Vérité UDPS
Par François Lusanga Ngiele
Je m'appelle François Lusanga Ngiele. Je suis de nationalité congolaise et originaire de la province du Kasaï Oriental. Je suis membre du Groupe des Treize Parlementaires qui avaient défié Mobutu en dénonçant son régime dictatorial exigeant l'instauration de la démocratie dans un document historique de 52 pages. C'était au début des années 80. Le document de 52 pages fut initié par les Honorables parlementaires Joseph Ngalula Mpandadjila, Protais Lumbu Maloba et moi même. Notre noyau de trois personnes se réunissait dans une menuiserie située sur l'Avenue du Commerce à Kinshasa-Gombe et appartenant à Monsieur Joseph Ngalula Mpandandjila. Apres la finalisation de ce document, nous avions contacté un nombre bien sélectionné de nos collègues parlementaires qui étaient susceptibles de soutenir cette action politique par leurs signatures. Parmi les collègues parlementaires contactés quelques uns avaient refusé par peur de répression. Mais il y avait eu de vaillants collègues qui avaient courageusement signé la le document historique de 52 pages. Ce fut le cas des Messieurs Etienne Tshisekedi et Anaclet Makanda invités par Joseph Ngalula pour joindre notre action parlementaire et qui signèrent le document en ma présence. Malheureusement, notre document fut saisi par la dictature au moment où le nombre de signataires avait atteint 13. Ce nombre de signataires du document aurait pu sûrement être plus important n'eut été la saisie du document par les services de sécurité de Mobutu. Malgré la saisie du document et les intimidations, notre action politique du Groupe des treize obtint le soutien de beaucoup de nos compatriotes. Plus encore, il bénéficia du précieux soutien d'une haute personnalité du pays, membre du bureau politique et élu du Katanga en la personne de Monsieur Frédéric Kibassa Maliba. Par la suite d'autres personnalités joindront notre groupe politique.
Le groupe politique ainsi constitué tenta en vain d'obtenir une audience auprès du président Mobutu afin de lui exposer les préoccupations exprimées dans le document de 52 pages. Tirant les conséquences de la mauvaise foi du dictateur Mobutu, nous avions pris la décision de créer notre parti politique dénommée l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, en sigle UDPS, en date du 15 Février 1982. L'événement eut lieu à la résidence de Monsieur Joseph Ngalula sise Av. des Oiseaux à Ma Campagne, Kin-Ngaliema. Ce jour là, le professeur Dikonda wa Lumanisha faisait office de secrétaire de circonstance.
Nous avions créé l'UDPS pour lutter contre la dictature et instaurer la démocratie et un état de droit afin de promouvoir le progrès social de notre peuple. Le solidarisme est la doctrine de l'UDPS. Selon les prescrits des statuts de l'UDPS, le Collège des Fondateurs est l'organe suprême du parti avant la tenue du Congrès. En tant que tel, le Collège des Fondateurs est la seule source d'émanation du pouvoir. C'est à ce titre que dès la création du parti, le Collège des Fondateurs avait décidé à l'unanimité par un vote démocratique de confier les fonctions de la direction du parti aux personnalités ci-après :
-Président National : Le Fondateur Frédéric Kibassa Maliba ;
-1 er Vice-President : Le Fondateur Joseph Ngalula Mpandandjila ;
- 2ieme Vice-President : Le Fondateur Marcel Lihau Ebua ;
- 3ieme Vice-President : Le Fondateur Vincent Mbwankiem Niaroliem.
Par la même occasion, le Collège des Fondateurs avait mis en place une sorte de gouvernement dont les membres avaient les titres de secrétaires nationaux. Au nombre des membres de ce gouvernement du parti figuraient aussi les personnalités ci-après :
1.- Secrétaire national à l'organisation: Le Fondateur Etienne Tshisekedi wa Mulumba
2.- Secrétaire national aux finances & budget : Le Fondateur Francois Lusanga Ngiele
3.- Secrétaire national à la Justice : Le Fondateur Lumbu Maloba Ndiba
4..-Secrétaire national à la jeunesse : Le Fondateur Isidore Kanana
5.- Secrétaire national aux relations extérieures : Le Fondateur Anaclet Makanda Mpinga.
