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Les fils Mobutu demandent pardon aux opprimés de la dictature

Mobutu Sese Seko est décédé en 1997, à l'âge de 66 ans. Arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat militaire le 24 novembre 1965, cinq ans à peine après l'indépendance du Congo, il avait dirigé le pays durant 32 ans. Deux fils de feu le président Mobutu Sese Seko, décédé le 7 septembre 1997 au Maroc, ont demandé pardon à tous ceux qui ont été opprimés par le régime dictatorial de leur père, lors de la commémoration du dixième anniversaire de sa mort, a rapporté l'agence de presse APA (indépendante) . Ils se sont exprimés ainsi vendredi à Kinshasa au cours d'une messe d'action de grâces célébrée en la cathédrale Notre-Dame du Congo dans la commune de Lingwala, l'une des 24 que compte la capitale congolaise.

"En son nom, nous demandons pardon à tous ceux qu'il a blessés de son vivant", a dit l'un deux, Giala Mobutu, au nom de la famille biologique du deuxième président de la République démocratique du Congo (RDC), rebaptisée Zaïre durant la seconde partie de son "règne". Giala a loué les qualités paternelles de son défunt père que lui, ses frères et soeurs avaient surnommé "le pater". "Il nous emmenait avec lui profitant des vacances scolaires pour parcourir le pays, en vue de prendre contact avec les populations régionales", a-t-il témoigné.

"C'est une journée de pardon, nous avons des reproches à nous faire nous-mêmes. C'est l'occasion également de pardonner tous ceux qui nous font du mal", a déclaré à la presse l'aîné des fils vivants du défunt maréchal, Joseph-François Nzanga Mobutu, à l'issue de cette messe organisée simultanément dans les différentes églises des chefs-lieux des provinces du pays, selon un communiqué des organisateurs remis à la presse.

Les fils Mobutu, membres de l'Union des démocrates mobutistes (UDEMO), qui a conclu une alliance électorale avec le président Joseph Kabila lors de l'élection présidentielle d'octobre 2006, assument respectivement les fonctions de ministre d'Etat (équivalent à vice-Premier ministre) chargé de l'Agriculture et celle de député national.

"C'est une journée de fierté parce que dix ans après la disparition du maréchal Mobutu, mon frère et moi accédons aux institutions de la République par le processus démocratique que ce dernier a lancé en 1990", a-t-il confié.

Le maréchal Mobutu Sese Seko était décédé le 7 septembre 1997 à l'hôpital militaire de Rabat, emporté par un cancer de la prostate à l'âge de 66 ans -il ne pesait plus que 40 kilos. Il vivait en exil au Maroc depuis son départ de son fief de Gbadolite (Equateur, nord) le 18 mai 1997, deux jours après avoir fui Kinshasa en compagnie de sa proche famille et de quelques fidèles face à l'avancée de la rébellion de l'Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, le père de l'actuel chef de l'Etat. Arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat militaire le 24 novembre 1965, cinq ans à peine après l'indépendance du pays, il l'avait dirigé durant 32 ans. (belga)

© Congo Vision


Avant de mourir, Mobutu avait demandé pardon, révèle l'un de ses fils 10 ans après la disparition du Maréchal du Zaïre

Kinshasa, 10/09/2007 / Politique

« Mobutu en tant qu'un politique, était un homme exigent pour lui-même d'abord et pour ses citoyens; il aimait l'ordre et la ponctualité. En tant que père dont j'étais fils, il avait beaucoup d'amour et d'affection. En tant que chrétien, je demande pardon à tous ceux qu'il aurait offensé pendant son séjour terres­tre », a déclaré Giala Mobutu d'une voix pleine d'émotion à la fin de la messe d'action de grâces qui était organisée le 7 septembre en la cathédrale Notre Dame de Lingwala, en mémoire du maréchal Mobutu à l'occasion du l0ème anni­versaire de sa mort.

Outre les membres de famille, les partisans de l'Union des démocrates Mobutistes (UDEMO), plusieurs person­nalités politiques ont pris part à cette messe.

