La course vers le vide : les institutions souffrent d'un déficit d'efficacité et de crédibilité
(Congolite, 22/10/2007)
22 octobre 2007 - Parmi les grands analystes mondiaux de la situation actuelle de la RDC, très peu misent sur un avenir radieux pour notre pays dans les dix années qui viennent. A vue humaine, il ne semble pas qu'il y ait aujourd'hui un socle d'espoir à partir duquel on peut croire que la nation congolaise a pris une bonne direction, susceptible de la conduire à résoudre les problèmes cruciaux de son existence comme nation crédible, respectable, ambitieuse, créative et portée par la ferme détermination de renverser la vapeur de sa crise et d'imaginer un avenir pour lequel elle engagerait toutes les richesses de son intelligence et de ses capacités inventives. Aujourd'hui, le pays donne globalement l'impression de tourbillonner vers le néant. Les tendances profondes qui rythment son organisation interne et déterminent sa position internationale ne poussent pas à la confiance en l'avenir.
Du point de vue politique, tout le monde perçoit l'intention que le pouvoir en place développe pour s'imposer comme un pouvoir dictatorial animé par des hommes dont le projet est de se pérenniser à la tête du pays par tous les moyens nécessaires : ceux du recours à la violence et aux armes comme ceux d'une démocratie de façade et de parade destinée à amuser la galerie des parrains de l'ombre à l'échelle mondiale. Les institutions de la République souffrent d'un déficit profond d'efficacité et de crédibilité. Beaucoup de parlementaires clament haut et fort que la RDC n'a ni gouvernement ni premier ministre. Ils trouvent le premier ministre amorphe et son gouvernement pollué d'incompétence. Le parlement et le sénat expérimentent tous les jours leur destin d'impuissance : les députés et les sénateurs de l'opposition y crient leur rage sans que quoi que ce soit se dessine comme horizon et bouge pour réorienter l'action gouvernementale. Les gouvernements provinciaux sont manifestement privés de moyens d'action et se noient pour la plupart dans des querelles politiciennes sans consistance. De nombreux partis politiques se sont volatilisés depuis la fin du processus électoral. Ceux qui restent ne semblent plus savoir réellement à quoi sert un parti politique dans la dynamique de la vie d'une nation : la majorité présidentielle n'a plus de colonne vertébrale; l'opposition dite constitutionnelle broie du noir en se contentant de pouvoir être financée par l'Etat; l'opposition non constitutionnelle ne prend aucune initiative de grande envergure pour rompre la monotonie et la léthargie d'une vie politique sans panache. Même la société civile semble s'accommoder d'une invisibilité que lui imposent les mécanismes d'une dictature en construction. Elle est comme dans un théâtre d'ombre où elle apparaît de temps à autre pour se faire peur à elle-même sur l'état du pays puis disparaît, en attendant qu'un événement malheureux surgisse de nouveau pour la réveiller de sa torpeur et lui donner encore l'opportunité de se mettre à hurler contre les loups et à aboyer contre une caravane qui avance, sûre d'elle et imbue de sa position, même si elle ne sait pas où elle va ni vers où elle conduit la nation. Même la classe intellectuelle semble se courber, se coucher et s'aplatir, condamnée à commenter les événements et à les subir au lieu d'en être un acteur déterminé et créatif. Elle n'anime plus une culture de résistance, encore moins une volonté de résilience. Quand au peuple, il désespère et attend. Il ne voit aucune lueur d'espérance et ploie sous le joug d'un destin qu'il ne comprend plus, absolument. Il prie en dansant sur le gouffre.