Apres avoir créé le parti, il fallait l'annoncer au public. Le Président National Frédéric Kibassa Maliba et le Fondateur Protais Lumbu Maloba prirent l'avion pour Lubumbashi où les Fondateur Gabriel Kyungu wa Kumwanza et Francois Lusanga Ngiele (moi-même) les avions précédés. La sortie officielle de notre parti eut lieu dans la capitale cuprifère, Lubumbashi, la base électorale de notre président national. Au cours d'une série de meetings populaires, le Président National Frédéric Kibassa Maliba annonça à la population et à la face du monde la création de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social. Au temps fort du pouvoir dictatorial de Mobutu, cet incroyable événement surprit tout le monde. Les services de sécurité de Mobutu furent pris de court de voir un membre élu du Bureau Politique du MPR vilipender Mobutu et son pouvoir en annonçant la création de l'UDPS. Pendant ce temps, les collègues Fondateurs Joseph Ngalula, Anaclet Makanda, Etienne Tshisekedi, Professeur Dikonda wa Lumanisha executerent la mission de transmettre à Mobutu la lettre d'information de notre l'UDPS, lettre que nous avions tous signée auparavant. Au Katanga, l'adhésion populaire à notre parti fut massive et instantanée. Dépassés par l'événement, les services de sécurité qui n'y comprenaient rien devaient attendre les instructions de Kinshasa pour procéder à l'arrestation des Fondateurs et de toutes les personnes qui avaient participé dans notre action politique au Katanga. Apres avoir été incarcérés dans les geôles des services de sécurité de Lubumbashi, nous étions acheminés à Kinshasa. Nos collègues Fondateurs restés à Kinshasa dont Joseph Ngalula, Anaclet Makanda et Tshisekedi étaient venus à l'aéroport de Ndjili pour accueillir leurs collègues ainsi que les nouveaux adhérents au parti arrêtés à Lubumbashi. Cependant, ils ne furent pas autorisés à accéder au tarmac. Cet acte audacieux leur coûtera l'arrestation plus tard. Notre groupe des arrêtés de Lubumbashi passa plusieurs semaines dans les geôles de sécurité de Kinshasa. Dès le lendemain de notre transfert à Kinshasa, le Fondateur Tshisekedi et un certain Faustin Birindwa qui fut son ami furent arrêtés et amenés là ou nous étions incarcérés. Dans les cachots des services de sécurité nous nous étions attelés à prêcher de l'idéal de notre démarche politique. Cette méthode de prédication eut des effets positifs. Le pouvoir prit peur et décida de transférer tout notre groupe dans un seul pavillon de la Prison Centrale de Makala. Ce transfert eut lieu après trois semaines de détention aux cachots.
C'est là-bas à Makala que les collègues Ngalula, Makanda, et consorts nous rejoignirent. Nous étions tous au pavillon 8. Un détail important à signaler est l'arrestation de Monsieur Faustin Birindwa qui se trouvait à la résidence de Tshisekedi où il s'était rendu pour s'enquérir des nouvelles sur le nouveau parti qui venait d'être cree le lendemain de notre transfert (en tant que prisonniers politiques) de Lubumbashi a Kinshasa. Quand les services de sécurité surgirent pour arrêter Tshisekedi et tous ceux qui étaient présents, Monsieur Faustin Birindwa tenta de fuir en escaladant le mur. Malheureusement, il fut saisi.
Les nuits passées au pavillon 8 de la Prison Centrale de Makala s'étaient transformées en véritables réunions. Le pavillon était devenu le quartier général du parti où se montaient toutes les stratégies. Quelques temps après notre arrivée Makala, un grand nombre de cadres du parti arrêtés à Lubumbashi fut amenés au même à pavillon 8. La présence de nombreux intellectuels tels venant de Lubumbashi parmi lesquels se trouvaient Leopold Sambwe, Professeur Kasongo Numbi, Maman Meta Mudiayi, Kabalu, Maman Julienne Mangabu et consorts contribuèrent de beaucoup aux réflexions sur l'avenir de notre mouvement. C'est au cours de nos discussions au pavillon 8 que les textes du parti furent peaufinés davantage. Le pavillon 8 de la prison de Makala aura servi de laboratoire d'idées pour la cause de notre parti. Tous ceux qui furent avec nous là-bas pour la cause de l'UDPS eurent la qualité de Co-Fondateurs exception faite à quelques uns qui furent adoptés plus tard comme Fondateurs pour des raisons de géopolitique.
