INTERVIEW AVEC MANDA CHANTE
A LONDRES POUR L'ENREGISTREMENT D'UN ALBUM, MANDA CHANTE s'est confié à Congo Vision
Manda Chante, vous venez d'arriver de Kinshasa et vous voilà à Londres, comment se porte votre orchestre Wenge la Référence ?
MANDA : Mon orchestre se porte bien. Je dois être content parce que depuis que j'ai commencé mon groupe, voici sept ans, à fêter au mois de décembre prochain, je n'ai pas enregistré des départs massifs, sauf un petit qui a quitté voici quelque temps. Je dois vraiment féliciter tous mes musiciens et les encourager à persévérer. Je pense à eux, jours et nuit, ils sont objets de ma fierté. L'orchestre continue à répéter chaque jeudi, au quartier Bon marché à Barumbu Chez Mère Kusala et chaque jeudi à Ndjili, au Couloir Zénith, puisque c'est là la source,
Vous le dites souvent vous-mêmes comment vous travailler avec vos efforts personnels et surtout vous ne comptez que sur vos talents, avez-vous actuellement un producteur qui vous prend en charge ou qui vous sponsorise ?
M : C'est vrai, je fais la musique parce que c'est mon talent et je persévère avec ce talent reçu de Dieu. Quant aux producteurs et aux sponsors, je puis dire qu'actuellement à Kinshasa, nous n'avons plus vraiment des producteurs qui prennent en charge des musiciens et des orchestres comme jadis. C'est le musicien qui vient avec son produit, avec son disque, avec son album et nous avons des messieurs, des businessmen, qui nous aident à les écouler. On ne trouve plus des producteurs qui vous font signer un contrat de deux, trois, quatre ans. Nous avons ceux qui nous aident dans cette distribution et nous leurs en sommes très reconnaissants : Monsieur Ndiaye, JPS qui a ralenti ses services, actuellement SODIMA est très fort, Monsieur Simon aussi. Un artiste reste un artiste, il doit être et demeurer courageux et faire son travail. Moi, je suis un artiste, je suis en train de travailler et des messieurs attendent et réclament mon produit, mon album. C'est parfois dur, mais il faudra s'affirmer et lutter.
Est le présent voyage au Royaume Uni, comment il s'est réalisé ?
M : Je suis venu pour 45 jours. J'ai demandé et obtenu normalement mon visa, je suis venu terminer les travaux de mon album DÉLIVRANCE TOTAL , le 8 août, je rentre à Kinshasa pour les raisons de prise d'images pour mon clip à Kinshasa, puis, comme j'ai encore mon visa, je vais revenir pour finaliser encore d'autres prises de vue ici.
Pourquoi DÉLIVRANCE TOTALE ?
M : C'est d'abord un constat personnel. J'ai été délivré et j'ai compris que c'est Dieu seul qui donne et qui accompli tout. C'est lui qui m'a délivré de nombreux problèmes et difficultés que j'avais. Donc, c'est un message d'espoir lancé à tous. Puis, avec DÉLIVRANCE TOTALE, nous voulons par là aussi délivrer toute la musique congolaise surtout des polémiques déloyales.
Mais, la polémique ce sont les Wenge ?
M : Vous avez raison, mais notre polémique dans le clan Wenge est une polémique loyale. La preuve c'est que nous nous rencontrons, nous parlons, nous blaguons.
Parce que vous en parlez, nous sommes trop intéressé par l'histoire de Wenge, il parait que chacun a son morceau et son récit. Quel serait votre part de récit dans cet épisode ?
M : Lorsque je suis venu dans Wenge, j'ai trouvé Didier Masela le fondateur, Werrason le co-fondateur, JB Mpiana, le président. C'était bien. Ils étaient unis et l'administration, les finances, tout marchaient à merveille. Puis, il y avait Blaise Bula, Alain Makaba, Titina, Alain Mpela, Adolphe Dominguez, Marie Paul, Maradonna, Robert Ekokota, Djolina, Full King, Désiré qui jouait au synthétiseur et Patient Kusangila, devenu aujourd'hui pasteur. C'était la belle époque de Wenge.