Au plan international, la RDC est toujours considérée comme un pays profondément malade, atteint à la fois d'une incurie économique bouleversante et d'un effarant manque du sens d'initiative et d'organisation pour conduire son destin selon ses intérêts vitaux. Pris entre les griffes des voisins féroces et des conglomérats militaro-industriel s qui veulent ses richesses sans du tout penser à son développement, il s'agite comme un mourant en quête d'un peu d'air. Dans une politique financière chaotique où un budget de misère espère une bouffe d'oxygène de la part de la Chine pendant que les institutions financières internationales critiquent une gestion calamiteuse et menacent de tout faire imploser si le Congo ne se conforme pas à une orthodoxie économique mondiale en folie, le pays perd lui-même la raison et se précipite vers le vide.
Dans cette situation, seule une infime minorité appartenant au cercle du pouvoir politique tire son épingle du jeu. Elle ne donne l'impression ni de penser, ni de vouloir offrir une prospective féconde aux populations, ni d'être capable de bâtir une vision alternative et des pratiques de transformation sociale ambitieuse. Elle jouit de ses trésors, c'est tout. Elle jouit de sa position dans les rouages de l'Etat., un point un trait Elle jouit et célèbre ses orgasmes immondes dans l'enrichissement ostentatoire qui manifeste son manque de projet réel pour la nation.
Dans sa jouissance, elle se ment à elle-même sur sa propre capacité d'action et ment à toutes nos populations sur les perspectives qu'elle est capable de leur offrir. Au fond, elle parle pour parler et s'agite pour s'agiter. Elle n'a ni âme ni intelligence.
2. Les possibles qui se présentent à nous
Face à cette situation, le scénario le plus catastrophique pour notre avenir serait que ce système actuel dure et se pérennise, qu'il parvienne, comme le mobutisme dans le temps, à s'infiltrer dans les fibres les plus intimes de notre être, de nos cœurs, de nos consciences et de nos esprits pour nous envoûter et bloquer en nous toutes possibilités de résistance, de révolte et de résilience. Ce scénario n'est pas une chimère. Le régime de Mobutu a duré plus de trente temps, malgré ses folies, ses délires, ses crimes, ses incompétences, ses mascarades et son manque de consistance et de projet. Il n'est pas exclu que notre système actuel, bien conseillé par des experts en dictatures tropicales et bien encadré par une soldatesque tribalisée et droguée, s'implante pour longtemps sur notre sol et nous maintienne dans un immobilisme mortel.
Un deuxième scénario serait que le système prenne conscience de ses propres pesanteurs mortelles et décide de s'amender en réorientant de fond en comble ses projets et ses ambitions. C'est qui semble moins probable avec le gouvernement actuel. Les plus clairvoyants de ses animateurs pourraient le conduire à rompre avec son jeu de marionnette entre les mains d'un système mondial dévoyé, pour commencer à penser au lieu de jouir sur nos misères, pour agir au lieu de danser autour du vide.
Le troisième scénario est aujourd'hui imaginé et défendu par des Congolais et des Congolaises qui n'ont foi qu'en une révolution armée, en un changement de régime par la violence révolutionnaire, pour parler comme eux. Le site Internet Congoone à Bruxelles et l'Institut Kadhafi en Libye sont aujourd'hui des hauts lieux de cette idéologie, globalement parlant. On y entend des voix de plus en plus fortes qui poussent les Congolaises et Congolais à se révolter contre le pouvoir actuel pour le renverser avec les mêmes moyens que lui-même avait utilisés pour renverser la dictature de Mobutu.
Le quatrième scénario serait de renoncer à toute violence et d'engager une vaste révolution citoyenne fondée sur la mobilisation des énergies créatives locales et des volontés organisatrices de tous ceux et toutes celles qui pensent que la clé du changement n'est pas le pouvoir politique exercé d'en haut, mais la dynamique politique du peuple qui s'organise d'en bas pour réaliser son propre projet de développement solidaire, sa propre vision de l'avenir, en se dotant d'un leadership plus authentiquement congolais, patriote et très compétent à la tête de l'Etat. Le pouvoir incompétent actuel et son entourage corrompu qui lui sert de ronde dans l'inefficacité et l'incompétence doit être délcaré démissionnaire. Certaines voix sur Congoone et d'autres comme les militants du Rassemblement pour une nouvelle société (RNS) ou de l'Alliance solidaire et démocratique pour le Congo (ASDC) ‘élèvent pour défendre cette option.