Notre procès politique s'ouvrit tambour battant au mois de Juin 1982 et fut connu sous l'appellation « Procès Kibassa Maliba et Consorts. Le verdict fut rendu en date du 1 er juillet 1982 condamna les Fondateurs à 15 ans de servitude pénale avec privation des droits civiques et politiques. Pendant des années, les Fondateurs de l'UDPS ainsi que de nombreux cadres furent soumis à des traitements inhumains et dégradants ; ils connurent des privations de tous ordres.
Plus tard et contre toute attente, le collègue Fondateur Tshisekedi fera une déclaration disant qu'il venait de prendre congé de l'UDPS pour s'occuper de ses propres affaires. C'était en présence de sa jeune sœur qui avait été amenée aux lieux de la détention du Fondateur Tshisekedi pour le ramener a Kinshasa. Qu'est-ce qui s'était négocié pour que notre collègue Tshisekedi fasse une si grave déclaration publique? Personne ne le sait. Une choses est vraie ; suite a ses déclarations d'abandon du parti par Tshisekedi, nous avions assiste a une tentative de dédoublement du parti par la naissance des structures telle que la DPR (Direction Politique Rénovée). Etait-ce une tentative du putsch par notre collègue qui avait feint de se désintéresser du parti? L'histoire de la défection de notre collègue Tshisekedi est un sombre épisode du parti qui demeurera une énigme . Mais, l'avenir nous éclairera.
Devant la situation de désordres qui commençait à s'installer au sein du parti a cause des structures parallèles, le Fondateur Isidore Kanana et moi-même primes la résolution de discuter avec notre collègue Etienne Tshisekedi. A trois (Tshisekedi, Kanana et moi-même), nous avions furtivement quitté la résidence de notre collègue Tshisekedi en déjouant toute filature. Notre destination initiale était le Lac de ma Vallée. Mais, comme il y avait beaucoup de gens, nous avions changé d'avis et étions allés nous réunir à Kasangulu dans un hôtel appartenant à un certain baron Manock. Je me rappelle qu' à cette occasion, nous avions rencontré à cet hôtel l'ancien rebelle Gaston Soumialo avec qui nous avions eu un bref intéressant entretien. Notre discussion avec le collègue Tshisekedi eut lieu sous un arbre dans l'arrière cour de l'hôtel. L'objet de discussion consistait à faire revenir notre collègue sur sa décision de prendre congé du parti et nous avions rempli cette honorable mission. Cette disparition de Tshisekedi pendant toute une journée mit la puce à l'oreille des services de Mobutu. Deux jours après notre entretien avec Tshisekedi, des soldats conduits par le général Mahele entourèrent sa résidence et interdirent l'accès à toute personne étrangère. Ce fut le début de la dernière mise en résidence surveillée de Tshisekedi sous le régime de Mobutu. Cet état de chose demeurera jusqu'au discours du 24 avril 1990.
Malgré les prisons, relégations et mises en résidences surveillées, la structure de gestion du parti mise en place depuis le jour de sa création restera d'application jusqu'en avril 1990. Trois jours après le fameux discours de « Démocratisation » du 24 avril 1990 par Mobutu, le Collège des Fondateurs du parti s'était réuni a la résidence du Fondateur Tshisekedi libéré. C'était la première rencontre officielle des dirigeants de l'UDPS agissant librement après plusieurs années de séparation marquées par les emprisonnements, relégations et mises en résidences surveillées. C'est au cours de cette réunion qu'il avait été décidé par tous les fondateurs présents de la mise en place d'une nouvelle structure provisoire dénommée Directoire National . Selon cette formule du directoire, le Fondateur Frédéric Kibassa Maliba dirigerait le parti mais les décisions devaient se prendre collégialement.
Apres la défection du fondateur Joseph Ngalula, les Fondateurs ressortissants du grand Kasaï (dont je faisais partie) avaient formulé une requête tendant a obtenir que leur collègue Fondateur Etienne Tshisekedi puisse prendre la place vacante dans la nouvelle direction politique. C'est ainsi que le Directoire National mis en place en 1990 fut composé des Fondateurs Frédéric Kibassa Maliba, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Marcel Lihau Ebua, et Vincent Mwankiem Niaroliem. Cette formule du directoire non prévue dans les dispositions statutaires du parti fut adoptée par l'organe suprême du parti (le Collège des Fondateurs) à titre de formule provisoire visant à accélérer et redynamiser le travail d'implantation du parti dans tous les coins du territoire national. Comme dit auparavant, les décisions du parti se prenaient collégialement au niveau du directoire mais la gestion quotidienne du parti incombait au Président Kibassa Maliba .
