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E dition n°9-337 du 8 au 14 mars 2005

POLITICS

Candidat inattendu Mbusa Nyamwisi sera peut-être faiseur de roi

Dans la ville commerçante de Butembo où déboulent chaque jour des containers entiers venus du Sud-Est asiatique, signe que la prospérité du grand-Nord-Kivu n'est pas une légende, Mbusa Nyamwisi s'est fait plébisciter candidat à la présidence de la République par les 1.700 congressistes du RCD-K ML venus de toutes les provinces Est du pays. Au départ de Kinshasa, Mbusa n'aurait pas eu l'idée d'aller aussi loin. Mais dans ‘‘ son terroir, tout le monde ne jure que par lui. Il connaît la problématique de la région des Grands Lacs '', argumente un de ses proches. Jean-Marie Labila, son directeur de cabinet qui a présidé la commission ‘‘Vision et prospective'' explique au Post que la candidature de Mbusa est sérieuse. ‘‘ On a une vision pour le Congo et l'éthique qu'il faut pour assumer le destin du Congo '', dit-il. Labila ne croit pas si bien dire. Pour qui observe l'espace politique congolais, la candidature de Mbusa Nyamwisi vient bousculer plusieurs idées reçues répandues par la propagande essentiellement pro-Kabila qui veut que tout le monde soit allié au chef de l'Etat qui semble avoir déjà gagné les élections sans qu'elles aient eu lieu et sans même que lui même ne se soit porté candidat. Soutenue par une frange importante du Nord-Kivu dont celle des ‘‘Phéniciens'' congolais - la tribu Nande richissimes commerçants dont Mbusa est un de leurs-; encouragée jusque dans le Sud-Kivu, portée par des notables de la Province Orientale ; la candidature de Mbusa vient donner du piquant à une joute électorale dont personne de sensée, à l'exception de quelques fanatiques messianiques, ne peut valablement prédire l'issue. Ce qui est sûr c'est que Mbusa vient de porter l'estocade à son frère de tribu, Pierre Pay Pay wa Siakassighe dit P3, présenté par des analystes de première force comme le premier candidat le plus sérieux face à Joseph Kabila. Celui-ci avait évidemment misé sur le même Mbusa pour empêcher la vague Pay Pay de lui monter au nez. Mais voici que la digue esquive et laisse les eaux se mêler les unes aux autres. Ministre de la Coopération régionale, Mbusa paraît avoir bien ficeler son affaire. Toujours entre deux avions, il a parcouru en trois ans de transition toutes les capitales de la région, même les plus hostiles à Kinshasa. Homme de réseaux, il parle aussi bien avec Dos Santos, le grand de la région qui installe et protège des régimes. Il possède un carnet d'adresses impressionnant jusque dans la vieille Europe. D'appartenir à une tribu importante et qui compte les grandes fortunes du pays lui donne une envergure que lui a refusé la nature par sa petite taille. Pour peu que l'on suive les jeux, les enjeux et les acteurs, Mbusa semble s'être bien mis dans la meilleure position. Il avance déjà ses idées de campagne. ‘‘ Notre thème clé, c'est la refondation de la Nation , dans un pays marqué par la guerre '', déclare le chef du RCD/ML. ‘‘ Nous avons joué un rôle dans les moments difficiles de la réunification de notre pays, nous ne pouvions pas être absents aujourd'hui, surtout que les pratiques des autres partis aux affaires ne nous ont pas convaincus '', explique ce protestant dont l'attaché case contient en première une Bible. ‘‘ Nous avons un accord de partage et d'échanges avec Olivier Kamitatu. Je n'exclue pas que d'ici le lancement de la campagne, nous ayons trouvé une plate-forme électorale commune '', poursuit Mbusa, le cinquantième candidat déclaré à l'élection présidentielle. A défaut pour lui d'être sacré roi, il sera le faiseur du roi, en jouant aux arbitres entre des candidats importants. Analyse que partage son dircab en affirmant : ‘‘ nous sommes prétendants mais pas maximalistes. A défaut d'être roi, nous serons faiseurs de roi ''.

Parcours. Les ex-Zaïrois des années transition mobutiste connaissaient Nyamwisi, post-nommé Muvingi, pas Mbusa. Muvingi, grand debater devant l'Eternel, iconoclaste, se fit vite remarquer comme un des enfants terribles de la transition. Sa langue, bien en place dans sa bouche, n'avait jamais été un seul instant dans sa poche. Sur le plateau de la télévision publique, l'ex-Télé-Zaïre, il viole l'interdit et met à nu un icône de l'opposition politique, Joseph Ileo Songo Amba, presque rampant devant Bobi Ladawa, la suppliant à coup de rosaires, de se faire l'interprète de l'Union sacrée auprès du maréchal-dictateur. Muvingi sera assassiné à bout portant dans son propre terroir du grand Nord-Kivu, en pays Nande. Là même où il repose, pour l'éternité, dans un mausolée à l'entrée de sa résidence. Mbusa Nyamwisi lui n'a certes pas l'éloquence de Muvingi. Ses premiers pas en politique remontent aux années 95. Co-héritier du parti de son défunt frère, la DCF (Démocratie chrétienne fédéraliste) repris par un autre frère de tribu, Venant Tshipasa, Mbusa devient directeur de cabinet du portefeuille de la Fonction publique attribué à Tshipasa dans un gouvernement dirigé par un certain Léon Kengo wa Dondo, le gourou du parti- secte ultra libéral UDI (Union des démocrates indépendants) que des Zaïrois dans un humour décapant disent plutôt Union des dinosaures impénitents. S'il n'est pas connu du grand public, Mbusa a déjà à l'époque un réseau bien tissé dans l'Est du pays. Analyste, homme de prospective, il connaît Yoweri Museveni et ses chefs militaires qui déjà, à l'époque, se permettent quelque fois des incursions en territoire zaïrois. De même qu'il connaît bien la région et les peuplades de l'Est. Son analyse de la question de l'Est est déjà pertinente mais le pays lui sombre dans l'incurie. Kengo passe, puis Mobutu aussi. Kabila, le père, survient. Mbusa reçoit un poste de Redoc à Goma qu'il ne rejoindra jamais. Revient la guerre, celle du RCD dont il aime à répéter qu'il a été créé à Kabuga au Rwanda. Mbusa est dans les rangs pour chasser Laurent-Désiré Kabila. La dynamique interne du mouvement rebelle pro-rwandais lui trace un autre chemin qui le menera au RCD-Kis-Mouvement de libération. Au dialogue intercongolais, à la tête d'une entité, l'homme ne passe jamais deux jours sur le site des travaux. Luanda, Pretoria, Kampala, Libreville, Brazzaville, Lusaka; Mbusa est toujours entre deux avions. Dans le plus grand secret à Luanda, il négocie l'établissement d'un axe Kampala-Luanda. C'est lui qui emmène Museveni à Luanda alors que les armées de deux pays se trouvent dans des camps opposés en RD Congo. Il dessine devant son allié ougandais et l'allié de Kinshasa, une utopie de retour à la paix. Son obstination à y croire contamine ses interlocuteurs qui finissent par y croire à leur tour. Volontariste, il signe à la fin du Dialogue intercongolais l'accord dit des Cascades qui fait de Bemba Premier ministre de Kabila. Un autre accord, secret celui-là, fait de lui Vice-premier ministre de ce même gouvernement qui ne verra jamais le jour. Mais on sait ce qui advint de cet accord des Cascades que le RCD, l'autre rébellion importante de Goma avait refusé de signer. N'empêche, dès qu'il a posé sa signature, Mbusa dont les positions militaires à Beni-Butembo demeurent fragiles, coincées qu'elles sont entre le MLC et le RCD, fait vite d'ouvrir son territoire à l'ex-gouvernement qui en profite largement. Retour à Sun City et accord définitif. Mbusa reçoit le ministère de la Coopération régionale mais son allié Kabila ne fera jamais rien pour lui donner un contenu significatif ni même un budget conséquent. En dépit de tout cela, Mbusa se forgera l'image d'un homme intègre, un ministre sans histoire mafieuse dans un gouvernement qui en a vu passer.

kileba pok-a-mes.

