Page d'accueil
A propos de nous
Correspondance et Retrouvailles
Interviews
Musique
Forum
Emploi
Notes de lecture
Liens

Interview : BonBon Fifi, comédien congolais vivant actuellement à Raleigh en Caroline du Nord.

Après cinq années de maquis, l'artiste comédien Bonbon fifi a décidé de rompre le silence. Bientôt sur scène avec ''les midjudju'' de l'AFADRA-THEATRE dans la pièce intitulée '' Dernier de Tuscarora''

Congo Vision: Cela fait bientôt cinq ans que vous n'êtes plus sur scène. Voudriez-vous vous présenter ?

Bonbon Fifi : Bonbon Fifi c'est mon nom de scène et tout le monde m'identifie à travers un personnage bègue. Je suis acteur comédien congolais de Kinshasa. Tous les congolais connaissent ce nom là.

Congo Vision: Comment expliquez vous ce long silence et qu'est ce qui vous a amené à mettre en place cette pièce de théâtre ?

Bonbon Fifi : J'ai toujours été comédien et fait du théâtre. C'est ce théâtre qui m'a amené ici aux USA. Arrivé ici, j'ai tourné une seule pièce de théâtre et une une interview télévisée qui a été diffusé à plusieurs reprises au pays. Il se fait que une fois que nous sommes arrivés dans ce pays, il fallait suivre le pas de danse des autres. Il fallait d'abord s'adapter à la culture Américaine et voir les choses dans le contexte américain pour produire les choses propres. C'est ce qui a fait ce long moment de silence. Mais aujourd'hui, nous pouvons dire que nous sommes sortis de ce silence là.

Congo Vision: Pourquoi le titre'' dernier de Tuscarora '' et quel message qui est caché ?

Bonbon Fifi : C'est une question qui nous a été posée depuis que nous avons annoncé le tournage de cette pièce. Mais je dirai que '' dernier de Tuscarora'', c'est juste un terme qui signifie le désordre sous plusieurs formes. Nous voulons faire voir au monde et aux congolais en particulier que la vie ne nous appartient pas. La vie appartient à Dieu. Si quelqu'un n'est plus avec nous et qu'il nous laisse quelque chose, nous devons entretenir cela et faire comme si l'auteur vivait encore.

Congo Vision: Quels sont les moyens que vous disposez pour mettre en place cette pièce de thé âtre compte tenu des réalités de la vie à l'étranger. Comment vous y prenez-vous ?

Bonbon Fifi : Nous Avons assez des moyens mais pas beaucoup. Nous n'avons pas voulu faire des choses à la hate puisque nous n'avons pas encore un producteur. Mais nous travaillons avec nos propres moyens. Et ces moyens sont jusque là suffisants pour l'essentiel du tournage. Avec l'équipe de production, tout est déjà mis en œuvre. Il nous reste seulement quelques accessoires pour embellir d'avantage l'œuvre artistique. C'est pourquoi, nous lancons un appel à tous ceux qui ont des affaires et voudraient faire la publicité de leur biens et services et les gens de bonne volonté qui voudraient nous donner un coup de pouce de ne pas hésiter de nous contacter à l'adresse mentionnée sur l'affiche ou de nous envoyer un e-mail à bonbonfi@Aol.com

Congo Vision: L'artiste congolais est buté à un problème de piraterie sur le marche de la production. Avez-vous pensé aux strategies à mettre en place pour contourner ce problème ?

Bonbon Fifi : C'est un aspect tout a fait inévitable. Tous les artistes sont butés à ce problème. Toutefois, nous essayons par tous les moyens à contourner ce problème avec la production sur DVD.

Congo Vision: Quel public visez-vous, c'est à dire les premiers consommateurs ?

Bonbon Fifi : Comme on dit en lingala " Ntaba aliaka na molayi ya singa na ye ", le public que nous visons d'abord, c'est là ou nous sommes. Nous savons que cette pièce sera distribuée à travers le monde. Mais les premiers consommateurs sont les peuples avec lequel nous vivons c'est à dire les congolais d'Amérique parce que nous savons que sur 10 personnes, on peut trouver 6 qui ont des DVD.

Congo Vision: Avec l'impact de l'anglais dans le monde, avez vous pensé à la traduction ?

Bonbon Fifi : Dans la pièce que nous allons présenter, il y a deux petites filles qui sont des actrices principales. Ces sont des enfants nés et grandis ici aux USA. Je dirai 20% de la pièce est en anglais. Nous jouons 60% en lingala parce que c'est notre langue. Nous avons aussi le project de traduire notre pièce dans d'autres langues. Mais pour le moment, nous voulons voir d'abord l'impact que donnera la pièce vis-à-vis du public. Aussi, nous remarquons que les gens ici, malgré les occupations qu'ils ont, ils sont à la recherche de la détente. Le produit que nous lançons sur le marché n'est qu'un échantillon. C'est cet échantillon qui nous amenera sur d'autres aspects du spectacle ou autres choses. Voyons voir le premier pas d'abord.

Congo Vision: Sur l'affiche publicitaire, vous êtes en tenue militaire. Pourquoi cette tenue militaire ?

Bonbon Fifi : On voit partout dans le monde, là où il y a le désordre, les guerres etc. c'est la police ou l'armée qui remet l'ordre. Je suis en tenue militaire parce qu'il y a trop de désordre actuellement dans le monde artistique et le commandant des guerres Bonbon Fifi intervient pour remettre de l'ordre.

Congo Vision: Vous avez dit plus haut que vous avez pris cinq ans de silence et 20 ans de ''boules''. C'était une facon pour vous de vous préparer. Ne pensez-vous pas que ce long moment de silence ait enlevé en vous quelques reflexes d'artiste ?

Bonbon Fifi : Un arbre même s'il reste longtemps dans l'eau, il ne change pas en crocodile. Je suis resté le même et j'ai beaucoup appris pendant ce moment de silence. C'est pourquoi je dis que qui vivra verra.

Congo Vision: Il y a le problème de droit d'auteur qui se pose. L'artiste congolais ne bénéficie pas toujours de tous ses droits. Une fois qu'il crée, il jouit des fruits de son premier travail, et le reste c'est le producteur qui s'en accapare. Est-ce que vous avez pensé à cela ?

Bonbon Fifi : Avec nous cela sera possible parce que nous sommes entrain de négocier avec des gens sérieux. Tout est sur papier. Le défaut avec les artistes, c'est qu'ils prennent leur métier comme un moyen de vivre et rien n'est sur le papier. Cela ne peut pas permettre à un artiste de rentrer dans tes droits. Nous, nous sommes entrain de travailler par rapport à cela. Je dirai que nous sommes entrain de travailler en professionnel. Tout est sur papier et tout est protégé parce que nous sommes dans un pays de droit.

Congo Vision: Perspective d'avenir et mot de la fin.

Bonbon Fifi : Que le public nous fasse confiance. Nous savons ce que nous sommes entrain de faire. Nous ne sommes pas extraordinaires. Mais nous allons faire quelque chose de différent.

******************** *******************

Propos recueillis par Hortense Massamba, Représentant de Congo Vision à Raleigh, Caroline du Nord .

25 Mai 2002

 

 
 
Copyright © 2005 Congo Vision. Tous droits réservés.