L'officient du jour, mon­seigneur Dominique Bulama­tari, a au nom de l'administra­teur apostolique, monseigneur Daniel N'Landu, félicité toutes les personnes qui ont organisé cette messe en mémoire du maréchal.

« Ce n'est pas ici une occasion de reconnaître ses mérites ou d'établir ses fai­blesses, mais c'est plutôt l'oc­casion de reconnaître la rela­tivité du pouvoir politique par rapport à « l'autorité de Dieu », a-t-il exhorté. Et de souligner « nous sommes des pèlerins sur cette terre. Nous sommes donc obligés de marquer notre vie sur terre par de bons actes si non, nous n'hériteront pas de la gloire de Dieu ».

Beaucoup de gens qui ont connu le maréchal Mobutu ont délié leurs langues pour évoquer quelques souvenirs de l'illustre disparu. « C'est un homme qui avait beaucoup de respect pour le métier de la presse. Il savait respecter les journalistes », a témoigné Ki­bambi Shintwa. « Il a le mérite d'avoir su gérer le pays dans l'unité. Avec lui, l'intégrité territoriale était sacrée », a déclaré Omer Egbake.

Exposition photo­graphique à la résidence du Maréchal

Après la messe, la famille du feu maréchal, no­tamment, le ministre d'Etat à l'Agriculture, pêche et éleva­ge, François Joseph Mobutu Nzanga et le député national Giala Mobutu a convié les invi­tés à une exposition des pho­tos de leur défunt père dans sa toute première résidence sise avenue Kimbondo, dans la commune de Bandalungwa. Cette maison, Mobutu l'avait achetée quand il était encore colonel.

L'exposition portait sur quelques vingtaines de photos du maréchal avec de grandes personnalités de ce monde (Pape Jean-paul II, John Kennedy, François Mit­terrand, Pompidou, Senghor, Houphouët Boigny etc.) d'une part, et de l'autre des prises de vue à l'occasion de grandes manifestations politiques du pays et avec sa famille.

Parcours d'un homme courageux

Juste avant sa mort, il dira « qu'il a pardonné à tous et qu'il souhaite également recevoir le pardon de tous ». Il émet le vœu que l'on se souvienne de lui comme « un homme courageux ».

Joseph Désiré Mobutu est né à Lisala, le 14 octobre 1930. Fils de Albéric Gbémani et de Marie-Madeleine Yemo.

En 1950, il est enrôlé dans la Force Publique (FP) et envoyé à l'Ecole centrale de Lulua­bourg (Kananga), pour suivre une formation de secrétaire comptable dont il obtient le brevet en 1952. en 1953, il est affecté à l'Etat-major de la Force Publique à Léopoldville. Là, il collabore à la rédaction du journal de l'armée « Sango ya bisu » et puis à celle de « L'Avenir ».

Libéré de ses engagements militaires en décembre 1956, il entre dans le comité de rédaction des  « Actualité Africaines »  et rencontre pour la première fois Patrice Emery Lumumba.

En 1960, lors de la mutinerie de la FP, le chef de l'Etat Kasa-vubu et le Premier ministre Lumumba lui confient la mission de pacifier les esprits dans les camps militaires. Le 8 juillet 1960, il est nommé chef d'Etat-major de l'armé avec grade de Colonel.

Le 14 septembre 1960 le colonel Mobutu suspend les institutions politiques et met en place une équipe de jeunes technocrates, le collège des  Commissaires généraux.

Le 24 novembre 1965, après la prise du pouvoir par le haut Commandement Militaire des Forces Armées, il assume les prérogatives constitutionnelles  du chef de l'Etat.

Elu à la magistrature suprême en 1970, il est réélit en 1977 et 1984. Sur proposition de l'ordre des Compagnons de la Révolution, il est élevé au rang de Maréchal du Zaïre. Le 24 avril 1990, il autorise le multipartisme en abandonnant ainsi la présidence du parti unique le MPR.

Le 18 mai 1996, il quitte le pays à partir de Gbadolité suite à la prise du pouvoir de l'AFDL. Il est alors accueilli au Maroc par le roi Hassan II.

Emporté par la maladie, le Maréchal Mobutu meurt le 7 septembre 1997. I1 repose désor­mais dans le cimetière chrétien de Rabat, au Maroc.