Je ne souhaite pas aujourd'hui que le premier scénario, celui de la pérénisation du régime actuel d'occupation étrangère, se concrétise. Le pays n'en tirera aucun bénéfice. Nous risquons pour de longues années encore de nous enfoncer dans la misère, la pauvreté et l'abandon social pour une multitude de nos compatriotes. La dictature nous rendra bêtes. Nous serons la proie de nos voisins qui s'enrichiront sur notre dos et se délecteront de notre idiotie. Un tel avenir n'est pas acceptable, à aucun prix.
Je ne souhaite pas non plus que le troisième scénario, celui de la violence meurtrière, s'impose à nous et nous livre encore à une catastrophe comme celle de la marche de l'armée rwandaise sur Kinshasa. Nous savons à quoi a abouti cette marche : à l'avilissement de notre nation, à l'imbécillisation de nos esprits, au chaos de la guerre d'occupation étrangère, aux massacres de nos populations par une soldatesque ivre de sang, au pillage de nos richesses et à l'immobilisme d'une troisième République comique et sans consistance.
Je vous entends me dire : « il y a un cinquième scénario que vous oubliez, celui de l'avènement d'une quatrième République, avec des hommes nouveaux et des femmes nouvelles décidés à inventer une nouvelle politique dans notre Congo . »
Rassurez-vous, je n'oublie pas ce scénario. C'est celui qui a ma préférence et qu'il nous faut tous et toutes préparer, si nous aimons notre pays.
Kä Mana,
Philosophe et théologien congolais
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Kyungu interpellé par l'Assemblée Nationale
(Dominique Mukenza & Freddy Kilubi)
Par une motion incidentielle, le député Denis Kambayi a dénoncé les propos tenus dernièrement par le président de l'assemblée provinciale du Katanga , Gabriel Kyungu wa Kumwanza, susceptibles de provoquer des troubles sociaux.
L'élu du Mont Amba, à Kinshasa, a souligné que ces propos ont été tenus lors d'un meeting populaire que Kyungu avait animé à l'intention de la population de la ville minière de Kolwezi, au Katanga.
Dans son adresse aux habitants de cette ville, Gabriel Kyungu s'en était pris, encore une fois, à la communauté kasaïenne dont il disait ne pas comprendre le comportement qu'il avait qualifié d'envahisseur. En effet, quelques sujets d'origine kasaïenne revendiquent leurs maisons spoliées lors de l'épuration ethnique de 1992. Revendication dont le président du parlement provincial, dans un langage virulent et non sans menaces à l'endroit des ressortissants kasaïens habitant le Katanga, refuse de reconnaître le bien-fondé. Estimant que 15 ans après, on ne peut plus prétendre être propriétaire d'une maison à Kolwezi . Ceux qui les occupent actuellement, les occupent régulièrement, a-t-il martelé.
Raison pour laquelle, en vue d'éviter la réédition des événements macabres de triste mémoire de cette époque, Denis Kambayi a suggéré à la plénière qu'une option soit levée.
Convaincu de l'importance de la question, le président de l'Assemblée nationale a proposé la mise sur pied d'un petit comité des sages chargés d'entendre le président de l'assemblée provinciale et faire rapport à la plénière qui, à son tour, lèvera une option dans le sens de parer à toute éventualité susceptible de mettre en mal l'unité nationale. Proposition adoptée majoritairement par la plénière.