 

Parlement: Thomas Luhaka jette l'éponge, Kamitatu se maintient!

Olivier Kamitatu a personnellement présidé lundi 6 mars la clôture de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale ouverte en janvier dernier. Cette plénière de défi a permis à quelque 300 députés présents dans la salle - sur les 500 que compte la chambre basse - de voter dix projets de traités déjà ratifiés par le gouvernement de transition. Comme on pouvait s'y attendre, la plénière a été boycottée par Thomas Luhaka et les quelque députés loyalistes au MLC, une trentaine mais également par ceux du RCD. Comme Jean-Pierre Bemba, Azarias Ruberwa veut lui aussi profiter de l'arrêt controversé de la Cour suprême de la justice (CSJ) pour provoquer une crise institutionnelle dont l'unique but est d'obtenir une prolongation de la transition pour continuer à régner dans Kinshasa. Le boycott n'a pas empêché les ‘‘honorables'' députés de travailler, d'adopter ces traités, le quorum étant largement atteint. L'entrée d'Olivier Kamitatu dans la salle de congrès a été ovationnée par les députés, quatre jours après la tentative du MLC de l'évincer du perchoir de l'Assemblée en violation de la procédure légale consacrée dans le règlement intérieur de la chambre basse. Thomas Luhaka, le président désigné du MLC, a été ‘‘radié'' des coeurs de ses pairs très solidaires des parlementaires en conflit avec leurs composantes respectives. ‘‘ Nous avons certes été désignés mais aujourd'hui notre mandat est national. Nous ne venons pas ici pour défendre les composantes '', a déclaré un député ‘‘rebelle'', dénonçant ‘‘ les méthodes villageoises '' du MLC. En dépit des pressions et menaces, Olivier Kamitatu a clôturé cette dernière session extraordinaire de sa chambre - pour la transition - sur une note ‘‘ très positive ''. La prochaine session, celle d'avril, également la dernière de la transition made in Sun City, sera une session sans enjeux car tous iront en campagne. Luhaka regrettera encore longtemps son coup de force manqué. Il s'était introduit au palais avec des Jeep et quelques députés pour ‘‘ rétablir l'équilibre politique mise à mal par le vagabondage politique, les reniements et les trahisons... ''. Luhaka était escorté par des hommes armés de sa ‘‘ garde personnelle ''. Kamitatu a remercié les députés qui, durant environ 30 mois, ont donné au pays des lois essentielles pour l'organisation des élections. Il s'agit de la loi sur la nationalité ‘‘ qui redonne désormais l'espoir, les droits et la sécurité '' à tous les Congolais. Mais aussi la loi sur l'amnistie ‘‘ par laquelle, au delà de nos différences et de nos appartenances politiques, nous sommes parvenus, à force de persévérance, à donner à ce pays déchiré pendant plus de dix ans (...) une base légale pour une large amnistie devant ouvrir la voie à une vraie réconciliation ''. Olivier Kamitatu a également rendu hommage aux députés pour le vote de la Constitution promulguée le 18 février, la loi électorale, les lois organiques pour les institutions d'appui à la démocratie, la loi sur l'armée et la défense et différentes lois de finances, plusieurs lois de ratification, vantant ‘‘ la qualité du débat entretenu au sein de l'hémicycle ''. Fort de cette expérience, il a invité les députés à installer dans la société un ‘‘ débat républicain '' qui ‘‘ doit exister en amont et en aval en contrepoint de la décision législative ''. Olivier Kamitatu qui a reconnu que le sort du pays était désormais ‘‘ suspendu aux pulsions morale et politique d'une population de moins en moins ignorante '', a dénoncé ‘‘ une volonté de continuité complice '' dans le chef de certains dirigeants de la transition. ‘‘ Je suis sûr qu'il (le peuple congolais) n'aura pas la mémoire courte '' pour les efforts accomplis par les députés depuis leur installation. ‘‘ Je vous souhaite un repos réparateur mais mérité ... Un repos bien mérité car vous pouvez être fiers de l'oeuvre accomplie au service d'un parlementarisme rénové qui a permis de rapprocher nos concitoyens des institutions de leur République '', a conclu Kamitatu.

georges tamba.

 

Congrès: mode d'emploi

Vous avez vu passer hier, dans votre quartier, un bonhomme en costume-cravate, une chemise farde sous l'aisselle, qui se rend nulle part mais sort tous les matins pour se rendre quelque part... Il est président d'un parti politique. Il est ‘‘président'' et se fait ainsi appeler dans toutes les langues du monde. Rappelez-lui que c'est déjà la saison... Pas de maïs, non plus de pluies, ni la saison sèche, mais la saison des congrès. Le MLC a été le premier, fin janvier, à donner le go au parc De Boeck à la Gombe. Bien avant l'ex-mouvement rebelle du Nord-Ubangui, il y eut le RCD en décembre dernier. Le PPRD s'est mis aussi à la danse à la Fikin , dans le pur style des messes de la N 'Sele au temps de la gloire jadis d'un certain Mobutu Sese Seko. Comme dans les vraies-fausses démocraties des partis uniques où les résultats des élections étaient connus avant même que les scrutins n'aient lieu, les résolutions des congrès elles aussi sont connues d'avance. Le président ou l'initiateur du parti - c'est selon- se fait plébisciter candidat unique à la magistrature suprême. Sans aucun débat. Et puis vient en choeur le refrain ‘‘ Nzambe aponi yo osalela ye.. .'' (Dieu t'a choisi pour le servir...). Quand la démocratie devient théocratie! Dans la foulée, pour combler le vide qui sépare le ciel où habite Dieu et la terre où vivent les petits dieux, les partis alimentaires viennent eux aussi jouer de leur partition. Pour faire sérieux. Ici ce sont les Mai Mai d'Anselme Enerunga, vraie nébuleuse et fausse dynamique, qui viennent offrir leur âme pour une poignée de dollars. Là c'est tel autre illustre inconnu, comme larron en foire, qui est plébiscité à l'issue d'un conseil de famille candidat président de la République. Dans la lignée des hommes politiques de l'immédiat après-Mobutu et de l'immédiat après- Kabila, très peu sinon personne n'échappe à l'atavisme de l'espèce. On sait que ni l'un ni l'autre n'était démocrate. Mobutu, grand dictateur devant l'Eternel et Kabila, pas moins autocrate, ont laissé un héritage que les uns et les autres s'empressent de perpétuer. Si vous avez un frère ou un parent qui dirige un parti politique, n'hésitez pas de lui chercher une salle des réunions où en compagnie de quelques autres parents et enfants de la rue il peut tenir congrès et se faire désigner candidat à quelque chose de suprême.

Yongo datch.

 

Dernière ligne droite d'une délicate transition

Le coup de force de Luhaka retardera longtemps le vote des lois consacrant l'indépendance de la Justice

La session extraordinaire des deux chambres du parlement, ouverte en janvier, a clôturé ses travaux sans avoir examiné les textes de loi relatifs à l'indépendance de l'appareil judiciaire, ce corps dépouillé de toute crédibilité du fait des politiciens au pouvoir - depuis des années - qui l'ont instrumentalisé pour empêcher l'instauration d'un Etat de droit où régnera une vraie justice. Ces textes, prêts et transmis au bureau du parlement, risquent de moisir dans les tiroirs de l'hémicycle, jusqu'à la prochaine législature. Depuis fin janvier, les menaces de déstabilisation du Parlement ont été matérialisées par le coup de force de jeudi 3 mars signé MLC. C'est l'une des raisons justifiant le renvoi aux calendes grecques de l'examen et de l'adoption de ces projets de loi qui réhabiliteront la justice congolaise où seuls les plus forts qui tuent, pillent, violent sans répondre de leurs actes, ont encore toujouirs raison. Depuis la tentative de Thomas Luhaka, fort de l'arrêt controversé de la Cour suprême de justice (CSJ), de s'emparer du poste d'Olivier Kamitatu à la présidence de l'Assemblée nationale, les diplomates des pays membres du CIAT multiplient les pressions auprès des dirigeants de la transition pour éviter que la CSJ , l'organe censé gérer les contentieux électoraux, ne soit qu'au service des hommes au pouvoir. Quels commentaires le fameux arrêt de la CSJ n'a-t-il pas suscité dans l'opinion? Qu'est-ce qui n'a pas été dit au sujet de ces juges de la CSJ qui ont rendu l'arrêt suicidaire pour la transition? Le président de la République ne cherchait-il qu'à être éclairé sur les articles 99, 102, 105, 108 de la Constitution de la transition? Un avis consultatif ne suffisait-il pas? La CSJ ne s'est-elle pas fourvoyée? Le premier visé de l'arrêt, Olivier Kamitatu, invoquant ‘‘ le principe de la séparation des pouvoirs '', a affirmé que la décision de la CSJ destinée à Joseph Kabila ‘‘ confine à une dérive anarchique et terroriste ''. ‘‘ Je tiens donc à dénoncer et à condamner avec la plus ferme énergie ce genre de pratiques anti-démocratiques qui visent à ruiner la poursuite de la transition vers des élections libres, démocratiques et transparentes '', a-t-il ajouté.