(Ern.)

Freddy Kilubi/Le Phare

© Congo Vision


Kinshasa refuse de négocier avec Nkunda

(Le Phare 11/09/2007)

Le cessez-le-feu, décrété par la Monuc en fin de semaine dernière sur le front de Sake, au Nord-Kivu, tient toujours la route. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les soldats insurgés sous la coupe de l'ex-général rebelle Laurent Nkundabatware ne font plus parler la poudre.

Dans l'entendement de la Monuc, des négociations pour le retour d'une paix durable auraient dû déjà être engagées entre les deux parties. " Nous observons le cessez-le-feu depuis vendredi, sur tous les fronts. Nous attendons que le gouvernement délègue des gens pour entamer des discussions avec nous ", soutient un certain Séraphin Mirindi, qui revendique le grade de major chargé des opérations dans l'armée de l'ex-général Nkunda.

Le ministre de la Défense intransigeant

Réagissant à chaud au sujet du dernier développement des événements de Sake et sa périphérie, au Nord-Kivu, le ministre de la Défense, Chikez Diemu, a rejeté toute hypothèse de dialogue entre le gouvernement central et une bande d'insurgés. Il n'a demandé qu'une chose aux compatriotes en uniforme déjà mixés mais encore sous l'emprise de Nkunda, c'est la réintégration sans conditions des rangs de l'armée républicaine en vue de leur envoi dans des centres de brassage. Quant au sort de Nkunda, il devrait être réglé par la justice militaire, à la mesure de tout ce qu'il est en train de causer comme torts au pays. Chikez s'est voulu intransigeant : pas négociation avec un criminel.

Les FARDC décidées à faire le ménage au Nord-Kivu

Le chef d'Etat-Major général des FARDC, le lieutenant-général Dieudonné Kayembe, était en mission d'inspection dans le Nord-Kivu, pendant le dernier week-end. Arrivé à Goma samedi, il a survolé la zone des combats (Sake), le même jour : " Je suis ici mandaté par le Chef de l'Etat. Ma mission est d'évaluer la situation sur le terrain ", a-t-il fait savoir à la presse.

On se souvient qu'il y a deux semaines, après un court séjour au Nord-Kivu, il avait déclaré ignorer les soi-disant accords de Kigali entre le gouvernement et l'ex-général Nkunda, parce que, soutenait-il, il n'avait jusque-là aucune preuve écrite de leur existence.
Dans un communiqué remis dimanche à la presse, l'Etat-Major des Fardc ont réaffirmé leur détermination " à pacifier la partie orientale du pays et à mettre hors d'état de nuire toute insurrection, toute rébellion et tous les groupes armés encore actifs en RDC ". C'était en réponse à la campagne d'intoxication amorcée par Nkunda et ses partisans, dans leur débandade devant la contre-offensive des troupes gouvernementales, accusant celles-ci de se livrer aux exactions et pillages, alors que ce sont eux qui faisaient vider les villages de leurs habitants.

Les promesses électorales de Kabila

Lors de sa campagne électorale au Nord et au Sud-Kivu, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle, en juillet 2006, le chef de l'Etat, Joseph Kabila, avait promis de restaurer la paix et la sécurité dans cette partie de la République. Dans son discours d'investiture, le 06 décembre 2006, il avait annoncé la fin du règne de l'impunité et un châtiment exemplaire à quiconque se permettrait de remettre en cause la paix et l'unité nationale.

Le refus de Kinshasa de négocier avec Laurent Nkunda, entre autres facteurs, tient à l'état d'esprit qui règne chez les populations autochtones de l'Est. Au stade actuel, celles-ci verraient comme une trahison de la patrie tout acte allant dans le sens du dialogue avec des rebelles de l'acabit de Nkunda, Mutebusi et autres. Dans leur compréhension, les ennemis de la paix n'ont droit à aucune concession, politique, diplomatique ou militaire.
Kinshasa est ainsi partagé entre la pression de la communauté internationale et celle des autochtones kivutiens.

2007-09-11

(Jacques Kimpozo Mayala)

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