L'idée de départ était que les membres de ce comité effectuent le déplacement du Katanga pour remplir la mission leur confiée, mais Joseph Nsinga Udjuu a cassé cette alternative dans une intervention musclée où il n'a pas caché sa colère face à ce type de comportement. Pour lui, la représentation nationale ne doit pas se déplacer pour rencontrer un individu, fût-il président de l'assemblée provinciale. La démarche doit plutôt être le contraire. C'est Gabriel Kyungu qui doit effectuer le déplacement de Kinshasa où il devra être entendu par le comité mis en place par la plénière. Proposition fortement applaudie, avant que la plénière ne l'adopte.
Dans la même foulée, à la demande du député Kyaviro, l'ex-vice-président de la République, en l'occurrence Azarias Ruberwa, sera aussi entendu par le même comité pour les propos tenus sur les antennes de RFI où il a considéré que les Tutsi congolais sont des sous-hommes et qu'ils sont victimes d'un système qui s'apparente à la ségrégation que les noirs américains avaient connue il y a quelques décennies et à l'apartheid qui a sévi en Afrique du Sud.
Des sources proches du présidium de la chambre basse du parlement, Le Phare a appris que pendant que les députés fustigeaient le comportement récidiviste de Kyungu wa Kumwanza, celui-ci aurait téléphoné pour dire qu'il ne comprenait pas comment une chaîne de télévision de Kinshasa avait réussi à enregistrer ses propos. En plus, lesdits propos étaient dépassés par rapport à l'évolution des événements.
On ne peut clore ce chapitre sans faire allusion au reproche que le président Vital Kamerhe a fait à ses collègues députés amis ou proches de Kyungu qui affichaient une attitude de soutien à leur ami pendant que l'on débattait de la motion de Denis Kambayi. Fidèle à son style, Vital Kamerhe n'a pas emprunté le dos de la cuillère pour interpeller la conscience de ses collègues pour leur soutien aveugle et dangereux au mal.
A titre d'exemple, le président de l'Assemblée nationale a rafraîchi la mémoire des députés sur la causerie qu'il avait eue à l'époque avec le compatriote Thomas Lubanga à qui il avait conseillé de cesser les hostilités en vue de permettre la pacification de la nation qui avait trop payé de la guerre. Le refus de ce dernier l'avait conduit là il est aujourd'hui.
Ci-dessous, la traduction de l'un des meetings de Kyungu wa Kumwanza à Kolwezi dont le contenu peut déjà être considéré comme son propre acte d'accusation Kyungu wa Kumwanza : son propre acte d'accusation
En tournée dans les différents districts et territoires de la province du Katanga , le président de l'Assemblée provinciale accompagné de députés provinciaux élus de Kolwezi s'est adressé aux populations de cette ville dernièrement.
Voici l'intégralité de son message adressé en swahili:
Bonjour mes frères ! Comment allez-vous ? Vous ne connaissez même plus votre langue. Pourquoi vous tenez-vous si loin de moi comme ça? Suis-je devenu un feu ? Ah ! Je vois, vous vous dites que je suis venu en homme d'Etat. Je vous en prie mes frères. Approchez !
Depuis mon élection d'abord comme député, ensuite comme président de l'Assemblée provinciale, je ne suis pas encore venu ici. Je vous demande pardon pour cette longue absence. Avant de venir vous voir, je devais d'abord discuter avec les autorités du pays sur certains problèmes dont je vais vous entretenir aujourd'hui.
Comme vous le savez, nous n'avons jamais eu peur de personne. N'est-ce pas ? Aujourd'hui nous allons éventrer le boa. Avant d'en arriver là, laissez-moi vous présenter les compliments du chef de l'Etat. Vous l'aimez, n'est-ce pas ? Vous l'aimez ou vous préférez l'autre type là aux grosses joues qui s'est enfui au Portugal ? La foule rétorque :»nous l'aimons à 100 % pour 100 % !»
Vous aussi avez grossi comme lui, lance la foule ! Rires, puis il répond: non ! On mange un peu et on a grossi un tout petit peu seulement.