Une justice aux ordres. Pour le président de l'Assemblée, qui dénonce la précipitation avec laquelle le MLC a réagi, regrette que ‘‘ les juges auxquels la Constitution a confié le contentieux électoral (...) se soient prêtés à une opération de basse politique ''. Avec la tentative de son éjection, Olivier Kamitatu craint pour la crédibilité du processus électoral et l'avenir du pays. Luhaka, désigné président de l'Assemblée par sa composante le MLC, s'était présenté au Palais du peuple accompagné de quelques zélateurs du MLC et de trois membres de sa garde en civil pour prendre possession du poste de président. Il a tenté, sans succès, de pénétrer dans le bureau de Kamitatu, fermé à clé en l'absence de celui-ci. ‘‘ Nous sommes venus prendre possession du bureau. Nous avons trouvé le bureau fermé et nous allons en référer aux autorités compétentes '', a-t-il expliqué à la presse avant de quitter l'Assemblée. ‘‘ Nous lui avons demandé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour nous permettre de travailler. Nous n'avons pas pris de force le poste, il nous revient de droit comme l'a rappelé l'arrêt '', a-t-il déclaré. Environ 300 parlementaires pourraient céder leurs sièges si l'arrêt de la Cour s'appliquait. Plusieurs parlementaires ont dénoncé eux aussi ce coup de force. Ils ne sont pas prêts à accepter l'invalidation de leurs mandats par un simple arrêt de la Cour. ‘‘ Il n'appartient qu'à la plénière du Parlement, seul organe compétent, de valider ou d'invalider des mandats. Ce qui vient de se passer risque de créer une crise institutionnelle dont on n'a pas besoin à la veille des élections '', ont déclaré les parlementaires concernés ou non par la décision de la CSJ.

Que Luhaka gagne ou perde la manche, sa descente et les gesticulations de son parti qui font fi de la procédure parlementaire prouvent que le MLC, une fois au pouvoir, érigera en système le gangstérisme dans la gestion des affaires de l'Etat.

georges tamba.

CSJ: extrait de l'arrêt qui menace de ruiner le processus

(...) La Cour suprême de justice relève ce qui suit :

Les dispositions susmentionnées font partie du Titre IV de la Constitution de la transition relatif à l'organisation et l'exercice du pouvoir.

Les articles 99 et 105 en leurs premiers alinéas déterminent respectivement la composition de l'Assemblée nationale qui comprend 500 membres désignés par les composantes et entités du Dialogue inter-congolais dan les conditions fixées par l'annexe IB de l'Accord global et inclusif et celle du Sénat qui comprend 120 membres désignés par les composantes et entités au Dialogues inter-congolais dans les conditions déterminées dans l'annexe IB dudit accord. Toutes les composants et entités assurent une représentation provinciale équilibrée, en même temps qu'une représentation significative des femmes à l'Assemblée nationale et au Sénat. Quant aux articles 102 et 108, ils disposent tour à tour que l'Assemblée nationale et le Sénat sont dirigés par des bureaux constitués d'un Président, de trois Vice-présidents, d'un rapporteur et de trois Rapporteurs-adjoints issus, chacun, des composantes et entités au Dialogue inter-congolais conformément à l'annexe IB de l'Accord global et inclusif. Ils précisent que les bureaux de l'Assemblée national et du Sénat sont constitués par les composante et entités pour toute la durée de la transition. Aucune composante ni entité ne peut être représentée par plus d'un membre aux bureaux de l'Assemblée et du Sénat. En cas de vacance pour cause de décès, démission, empêchement définitif, incompatibilité ou condamnation pénale d'un membre du bureau de l'Assemblée nationale ou du bureau du Sénat, il est pourvu à son remplacement dans les conditions définies à l'alinéa 1 de chacun des articles 102 et 108.

Elle relève encore qu'en même temps que les dispositions constitutionnelles précitées décident que les bureaux des deux chambres du Parlement sont constitués par les composantes et les entités pour toute la durée de la transition et que ce sont ces dernières qui ont le pouvoir de désigner les membres de l'Assemblée nationale et du Sénat, d'autres dispositions de la même Constitution de la transition affirment que les députés et les sénateurs comme les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat sont désignés pour toute la durée de la transition, tout en précisant néanmoins, les causes qui peuvent mettre fin auxdits mandats. Il s'agit en l'espèce de décès, démission, empêchement définitif, incompatibilité ou condamnation pénale, lesquelles circonstances autorisent les composantes et entités à pouvoir au remplacement de leurs membres. Il ressort de ce qui précède que la nécessité d'interprétation découle de la similitude des principes contenus aussi bien dans les dispositions indiquées dans la requête que dans celles qui viennent d'être évoquées, auxquelles a conduit la double question du requérant à la suite des principes affirmant d'une part que les composantes et entités sont membres du bureau de l'Assemblée nationale et, d'autres part, que les membres désignés de la transition, de même les députés et les sénateurs, lesquels principes paraissent ainsi entrer en concurrence. Pour déterminer le sens et la portée des uns et des autres principes ci-haut précisés, il échet de relever les éléments qui suivent:

- Aux termes de l'article 1 de la Constitution de la transition, celles-ci est élaborée sur la base de l'Accord global et inclusif sur la transition en RDC. L'Accord global et inclusif constitue la seule source du pouvoir pendant la transition en RDC. Durant la période de la transition, tous les pouvoirs sont établis et exercés de la manière déterminée par l'Accord global et inclusif ainsi que par la Constitution de la transition.

- Selon les dispositions finales de l'Accord global et inclusif, la Constitution de la transition est élaborée sur base de l'Accord global et inclusif sur la transition en RDC. Les parties acceptent comme ayant force obligatoire les annexes qui font partie intégrante dudit accord, notamment l'annexe IB sur la répartition des responsabilités.

- Pour garantir une transition pacifique, les parties participent à la gestion politique durant transition. Les institutions qu'elles mettront en place durant la transition doivent assurer une représentation appropriée des onze provinces du pays, des différentes sensibilités bau sein des forces politiques et sociales.

- La répartition des responsabilités au sein des institutions de la transition et à tous les niveaux de l'Etat se fait sur la base du principe de l'inclusivité et du partage équitable entre les composantes et les entités au Dialogue inter-congolais selon des critères de compétence, de crédibilité, d'honorabilité et dans un esprit de réconciliation nationale. Les modalités de mise en application du principe de l'inclusivité sont prévues à l'annexe de l'Accord global et inclusif.

Il résulte des principes ainsi que affirmés de manière expresse que c'est aux composantes et entités que des responsabilités ont été attribuées, qu'elles sont titulaires des postes et mandats et qu'elles désignent leurs membres pour l'exercice des mandats et fonctions à elle attribués. Il faut en inférer notamment le principe que nul ne peut devenir ou être député ou sénateur sans appartenir au préalable à une composante ou à une entité au Dialogue inter-congolais.