Et vous-mêmes, comment êtes-vous parti de ce Wenge ?
M : Il y avait une histoire de jalousie. C'est tout. J'ai préféré quitter et commencer mon affaire. Je suis actuellement dans mon coin, ça va, je me débrouille et je suis bien. C'est l'essentiel.
Comment voyez-vous l'avenir de ce mouvement ?
M : L'avenir est entre les mains de Dieu et de moi même. Nous n'avons pas de problèmes avec des gens, nous n'avons pas des problèmes des dettes, nous continuons à travailler pour satisfaire nos mélomanes. C'est notre défi. Tout va bien. Nous voulons montrer de quoi nous sommes capables au pays, à Kinshasa, avant de songer à conquérir l'étranger…
Nombreux vieux tels que Lutumba Simarro parlent souvent du bien de vous, surtout votre attitude respectueux envers eux et surtout vos qualités musicales, est-ce que vous continuez cette collaboration avec les vieux ?
M : Oui, Vieux Lutumba s'il parle de moi positivement, c'est parce qu'il sait que je suis un jeune très respectueux envers tous nos vieux. Et je lui en resterai toujours très reconnaissant pour ce qu'il représente pour moi et pour notre génération. Je suis le seul dans notre clan Wenge à savoir et pouvoir interpréter ses chansons. D'ailleurs, dans son nouvel album, je chanterai une chanson entière, seul. C'est un plaisir et un honneur.
Votre production en Angleterre…
M : L'homme propose, Dieu dispose. Je prévois, avant mon départ d'organiser une soirée avec les musiciens trouvés ici, Vieux Saffro Manzangi, les musiciens de Dezi Mbuese, s'ils peuvent m'accompagner pour une soirée le 6 août, avant mon départ le 8 août. Je lance ainsi un appel à tous ceux qui peuvent nous soutenir, surtout à la fondation Godal-wa-Dada, avec l'aide de Zénon Nguayi, pour un soutien manifeste à cette soirée. Nous avons confiance et foi aux londoniens.
Pour les mélomanes de Kinshasa…
M : Nous sommes en contact permanent avec eux. Nous avions prévu la sortie de l'album Délivrance totale au mois d'août, mais les travaux de studio vont bien. Nous sommes en train de voir ceux qui s'apprêtent à lancer des nouveautés sur le marché des disques, voir comment ils vont marcher et au moment venu, nous proposerons aussi le notre. Sûrement entre le mois de septembre et d'octobre. Tout le monde attend Délivrance totale .
Il est difficile aux musiciens de dire du bien des autres, à Kinshasa actuellement, qui est au top ?
M: C'est Papa Wemba qui est au top. Mais, les dédicaces ou « mabanga » commencent à créer une monotonie et même un petit désordre. Mais, à Kinshasa, c'est Papa Wemba qui est au top. J'étais par exemple en Irlande aujourd'hui, à la réception d'Ibis Hôtel, j'ai vu à la télévision une émission musicale, on montrait un clip de Papa Wemba, Longembo , j'en étais très fier et très content. Une seule chose, Papa Wemba qui est comme notre idole, devra vraiment équilibrer les dédicaces.
Phénomène Dédicace, « mabanga », Manda Chante va-t-il se soustraire à la mode ?
M : Je ne vais pas me soustraire à la mode, certes, je le ferai aussi. Il y aura des dédicaces, mais, j'essayerai de le faire en ordre, sans obstruer mon chant et donner l'impression d'un désordre.
Un mot pour les londoniens…
Je remercie tous les londoniens, le soutien de tous, journalistes, amis d'antan retrouvés ici, nos vieux, la Fondation Godal-wa-Dada, JL Vuvu qui fait du chemin, Tedy, Brice Mpangi, Robert Kinsiona. Ils sont nombreux au risque d'oublier quelques uns. Puis longue vie à tout ce que vous-mêmes vous faites et surtout pour cette première opportunité que vous m'offrez. ¾
Propos recueillis Norbert X MBU-MPUTU, Congo Vision
Novembre 2005
******************** *******************
|