Je viens ici en tant que président de l'Assemblée. Je fais comme le fait l'autre. Qui ? demande la foule. Rire, celui que vous appelez, « gouverineri », Rire ! Ce Blanc rit, ce Blanc l'enfant de Juesse, comme il aime le dire lui-même : « Osez jouer avec moi, je suis un demi Blanc ».
Je fais une tournée provinciale pour vous rendre compte. On n'est pas comme ceux-là que vous avez élus et qui ont promis de vous défendre, mais arrivés aux institutions, ils ont peur de leurs collègues. Peut-on défendre les intérêts du Katanga en ayant peur des autres ? Non ! réplique la foule.
Bien, je n'irai pas loin. Nous allons vous parler de votre situation ici à Kolwezi .
J'ai appris qu'ici ceux qu'on appelle « les mining » (les exploitants miniers) se substituent aux Maires, parquets, autorités militaires, administration, etc… les mining noirs ou blancs sont tous chefs, nous avons appris. Ils vous ont mis des barrières sur les routes. N'est-ce pas vrai ? C'est vrai ! Répond le public.
Est-ce que le commandant des FARDC est ici présent ? Je lui dis que nous refusons les tracasseries militaires. Laissez le peuple tranquille dans les installations de la Gécamines. Ne lui ravissez pas ses petits colis. Je sais que les FARDC le font avec l'accord de la Gécamines. Est-ce que le directeur est ici ? Non ! Répond la foule. Ah ! Je vois, eux ne viennent pas dans des rencontres futiles comme celles-ci. Ils préfèrent prendre leur café. Mais je leur dis ceci : vous le directeur de la Gécamines, interdisez aux éléments des FARDC d'entrer dans vos installations pour y arrêter les gens. Car, ils ne sont pas des animaux, plutôt des êtres humains. Cette affaire relève de la compétence de la police et non des militaires.
Pourquoi ces tracasseries généralisées ? On arrête non seulement les mineurs, mais aussi les femmes qui reviennent de champs avec un fagot de manioc. Laissez les fils de Kolwezi tranquilles !
Vous nous avez élu pour rompre avec les anciennes habitudes. Le gouverneur a interdit les taxes pour les petits colis transportables sur vélo. Ne restez plus là sans rien faire. Si vous êtes tracassés, allez vous plaindre chez les députés. Ils sont là, pour ça. Je leur demande d'en finir avec les discours télévisés pour ouvrir leurs bureaux aux populations qu'ils sont censés défendre.
Nous acceptons la sécurisation des installations minières, mais pas les rues. Le Maire vous l'a déjà dit, vous rencontrez un petit barrage de Mines sur votre route, détruisez-le et poursuivez votre route.
Cette histoire de barrières minières, j'entends beaucoup ça aux mines de Tenke Fungurume. Je vais d'abord chez nous à Lualaba, mais au retour, je vais passer par là. J'emporterai hâche, marteau et burin. Je vais casser toutes les barrières minières érigées et j'en brûlerai d'autres. Alors je verrai qui va m'arrêter.
Ce blanc est venu chez nous et a trouvé les gens ici en costume et en galons. Et il veut dicter sa loi, parce qu'il est blanc. Notre gouverneur si bien que moitié blanc ne peut jamais tolérer cet état des choses.
Ce monsieur de Tenke Fungurume, je vais passer par là et il va me vivre, il va me vivre !
Je demande aux députés provinciaux et nationaux de Kolwezi d'amener leurs véhicules et les jeunes dans cette mine, pour aller casser toutes ces barrières. Car c'est une bagarre qu'on nous engage. C'est ridicule, ce que fait ce blanc chez nous.
Les fils de Kolwezi , vous nous avez élu et nous sommes là pour vous servir en défendant vos intérêts. Celui qui osera vous arrêter parce que vous avez un colis, regardez-le méchamment et passez. Personne, alors personne n'a des comptes à vous demander.