Puisque le principe de la répartition équitable et équilibrée des responsabilités aux composantes et entités est réalisé par l'attribution des mandats et postes suivant les nombres fixés dans les annexes à l'Accord global et inclusif et ce pour toute la durée de la transition, il est manifeste que cette répartition équitable et équilibrée doit être maintenue entre les composantes et les entités par le maintien durant toute la durée de la transition des mandats et postes à elles attribués. Il faut également en inférer que la règle que tout député ou sénateur le demeure jusqu'à la fin de la transition sauf en cas de décès, démission, empêchement définitif, incompatibilité ou condamnation pénale, implique néanmoins, pour l'application non conflictuelle de tous les principes constitutionnels et de l'Accord global et inclusif, la réalisation d'une condition consistant à demeurer membre de sa composante ou de son entité, titulaire du mandat ou des fonctions exercées par lui.

Cette condition est une limitation déduite de la combinaison des dispositions constitutionnelle et de celles de l'Accord globale et inclusif qui fait disparaître le caractère concurrentiel des deux principes affirmés simultanément dans les articles 102 et 108, 100, 101, 106 et 107 de la Constitution de la transition, et cela au profit de la prépondérance des composantes et des entités au Dialogue inter-congolais.

Dès lors, la portée ainsi circonscrite des dispositions constitutionnelles des articles 100, 101, 106 et 107 permet de tirer la conséquence logique qu'un député ou sénateur qui n'appartient plus à une composante ou une entité mentionnée dans l'annexe IB d'une part et que, d'autres part, un membre du bureau de l'une ou l'autre chambre du Parlement qui n'appartient plus à une composante ou entité mentionnée dans l'annexe IB n peut pas continuer à siéger comme député ou sénateur et à exercer ses fonctions, le fait pour lui de ne plus appartenir à une composante ou une entité étant la preuve qu'il a perdu son mandat et ses fonctions.

C'est pourquoi, la Cour suprême de justice, toutes sections réunies, siégeant en matière d'interprétation de la Constitution de la transition ;

Le ministère public entendu ;

Dit qu'un député ou un sénateur qui n'appartient plus à une composante ou une entité mentionnée dans l'annexe IB de l'Accord global et inclusif ou un membre du bureau de l'une ou l'autre chambre du parlement qui n'appartient plus à une composante ou une entité mentionnée dans la même annexe ne peut pas continuer à siéger comme député ou sénateur et à exercer ses fonctions.

Met les frais de l'instance à la charge du trésor.

Theo radie Kutumisa

Omer Kutumisa Kyota pleure. Et pour cause: la radiation de son parti, Parti national pour le développement de la République (PNDR), de la liste de 238 partis agréés par le ministère de l'Intérieur. L'ancien ministre de l'Education a déploré les méthodes de son ex-collaborateur, Théophile Mbemba Fundu qui, selon lui, a foulé au pied une décision de la Cour suprême de justice lui recommandant de reconnaître l'existence de son parti qui siégeait déjà dans le forum des partis organisé par la CEI. Règlement de compte? Kutumisa ne connaît pas les raisons. Au ministère de l'Intérieur on explique que l'heure des partis alimentaires, familiaux, tribaux, appartient désormais au passé. Mardi 7 mars, pour avoir exprimé leur désaccord à la décision ‘‘ partisane '' de Théophile Mbemba, une dizaine de militants du parti de Kutumisa ont été interpellés devant le ministère. ‘‘ Il y a encore du chemin à faire pour que la notion de démocratie soit comprise par tous '', a regretté Kutumisa.

SOCIETY

Ils sont nombreux, très nombreux, ces ex-combattants qui désirent l'armée

Dans le Maniema, des centres de démobilisation refusent du monde

Syfia - Marqués par les souffrances des années de guerre, de nombreux ex-combattants congolais incorporés dans l'armée préfèrent retourner à la vie civile. Le tout premier centre d'orientation chargé d'accueillir les soldats démobilisés au Maniema, Senghe Katako, doit refuser du monde. Depuis son inauguration fin janvier dernier, il a déjà enregistré 5000 combattants candidats à la démobilisation. Parmi eux, 4000 ont clairement exprimé leur volonté de rendre leurs armes, et de retrouver la vie civile. Le centre, situé à 7 km de la capitale provinciale, Kindu, n'a pourtant qu'une capacité d'accueil de 620 ex-combattants par session.

Pour les responsables de la Conader /Maniema, la structure gouvernementale chargée de la démobilisation et de la réinsertion communautaire des ex-combattants, cette affluence est un motif de réelle satisfaction. ‘‘ Ils [ex-combattants] ont compris le message, avoue Dieudonné Idumba, l'assistant à la réinsertion . Nous nous réjouissons de les voir si nombreux, car l'armée ne doit pas être un dépotoir. Elle doit être constituée des personnes qui l'acceptent véritablement comme leur métier '' .

Une nouvelle armée ‘‘brassée'' . Le centre s'attend à recevoir, au total, plus de 7 000 candidats. Des chiffres qui impressionnent et inquiètent certains. ‘‘ A cette allure, l'armée va se vider. Qui va défendre le pays ? '', s'interroge Amzati Shabani, 69 ans, un ancien combattant de la Force publique, la première armée de la RD-Congo à l'indépendance du pays en 1960.

Après plusieurs années de guerre, qui ont opposé des rébellions soutenues par des pays voisins aux soldats gouvernementaux, la RD Congo a entrepris depuis près de deux ans de réformer son armée. Un long et difficile processus de ‘‘brassage'' (intégration) entre les anciennes forces belligérantes a été engagé. Il passe par la démobilisation de la moitié des 300.000 hommes en armes recensés dans tout le pays. La nouvelle armée devrait compter environ 150.000 hommes. De nombreux soldats démobilisés ont déjà rejoint la vie civile. Certains pratiquent de petits métiers (menuiserie, mécanique, élevage, petit commerce), grâce à l'appui financier et matériel des organismes tels que le PNUD. D'autres attendent parfois longtemps cette aide pour leur réinsertion communautaire.

Rabot à la place de l'arme. A Kindu, où une dizaine de démobilisés apprennent la menuiserie à l'atelier du Bureau de développement de l'Eglise néo-apostolique (BNEDA), les ex-combattants expliquent pourquoi ils ont préféré se détourner du métier des armes. ‘‘ J'ai trop souffert pendant la guerre , déclare Yuma Mwanakusu, 25 ans. Malade, abandonné par les miens, j'ai failli perdre ma vie''. Marié et père d'un enfant, cet ancien militaire de l'ex-rébellion du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) a retrouvé un de ses compagnons d'armes dans cet atelier. ‘‘ Maintenant, dit-il, nous partageons le même plaisir dans notre nouveau métier. L'équerre, le serre-joint, le rabot, la scie, l'établi... sont nos nouvelles armes. Plus jamais de kalachnikov. L'armée n'avait jamais été ma vocation ''. A peine âgé de 20 ans, Yuma Musimbwa, un ex-Mai-Mai (milice locale défendant les populations contre les troupes étrangères) fabrique désormais des chaises, tables, lits et cercueils. Ses revenus mensuels, 80 à 100 $, aident sa famille à nouer les deux bouts. ‘‘ Puisque je ne peux plus utiliser les armes, je compense ce plaisir (sic !) par mon rabot...  '', ironise-t-il. Quant à Rashidi Djafari, 23 ans, lui aussi ex-combattant Mai-Mai, il est devenu ‘‘ Tolekiste '' (conducteur de taxi-vélo), après avoir passé un trimestre sans succès dans cet atelier de menuiserie.

Le CICR aux côtés des femmes touchées par les conflits armés et les guerres à travers le monde

Soutenir les femmes victimes de violences sexuelles en RD-Congo, prodiguer des soins matero-infantiles dans les zones reculées de la partie du Cachemire sous administration pakistanaise, aider les femmes détenues au Yémen en leur apportant une formation qui facilitera leur réinsertion autant d'exemples de l'engagement pris par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de tenir compte des besoins spécifiques des femmes dans l'ensemble de ses activités, après les avoir dûment évalués. A l'occasion de la journée internationale de la femme, Jacob Kellenberger, président du CICR, a exprimé sa satisfaction du fait que les stratégies opérationnelles et les activités de son organisme reflètent la conscience et les problématiques particulières des femmes.

