui requiert l'acceptation de la responsabilité de la réussite. Ou de l'échec...

Omer Nsongo die Lema

-------------------------------------------------------------------------------------------------
APRES AVOIR BOUDE MBEKI, SWING, LOUIS MICHEL ...
Tshisekedi refuse de rencontrer Omar Bongo

A deux jours de la date du 30 juin 2006, considérée comme celle qui marque la fin de la période de Transition par certains leaders politiques, dont Etienne Tshisekedi et alliés, d'aucuns ne savent dire avec exactitude si les concertations annoncées par la Présidence de la République auront lieu.
Il y a donc incertitude quant à la tenue desdites concertations. Incertitude, car la clôture de la réunion interministérielle qui devrait intervenir le lundi 26 juin 2006 n'a pas eu lieu. Or, c'est à l'issue de cette rencontre que devraient être fixés le lieu, la date et l'ordre du jour de ces concertations.
Les demandeurs des concertations politiques multiplient des stratégies pour faire impliquer certains chefs d'Etat de la sous-région et d'autres figures de proue du continent à l'affaire. Ainsi, par exemple, après avoir été rencontré, Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo et président en exercice de l'Union africaine, Azarias Ruberwa, vice-président de la République chargé de la commission Politique, Défense et Sécurité et président national du Rcd, à en croire notre confrère « Le Potentiel » aurait contacté Ouagadougou et Lomé « en vue d'impliquer les présidents Blaise Compaoré et Faure Gnassingbé Eyadema dans ces concertations en tant que témoins étrangers ».
Pendant ce temps, au Front pour la défense du Congo (une plate-forme qui regroupe l'Udps, les Fonus d'Olenghankoy, le Mlc de Jean Pierre Bemba et le Rcd/N de Roger Lumbala) propose un ordre du jour avec trois points à fixer : la gestion consensuelle de la Transition en impliquant l'Udps ; la sécurisation des candidats pendant les élections et la fixation réelle de la date des élections. Au Fdc, apprend t-on, on réclame le report pur et simple des élections dont le premier tour des présidentielles et les législatives est fixé le 30 juillet 2006.
Pour atteindre leur but, les leaders du Front pour la défense du Congo, renseignent certaines sources et milieux diplomatiques, auraient choisi Libreville, la capitale du Gabon, comme lieu où devaient se dérouler lesdites concertations politiques.
Déjà, on annonce que quelques acteurs politiques congolais séjournent à Libreville où ils devraient être reçus par Omar Bongo Odimba, l'un des doyens des chefs d'Etat africains. Pour ce faire, des invitations auraient été adressés à certains acteurs politiques congolais, notamment à Etienne Tshisekedi de l'Udps et à une Catherine Nzuzi wa Bombo, du Mpr/Fait privé.
Si la dernière citée séjourne à Libreville, Etienne Tshisekedi, lui, renseignent plusieurs sources, lesquels sont confirmés par « Le Potentiel », « a décliné l'invitation lui adressée par Omar Bongo et avait préféré déléguer Valentin Mubake, président du Comité national de l'Udps ». Il y a lieu de rappeler qu'Etienne Tshisekedi n'est pas à sa première bouderie dans ce genre de situation. D'aucuns se souviendront qu'il y a quelques mois, le leader de l'Udps refusait de rencontrer Thabo Mbeki, le président sud africain qui l'attendait au Grand Hôtel Kinshasa. Tshisekedi, lui, exigeait que le n° 1 sud africain vienne vers lui.

28 juin 2006

© Copyright La Républlique


 
 
Copyright © 2005 Congo Vision. Tous droits réservés.