J'étais à la prison et j'ai dit au procureur, si vous êtes nommé à Kolwezi, ne cherchez pas à acheter une jeep derrière le dos des fils de cette ville. Car, ils sont pauvres. Depuis qu'on l'a nommé, il ne fait qu'arrêter les gens de la même tribu. C'est un tribaliste ! S'il n'est pas payé, il n'a qu'à demander à celui qui l'a nommé. Cela n'est pas notre affaire. Car, ce n'est pas nous qui l'avions invité.
Le jour où il est arrivé à Kolwezi , on a appris qu'il a été fêté par les siens. Mais nous sommes tous les siens. Qu'il cesse avec cette histoire.
Revenons sur les mines : il y a ceux d'entre eux qu'on est allé chercher en Europe . On les a amenés tout droit à Kolwezi . Ici, ils s'installent et font appel à leurs frères, cousins et beaux-frères pour qu'ils viennent travailler sans se soucieux des fils et filles de Kolwezi .
Est-ce parce que ces derniers refusent de travailler ? Qui commencent la discrimination ? Les priorités doivent être d'abord accordées aux autochtones. Vous voyez comment ils commencent ? Ils commencent ? Ils commencent ? Vous voyez ? Ce n'est pas bien ! Quand on va parler, tout le monde dira que Kyungu recommence.
Pour cela, nous allons demander aux députés provinciaux d'initier de contrôles dans les entreprises minières basées à Kolwezi pour y dégager le nombre d'employés autochtones.
J'étais à l'Eglise hier, ici à Kolwezi et j'y ai appris que le plus grand défaut chez l'homme, c'est l'arrogance, la tendance hégémonique. C'est cet instinct de domination qui m'affole et me pousse à avaler le cuivre qui va faire tourner le cerveau et celui qui a cherché à nous dominer, va chercher la route par laquelle il était venu.
Ils étaient partis il y a dix, quinze ans, oubliant même l'endroit où étaient leurs maisons, où on a planté des arbres. Voilà qu'ils reviennent un bon matin et demandent aux gens de quitter soi-disant leurs maisons. J'ai parlé avec les différentes autorités de Kolwezi , cette affaire de procès de maisons doit être suspendue. Nous n'en voulons pas. Car, c'est une provocation. La provocation, ça recommence encore ? Je repose la question, ça recommence encore ?
Ces gens vont s'arranger avec le magistrat parce qu'ils ont les mêmes origines. Ce n'est pas bien. Pourquoi les gens ont tendance à maltraiter les fils de Kolwezi alors qu'ils sont chez eux ? Les élus de Kolwezi , haussez le ton et dénoncez cet état des choses. C'est très bien de revenir, mais rentrez en paix sans provoquer les gens.
Les creuseurs, où êtes-vous ? J'insiste que le site qu'on vous a donné est vôtre. Personne ne peut le vendre. On ne vous a pas donné du travail, alors on doit vous laisser vous débrouiller dans ce site.
Aux éléments des Fardc et de la police, nous demandons d'aller sécuriser les frontières. Empêchez Mutebusi et ce maigrelet-là de Goma de franchir les frontières nationales. C'est ce que nous voulons.
Nous allons voter des lois à l'Assemblée provinciale pour promouvoir la main d'œuvre locale dans les entreprises minières. Quelqu'un m'a dit qu'il a engagé des comptables d'ailleurs, parce qu'au Katanga il n y a pas des comptables. Je crois qu'il était ivre, il m'entend et je lui dis qu'il est ivrogne. Au Katanga , il n y a pas de comptable ? C'est sa mère qui est comptable ?
Priorité aux autochtones, ce n'est pas sorcier !
Vous les fils de Kolwezi , êtes-vous des hommes véritables ? Comment vous laissez-vous piétiner par les autres ? Soyez braves comme nous vos pères. Refusez le contrôle et les amendes.
2007-10-29
© Congo Vision