Si l'on veut mener des actions appropriées, il vaut mieux comprendre la situation des femmes prises dans l'engrenage d'un conflit armé et les facteurs de vulnérabilité auxquels elles doivent faire face, d'où la nécessité de procéder à des analyses différenciées en fonction du sexe. Il est généralement indispensable que ce soient des femmes qui communiquent et travaillent avec les femmes peu visibles, celles qui sont très loin de la sphère publique, pour comprendre leur réalité, répondre adéquatement à leurs besoins et améliorer ainsi leur situation. L'assistance aux femmes déplacées, les soins médicaux et orthopédiques aux blessées , les visites aux détenues et le rétablissement des liens familiaux lorsque le contact a été perdu avec leurs proches sont quelques-unes des activités que le CICR mène pour apporter un soutien aux femmes qui ont le plus besoin d'aide, tout en promouvant le respect qui leur est dû.

blaise ndongala.

 

Patrimoine de l'Etat: déloger les insolvables

A Kinshasa, plus de la moitié des occupants des maisons de l'Etat sont insolvables. Le ministère de l'Urbanisme et Habitat ne cesse de faire pression pour permettre à l'Etat de rentrer dans ses droits. Depuis, le taux de recouvrement a doublé. En 2004, plus de 120 millions de FC ont été encaissés. En 2005, ces recettes ont dépassé les 126 millions FC. Elles vont sensiblement augmenter cette année, apprend-on au ministère. Un avocat-conseil a été engagé en 2005. Résultat: trois villas menacées de spoliation récupérées. Pour les quinze autres, le dossier traîne devant la justice. Kinshasa compte au total 902 unités de logement: 335 villas, 209 appartements (placés sous la gestion du ministère), pour le régime des quotas tandis que pour le régime économique, on compte 71 villas, 267 appartements et 36 locaux. Le Bandundu dispose de 648 unités, le Bas-Congo 543, l'Equateur 1.582, le Katanga 766, le Maniema en compte 82, le Nord-Kivu 498,le Sud-Kivu 405 et 2.007 pour la Province Orientale , occupés à plus de 80 pc par des services de l'Etat.

NEWS

Difficile processus électoral en RD Congo

L'UDPS d'Etienne Tshisekedi dans la rue pour réclamer son implication

A bout de patience, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi entend descendre dans la rue vendredi 10 mars pour réclamer ‘‘ l'assainissement '' du climat politique avant les élections. Le parti du principal opposant estime que ce qu'il n'a pas pu obtenir des autorités de la transition et du CIAT, il l'obtiendra du peuple congolais. ‘‘ La manifestation est motivée par le souci de l'UDPS de réclamer aux gestionnaires de la transition son implication dans le processus électoral et l'assainissement de l'environnement politique actuel '', affirme l'UDPS dans une correspondance adressée au gouverneur de la ville de Kinshasa. L'UDPS n'attend de Kimbembe Mazunga qu'une autorisation pour l'organisation de sa marche. Jusque mardi 7 mars dans la soirée, aucune suite n'était réservée au courrier de l'UDPS. ‘‘ Il y a trop d'actes de sabotage qui risquent de compromettre la bonne fin de la transition, dont la lenteur dans la réforme de l'armée et la persistance de la violence dans l'est de la République démocratique du Congo '', a expliqué le secrétaire général Remy Massamba. ‘‘ Il faut que les acteurs politiques, à quel que niveau que ce soit, se retrouvent, pour réactiver le consensus qui s'affaiblit '', a-t-il ajouté, réitérant une demande de l'UDPS qui, à plusieurs reprises, a appelé à un nouveau ‘‘dialogue'' politique. En plus de sa participation dans les organes de contrôle du processus électoral ( la Haute autorité des médias et la Commission électorale indépendante), l'UDPS continue à réclamer la réouverture des centres d'inscription pour ses partisans, après avoir appelé jusque fin décembre au boycott du processus électoral. ‘‘ Nous sollicitons le concours de l'Hôtel de ville pour l'encadrement des combattants de notre parti ainsi que de tous les compatriotes opposés à l'exclusion d'une quelconque frange des Congolais de l'intérieur ou de l'extérieur du processus électoral '', écrit l'UDPS. La demande de l'UDPS attend ‘‘ l'avis technique des services de sécurité '', rapporte-t-on, avenue Colonel Ebeya à la Gombe , au gouvernorat de la ville.

Des chefs coutumiers pour accompagner le processus électoral en RD-Congo

La Commission électorale indépendante (CEI) voit, en tout Congolais, un électeur actif et espère beaucoup d'un soutien des autorités traditionnelles du pays. C'est la raison pour laquelle elle a organisé, dimanche 5 mars au Centre d'accueil protestant (CAP) à la Gombe , un colloque qui leur était destiné. Avec comme thème, ‘‘ les entités coutumières face aux enjeux électoraux '', cette journée a voulu renforcer les stratégies de la mobilisation de l'électorat congolais. A l'occasion, l'administration électorale a conscientisé les participants sur leur rôle dans le processus en cours, voulant atteindre une large couche de la population et l'inciter à une participation massive, utile et éclairée. Les travaux ont envisagé de créer un cadre favorisant une concertation permanente entre la commission présidée par Malu Malu et les chefs coutumiers, à l'instar de ce qui existe déjà avec les acteurs non étatiques, les confessions religieuses, les partis politiques et les femmes.

Satisfaits de l'initiative, les chefs coutumiers, réunis au sein de l'Alliance nationale des autorités traditionnelles du Congo (ANATC) ont exprimé leur disponibilité d'aider le processus. Venus de tous les coins du pays, ils pensent que la sensibilisation et la mobilisation doivent passer par eux. Pour réussir ce pari, ils ont demandé à la CEI d'organiser un séminaire de formation à l'intention des chefs de chefferies, de groupements, de villages et de la population de base. Ils trouvent nécessaire que la commission de Malu Malu puisse vulgariser la nouvelle Constitution du pays et la loi électorale pendant cette période pré-électorale. Pour des élections crédibles, ils invitent la population à faire preuve de vigilance, de patriotisme et de tolérance. ‘‘ Nous lançons un plaidoyer pour la paix et la concorde nationale pour que la victoire électorale revienne au peuple et non à un individu ou un groupe d'individus '', a déclaré le président de l'ANATC, Godefroid Mwimba Bantu avant de demander à la CEI de doter son association de moyens logistiques conséquents. Il fait allusion aux motopompes, vélos, mégaphones, appareils cellulaires et autres qui, selon lui, permettront à ses lieutenants de travailler à partir de leur entités respectives. Pour le chef Mwimba, cette journée a inauguré une ère nouvelle dans le processus. Il pense qu'il est temps de multiplier réunions et meetings des chefs en vue de préparer la période post-électorale. De son côté, l'abbé-président de la CEI a invité ses hôtes à sensibiliser le public pour la bonne tenue des élections. ‘‘ Je veux que vous soyez des artisans les plus importants de la victoire du peuple congolais '', a souligné Malu Malu qui pense que la réussite de ces élections posera des jalons de la dignité congolaise. Il les a exhortés sur la culture d'acceptation des résultats qui, selon lui, fait partie de la dignité de l'homme. ‘‘ La CEI ne saurait organiser des élections crédibles impliquant convenablement la majorité des citoyens en âge de voter si elle ne parvenait à mettre en place une stratégie efficace et susceptible de promouvoir l'éducation civique dans notre pays '', a-t-il poursuivi soutenant que la participation de tout congolais est indispensable pour un Congo fort et uni. En outre, la commission de Malu Malu progresse inexorablement vers l'accomplissement de sa mission principale, l'organisation des élections. Toutefois, au regard des enjeux des scrutins à venir, les Congolais doivent savoir que le plus dur reste à faire. Il s'agira d'exposer brièvement la nouvelle vision de la CEI qui vient de renforcer l'équipe de sensibilisation en engageant 166 agents relais, à raison d'un agent relais par territoire.

blaise ndongala.

 

Le Maï-Maï Willy Mishiki en pré-campagne!

Willy Mishiki, président de la Dynamique des patriotes Mai-Mai (DPM), a demandé aux Congolais de réfléchir par deux fois pour donner des voix aux politiciens qui vont les solliciter dans les jours à venir. ‘‘ Nous voulons juste amener la population à comprendre les réalités politiques du moment pour qu'elle ne soit pas emportée par tout vent '', a-t-il déclaré samedi 4 mars devant sa base à Yolo, commune de Kalamu. Mishiki, qui défend et se bat pour l'élection de Joseph Kabila, même s'il ne l'a pas clairement dit dans ses déclarations, est en tournée depuis février dans les quartiers de Kinshasa, a souligné que ‘‘ les Congolais doivent éviter tout ce qui peut, d'une manière ou d'une autre, avoir des effets négatifs sur le processus '' en référence aux tergiversations du gouvernement d'élever Minembwe, Bunyakiri et Kasha en territoires afin de permettre aux Congolais Banyamulenge d'avoir quelques sièges au prochain parlement. Question aussi d'aller aux élections en toute sérénité. Reconnaître le statut de territoire à ces trois entités, comme le réclame le RCD, ne serait pas une trahison. Les descentes de Mishiki dans les communes kinoises visent également à redynamiser les structures de base de son parti. Les Maï Maï est un mouvement composé principalement des originaires de l'est qui ont combattu contre l'occupation du pays.

Les FPC orphelines d'Aziz Kumbi

Orphelines d'Aziz Kumbi, les Forces politiques du conclave (FPC) se serrent les coudes. Réunies en matinée politique mercredi 1 er mars au village ‘‘Bercy'' à Limete, elles ont décidé de poursuivre l'oeuvre commencée ensemble. ‘‘ Nous sommes déterminés à continuer le combat pour que les FPC gagnent sur terrain. Cette rencontre prouve en suffisance qu'on est toujours uni et que nous subsistons '', a déclaré Alexis Kifoto.

Pour le vice-président des FPC, il est temps de travailler dans l'amour et l'unité. A l'occasion, il a sollicité l'appui du vice-président Z'Ahidi Arthur Ngoma pour le maintien des FPC. ‘‘ Nous allons tout faire pour que cette plate-forme aille de l'avant '', a-t-il poursuivi. Plusieurs dignitaires ont pris part à cette cérémonie dont l'ex-secrétaire général du MPR, Kithima Bin Ramazani.

Vice-ministre à l'Intérieur, Mayombe applaudit les efforts de l'Hôtel de ville

Les travaux d'assainissement de la ville avancent à grand pas. Le vice-ministre à l'Intérieur et Décentralisation, le MLC Patrick Mayombe a, le week-end dernier, palpé du doigt ce progrès. Accompagné du gouverneur de Kinshasa, Kimbembe Mazunga, le vice-ministre a visité quelques chantiers et examiné des voiries réhabilitées. Il s'est dit satisfait des travaux déjà réalisés. ‘‘ Il y a peu de jours, la ville de Kinshasa avait l'air de ne pas être administrée car personne ne s'occupait des flaques d'eaux, des nids de poules voire des immondices '', a-t-il déclaré, avant de louer les efforts entrepris par la nouvelle équipe de l'Hôtel de ville qui, après 100 jours de fonction, a réussi des réalisations palpables. Après les chantiers, le vice-ministre a visité l'inspection provinciale de la police de Kinshasa (IPKIN). Il a répondu franchement aux doléances des policiers: ‘‘ Votre situation va bientôt s'améliorer car le budget 2006 fait de cette question sa préoccupation ''.

Jumelage Kin-Ankara. L'ambassadeur de la Turquie en RD-Congo, Engin Oba, a marqué la volonté de son pays d'aider le Congo dans le domaine de l'infrastructure, de l'urbanisme et de l'habitat. ‘‘ Nous sommes déterminés à concrétiser un jumelage historique '', a précisé Oba. Les autorités d'Ankara veulent aider Kinshasa à résoudre les problèmes d'incendies qui prennent de l'ampleur à travers la ville. Elles veulent aussi amener Kinshasa à trouver des solutions efficaces aux problèmes de voirie, de salubrité, de transport en commun et d'urbanisation. Pour résoudre les fréquences des embouteillages, la mairie d'Ankara se propose de créér des passages souterrains à Kinshasa. Cela fait suite aux accords de partenariat que Kinshasa a signés en 2005 avec Ankara pour fixer les pistes de coopération entre les grandes villes de la planète.

Ville historique de l'Asie, Ankara compte 36 districts et 4 millions d'habitants.

blaise ndongala.

GENDER

Tout pour éveiller la conscience de la femme

Wendy Arnold pour redynamiser la lutte contre la pandemie du SIDA

Extension des risques, insouciances de la jeunesse, comportements à haut risque dans les milieux ciblés, les activistes de lutte contre la pandémie du VIH/SIDA ne savent plus où donner de la tête. Les ARV, prétendument solution miracle, ne couvre pas la demande et la formule three by five n'a eu d'impact qu'autour de ses initiateurs. Mais pire encore, l'administration des ARV s'avère parfois un supplice pour les passion, compte tenu de certaines cas d'intoxication enregistrés ça et là. Les activistes de la lutte contre la pandémie du siècle garde le cap de la prévention, seul moyen de réduire l'effet du SIDA dans la société. Pour ce faire, Peer education programm of Los Angeles (PEP-LA), représenté par son initiatrice Wendy Arnold, prise de compassion pour les perspectives sombres que présente la prevalence au VIH/SIDA en RDC, a initié du 3 au 4 mars un atelier de formation des ‘‘Pairs éducateurs'' de concert avec Mérou, Réseau Sida Afrique et CORDAID qui a aimablement mis à la disposition des séminaristes son infrastructure. La nouvelle méthodologie consiste à mettre en confiance son interlocuteur. Le Pair éducateur devra définir sa cible, généralement parmi les femmes, de par leur sexospécificité, les jeunes, insouciants et les prostituées, les camionneurs... Pour Wendy Arnold, il est difficile de réussir sans associer la cible. Respecter sa confidentialité, rester honnête, plein de confiance et professionnel, demeurer compréhensif, (re)connaître ses limites, être porteur des attentes réalistes, etc. Le Pair éducateur, c'est-à-dire le jeune qui doit parler aux jeunes, la prostituée qui doit amener les prostituée à adopter un changement de comportement, etc. doit connaître son groupe, ses composant(e)s, sa taille, définir avec le groupe le lieu et la méthodologie du travail (langue, discours, récitation, mémorisaion,etc.), s'accommoder des idées visuelles et vocales, des aides visuels, maîtriser la documentation et les sensations (peur).

Emmanuel Makila.

 

Mandaila : ‘‘ Je repars riche d'idées à expérimenter ''

Secrétaire d'Etat à la Famille et aux personnes handicapées du gouvernement belge, Gisèle Mandaila a séjourné du 26 février au 4 mars en RD-Congo. A la faveur de son périple de cinq jours, la Belge d'origine congolaise a travaillé, à l'invitation de son homologue congolais, Otete Omanga, avec une délégation de Congolaises de la diaspora. Mandaila, 37 ans, s'est montrée impressionnée par ses visites dans les différents centres de personnes vivant avec handicap. ‘‘ En venant ici, je pensais apporter une expertise et je repars riche d'idées à expérimenter en Belgique '' a-t-elle répété à plusieurs reprises. Mandaila a parcouru les centres privés et publics, visité les ateliers protégés des sœurs Pittem pour enfants sourds et handicapés mentaux. ‘‘ Ce qui est remarquable c'est que les instructeurs sont des personnes sourdes. Et ils forment les personnes qui encadreront les personnes sourdes '', a-t-elle confié, avant de se rendre au centre ‘‘Bon départ'' à Limete, une école favorisant l'intégration des élèves handicapés. ‘‘Bon départ'' regroupe en son sein 300 élèves dont 120 vivent avec handicap. Madame Mandaila a encore visité le centre national des personnes handicapées qui fabriquent des prothèses, des tricycles, des chaussures orthopédiques ainsi que des parcours de marche pour la rééducation après la polio. ‘‘ Avec peu de moywens, la RD-Congo parvient à faire des miracles dans le domaine de la prise en charge de la personne handicapée ''. Même constat de la secrétaire d'Etat à la maternité Saint-Joseph au cours de sa rencontre avec les femmes souffrant des fistules, une maladie fortement invalidante. L'hôpital a construit un nouveau cadre pour les accueillir. Epouse du belge Jérôme Roux qui, ironie du sort, travaille à Kinshasa pour Bruxelles Export, Gisèle Mandaila s'est aussi rendue à Kikwit dans le Bandundu. ‘‘ J'ai été émerveillée des efforts que les centres Botamona et Botatuba qui pour l'un reçoit les aveugles et pour l'autre les personnes sourdes consentent dans lutte contre l'handicap et la maladie. Ils travaillent dans des conditions difficiles ''. Dans les deux villes de l'arrière pays retenues pour sa visite, Gisèle n'a pu se rendre qu'à Kikwit. Faute des moyens logistiques, son déplacement pour Goma a avorté. Dans son fief natal, elle a visité l'hôpital général de Kikwit, le centre familial qui sensibilise et assure le dépistage de la drépanocytose chez les enfants, tout en les prenant en charge. ‘‘ Après toutes ces visites, je ne peux que répéter que je suis impressionnée par l'efficacité de tous les services que j'ai pu rencontrer. Ils disposent de peu de moyens, mais réalisent des grandes choses '', a-t-elle déclaré. Elle a promis de garder contact avec le ministre des affaires sociales pour échanger les informations et les expertises en matière de politique d'intégration des personnes vivant avec handicap et en politique familiale.

 

De la diaspora. Elles étaient une vingtaine de femmes d'origine congolaise, mais habitant en Belgique, qui avaient fait le déplacement avec la ministre. Elles ont organisé des séances de formations en faveur des femmes d'ici, de toutes tendances politiques. La réalisation de ce projet a eu lieu grâce aux fonds récoltés par la structure ‘‘ oponi mama otongi mboka ''.

A ce jour, par groupe de deux, les femmes de la diaspora sont déjà dans les provinces du pays pour assurer la formation des femmes politiques. La belgo-congolaise s'est dit satisfaite des efforts entrepris par les congolaises pour la réussite de la parité hommes-femmes au sein de la constitution et pour leur volonté d'aller de l'avant.

persyde doowo.

 

La Wallone Arena , venue du pays des ‘‘Oncles'', prêche le civisme et la citoyenneté aux Congolaises

Les Kinoises ont bénéficié du 1 er au 3 mars de l'expérience de leurs semblables belges. A l'initiative de la ministre-présidente de la Communauté française de Belgique, Marie Arena, ces rencontres ont eu comme mission d'encourager des rencontres entre Congolaises d'ici et Congolaises de Belgique. Celles-ci ont encouragé leurs soeurs à participer activement au développement de la RD-Congo. Durant trois jours d'échanges fructueux, les réflexions ont porté sur la citoyenneté, les micro-projets, la santé, le travail social avec les jeunes, ... Ces femmes d'ici et de là-bas ont réfléchi à leur implication dans la reconstruction du pays, avant d'entendre une conférence-débat animée par Marie Arena sur le thème : ‘‘ demain, les femmes dans l'Etat de droit ''. ‘‘ En tant que femme politique progressiste, je partage évidemment la volonté collective des femmes congolaises de renforcer leur leadership dans les sphères politique, économique, social et culturelle. Cette volonté n'a rien d'une course au pouvoir '', a déclaré la numéro un de la Communauté française de Belgique qui veut faire profiter l'humanité de son potentiel féminin. Femme de combat, Arena a fustigé le déséquilibre du monde actuel qui, selon elle, est dû aux violences faites aux femmes. Pour parer aux injustices, elle a invité les Congolaises à construire leur droit, leurs règles de vie en commun et les principes devant régir les relations entre les individus. La Belge a aussi invité ses semblables à construire la démocratie en considérant le civisme, la citoyenneté et la participation comme de véritables priorités.

Femme de civisme. Selon elle, ‘‘ Le mal des femmes provient du fait qu'elles manquent parfois de cohérence entre ce qu'elles disent et ce qu'elles font ''. La cohérence est cependant cruciale en matière de civisme. Marie Arena a aussi constaté que les Congolais à l'instar d'autres peuples éprouvent des sérieuses difficultés d'inscrire la citoyenneté dans leurs différentes législations. ‘‘ Il est fondamental que les femmes investissent les lieux de décision, que ceux-ci soient politiques ou économiques '', a-t-elle martelé, rappelant que l'égalité homme-femme reste un combat. Elle estime que la progression de la participation des femmes viendra à bout des résistances au partage du pouvoir entre sexes.

L'accès des femmes. Pour la ministre présidente de la Communauté française de Belgique, la construction de la RD-Congo implique la participation active des femmes et des hommes. ‘‘ En Belgique , poursuit-elle, les femmes sont nombreuses à s'impliquer dans les mouvements sociaux, les syndicats mais elles sont rarement mises en avant et promues à des postes de décision ''.

Les femmes sont éligibles en Belgique depuis 1920. Elles votent à toutes les élections depuis 1948, seulement. Mais l'égalité des droits politiques ne s'est pas traduite par une représentation égale des femmes et des hommes dans l'hémicycle. Jusqu'à la fin des années 60, les femmes belges ne représentaient pas plus de 3 pc des parlementaires. Ce n'est que dans les années 90 qu'apparaît le débat sur les quotas et la parité pour améliorer la participation politique des femmes. En analysant l'expérience des femmes belges, on pourrait penser que les Congolaises demandent trop. A peine commencé le combat, les femmes de la RDC bénéficient de la loi sur parité et autres avantages sociaux.

blaise ndongala.

 

BUSINESS

Un nouveau fonds fiduciaire de la Banque mondiale destiné à soutenir l'essor des pays performants

Le Conseil du Groupe de la Banque mondiale a approuvé la création du Fonds catalyseur de croissance pour l'Afrique (ACGF), fonds destiné à fournir de façon ciblée des appuis financiers dans le but de stimuler une croissance économique partagée et d'aider à réaliser les objectifs de développement pour le Millénaire qui se révèlent difficiles à atteindre. Ce fonds s'inscrit dans le cadre du Plan d'action pour l'Afrique du Groupe de la Banque mondiale, qui a été approuvé en septembre dernier et établit une structure pour aider le continent à obtenir des résultats en matière de développement, en s'attachant avant tout à accélérer la croissance et à faire en sorte que les pauvres, les femmes et les populations rurales aient les moyens de prendre part à une expansion économique. Il s'agit d'un fonds fiduciaire multidonateur qui viendra compléter l'action de l'Association internationale de développement (IDA) en apportant un financement rapide pour des programmes au niveau des pays dont le choix doit s'établir en fonction de critères spécifiques pour remédier à des facteurs déterminés qui empêchent les pays en question de réaliser leur potentiel pour une croissance partagée.

Origine. L' ACGF résulte également de l'engagement pris par les bailleurs de fonds internationaux pour accroître l'aide au développement en faveur de l'Afrique. Ces donateurs sont invités à contribuer à hauteur de USD 1 milliard au fonds, qui sera géré par la Banque mondiale. Le Royaume-Uni s'est d'ores et déjà engagé à fournir £ 200 millions pour la période 2006-08. Considéré comme un mécanisme de financement pilote, le fonds fera l'objet d'une évaluation indépendante après trois années d'existence.

Ses financements serviront à soutenir des initiatives de développement dans trois catégories de situations : · Pour les pays performants qui gagneraient à entreprendre des programmes ciblés pour éliminer les facteurs faisant obstacle à une croissance soutenue d'un niveau propre à réduire sensiblement la pauvreté.

· Pour les pays en mutation qui sont perçus comme faisant la transition entre une phase d'instabilité ou de faible performance et une autre, caractérisée par l'amélioration régulière de leurs politiques.

· Pour les initiatives qui vont dans le sens d'une intégration régionale en finançant des programmes pour le renforcement de ‘‘ biens publics '' régionaux qui puissent améliorer le climat nécessaire à l'investissement et à la croissance dans un groupe de pays donné. ‘‘ En utilisant ce fonds pour renforcer les programmes de développement existants, on peut aider certains pays à surmonter des contraintes majeures et à accéder à un niveau de croissance supérieur '', a déclaré Gobind Nankani, vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique. ‘‘ Ces programmes peuvent produire des effets d'entraînement positifs pour les pays voisins, ainsi qu'un fort effet d'émulation pour toute l'Afrique, en établissant des modèles plus convaincants pour un processus de transformation soutenu '', a-t-il ajouté.

Les financements du fonds seront intégralement accordés sous forme de dons et seront destinés aux gouvernements ou à des institutions telles que les groupements économiques régionaux. Les projets financés pourront être des versions à plus grande échelle d'opérations existantes de l'IDA ou des projets nouveaux et autonomes. L'exemple du Mozambique montre l'intérêt qu'il y a à consentir un important investissement en matière de développement lors d'une phase de démarrage économique. Ce pays, qui sortait en 1994 d'une période de guerre et de mégestion , a bénéficié d'une aide substantielle jusqu'à améliorer ses taux de scolarisation, à baisser son taux de mortalité infantile et à remettre en état son réseau routier. Ces changements ont contribué à une baisse du taux de pauvreté, qui est tombé de 69 pc en 1997 à 54 pc en 2003.

Critères. Les investissements dans chacune des catégories définies plus haut sont assujettis à des critères précis. Pour les pays performants, il s'agira de présenter des taux de croissance soutenus, d'avoir en place un cadre de politique générale adéquat ainsi qu'une stratégie nationale pour assurer la croissance de l'économie. Enfin, il devra exister des éléments établissant que le pays concerné est soumis à des contraintes spécifiques qui l'empêchent de parvenir comme il le pourrait à des niveaux de croissance plus élevés. Pour être qualifié de pays en mutation, un pays devra avoir en place un programme de réforme durable et montrer qu'il a une possibilité bien établie de parvenir à un taux de croissance nettement supérieur. Pour ce qui est des projets régionaux, les pays concernés devront avoir en place des cadres de politique adéquats ainsi que des stratégies crédibles pour assurer la croissance. Ils devront en outre produire des arguments solides pour établir que leur rythme de croissance s'accélérerait s'il y avait moyen d'éliminer certaines contraintes à l'échelon régional. À ce niveau, l'ACGF exigera en outre l'existence d'un organisme régional pour gérer le programme.

 

Les frontières avec l'Ouganda sont encore déclarées poreuses

La Police nationale oeuvrant au Poste-frontière entre la RD-Congo et l'Ouganda à Beni a mis la main, dimanche 5 mars, sur une cargaison d'environ 150 m 3 de carburant et plus de 20 tonnes de Wax imprimés chargés dans des camions. Ces marchandises qui provenait du Kenya, selon des sources onusiennes, est entrée frauduleusement en RD-Congo sans payer les droits d'entrée à l'Ofida, ont rapporté les mêmes sources. Des militaires basés à Kasindi où est implantée l'administration douanière, sont accusés de complicité dans cette opération. Cette pratique est monnaie courante à la frontière où les hommes en armes, militaires et policiers confondus, usent de chantage et d'intimidation à l'endroit des services commis aux postes douaniers en vue de ‘‘ dédouaner '' des ‘‘ roquettes '' sans payer au trésor public. Pas de panique. Les ‘‘ roquettes '' ne sont autre chose que ces marchandises en libre parcours, non manifestées, déclarées parfois sur les ‘‘ Bill of coast '' d'où leur appellation de ‘‘ BILOKOS ''. Outre la complicité des militaires, on peut indiquer celle des douaniers qui reçoivent des bakchichs pour faire passer les marchandises. Tout prend prétexte de l'octroi du monopole que l'OFIDA a consenti à l'entreprise SEP-Congo sur le dédouanement des produits pétroliers, à Beni, et dans toute la province du Nord-Kivu. La décision de l'administration douanière prise le 30 décembre dernier, a cependant soulevé des protestations dans les milieux des déclarants en douane de la place. L'OFIDA a fait ainsi de SEP-Congo le principal commissionnaire en douane agréé de la région. Ce monopole lui a en plus donné l'exclusivité du dédouanement, non seulement des produits pétroliers, mais aussi des marchandises diverses, protestent les sources. Ce qui n'est pas jusqu'à ce jour du goût d'autres opérateurs économiques de Beni, notamment, les professionnels de la douane. Ceux-ci estiment que l'OFIDA donne trop de pouvoir à SEP Congo. ‘‘ SEP Congo ne dispose d'aucune installation au Nord-Kivu. Avec 2 personnes vous voulez donner des activités en matière du dédouanement des produits pétroliers à un seul commissionnaire en douane '', a protesté le président provincial de l'Union nationale des déclarants à Beni, Alphonse Bunze.

Selon la même source, depuis la décision de l'OFIDA, les activités sont officiellement paralysées mais les importations frauduleuses se sont multipliées sous le nez et la barbe du bon Dieu.

Le vice-gouverneur du Nord-Kivu chargé des Finances et économie, Kaisavira Mbake, en visite dans la région, a ordonné la saisie des marchandises importées frauduleusement et des camions qui les transportaient afin d'enquêter sur cet état de chose.

Les frontières de la RDC , surtout des territoires autrefois administrés par le groupe rebelle RCD, aujourd'hui mué en parti politique, sont déclarées poreuses dans tous le sens, à l'entrée des marchandises comme à la sortie des ressources naturelles de la RDC.

Emmanuel Makila.

 

. Une cérémonie de lancement d'un nouveau système de transfert de marchandises, ferroutage, s'est déroulée lundi 28 février dans la ville de Mwene Ditu, située à 130 kilomètres au sud de Mbuji-Mayi. Ce projet de la Société des chemins de fer du Congo (SNCC) consiste à transporter les marchandises des clients de bout en bout, en combinant le train et la route. L'opérateur économique qui expédie sa marchandise pourra la retirer directement au marché soit à son domicile. Sur place, il pourra ensuite s'acquitter des frais de transport et de différentes taxes. Auparavant, les marchandises venant du Katanga par exemple étaient acheminées par la SNCC jusqu'à Mwene-Ditu. De là, les commerçants se chargeaient de les faire transporter jusqu'à destination.

. ICCN, Institut congolais pour la conservation de la nature a défini fin février ses actions prioritaires pour 2006. Lors de sa 2 ème réunion annuelle, l'ICCN s'est dit déterminé à développer des mécanismes de financement durable des aires protégées, de concevoir et de mettre en oeuvre une stratégie de conservation communautaire et enfin à entreprendre des actions de sécurisation de ces zones. Les participants à la rencontre de Kinshasa ont par ailleurs invité le gouvernement à améliorer les conditions salariales et professionnelles du personnel, à doter l'ICCN d'un budget conséquent pour son fonctionnement, à assurer l'intégrité et l'intangibilité des frontières des aires protégées et à prendre des mesures urgentes d'évacuation des bandes et groupes armés ainsi que des populations étrangères armées qui y sévissent. L'ICCN, pour sa part, a été invité par ses partenaires à assurer la formation de nouvelles unités et à procéder au recyclage continu du personnel, à accélérer le processus en cours de révision de la loi relative à la conservation et à mettre en place les mécanismes de ‘‘ Fund raising '' en vue de contribuer au financement des Aires protégées. Les partenaires de l‘Institut ont, de leur côté, été exhortés à mettre en place un mécanisme de ‘‘ Trust Fund '' pour son financement durable et à renforcer le lobbying au niveau international en faveur des aires protégées .

***THE END***

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