Il est nécessaire de dire comme dans la toute première formule du leadership mis en place à la création du parti, les membres du nouveau Directoire représentaient les quatre principaux espaces linguistiques nationaux à savoir le swahili, le tshiluba, le lingala, et le kikongo. Le Fondateur Frédéric Kibassa Maliba représentait la zone swahiliphone des provinces du Katanga, du grand Kivu (Maniema, Nord-Kivu et Sud-Kivu, et une partie de l'actuelle province orientale) ; Le Fondateur Tshisekedi representait l'espace lubaphone du grand Kasai (Kasai oriental et Kasai Occidental) ; Le Fondateur Lihau représentait l'espace lingalaphone (province de l'Equateur et une partie des provinces de Bandundu et Orientale) et enfin Le Fondateur Mbwankiem représentait l'espace de langue kikongo couvrant l'ancienne province de Leopldville qui comprend les provinces actuelles du Bas-Congo, la ville de Kinshasa et une partie du Bandundu.
Lors des travaux préparatoires de la Conférence Nationale Souveraine, notre parti avait abattu un travail de titan en réussissant à obtenir que le quota des participants par parti politique ne soit pas en décas de quatre pour que tous nos membres du directoire puissent y participer. Et la requête de l'UDPS avait prévalu.
C'est ainsi que tous les quatre membres de notre directoire national participèrent aux travaux de la CNS. Notre parti, en tant que fille aînée de l'opposition, avait la légitime ambition de diriger le gouvernement de transition. Le Collège des Fondateurs prit la résolution de tout faire pour qu'un des membres du directoire prenne de manière démocratique le poste de premier ministre de la république pendant la transition. Seul le Fondateur Etienne Tshisekedi wa Mulumba avait donné sa candidature à ce poste. Pour des raisons de cohésion interne, le Président Kibassa Maliba avait demandé aux autres collègues Fondateurs de tempérer leurs ambitions pour ne soutenir que la seule candidature de Tshisekedi.
Sous la présidence du Fondateur Frédéric Kibassa Maliba, le Collège des Fondateurs avait voté à l'unanimité pour le soutien de la candidature du Fondateur Etienne Tshisekedi au poste de premier ministre . Il restait à créer une dynamique au sein de la CNS pour obtenir le soutien de la majorité des membres de la CNS. Le Président Kibassa Maliba qui était le président de la commission politique de la CNS reçut mission du parti de tout faire pour obtenir l'appui de la majorité des participants a la CNS de notre candidat Premier Ministre.
Le Président Frédéric Kibassa Maliba fut au centre de toutes les stratégies tendant à faire accréditer les ambitions légitimes de l'UDPS en tant fille aînée de l'opposition. Une jeunesse tshisekediste fut organisée à la CNS ainsi qu'une coalition de nombreux partis politiques furent mise à contribution grâce à la finesse politique du président Kibassa. De nombreux délégués venus des provinces et acquis auparavant à la cause du MPR furent amenés à changer d'avis pour soutenir les Forces Politique du Changement démocratique en appuyant la candidature de Tshisekedi comme premier ministre. La dynamique politique de cette époque nous conduit à des liens de sympathie avec de nombreux partenaires politiques tels que Boboliko Lokonga, Mbenza Ntubi, Mende Omalanga, Dr Numbi, Dr Kabamba, Joseph Olengankoy, Jacques Matanda, etc .
Tous les membres du Collège des Fondateurs s'étaient investis dans les stratégies à faire voter Tshisekedi au poste de premier ministre. Ils s'étaient investis dans la campagne de soutien à Tshisekedi. Ils ne dormaient presque plus à cause du lourd travail à opérer sur le terrain jour et nuit. La dynamique politique créée au niveau national avait réussi à transformer de nombreux mobutistes en anti-mobutistes. Comme fruit du grand travail abattu par notre parti et nos partenaires de l'Union Sacrée de l'Opposition Radicale, Tshisekedi fut élu premier ministre à la CNS. Le poste de premier ministre arraché par l'opposition radicale à la CNS était une victoire de notre parti et de toutes les forces politiques acquises au changement. Il faut rappeler que l'appellation Union Sacree de l'Opposition était suggérée par le Président National Kibassa et Monsieur Faustin Birindwa qui fut une des pièces maîtresses du Stop (Secrétariat Technique de l'Opposition).
Malheureusement, notre collègue Fondateur Etienne Tshisekedi wa Mulumba fut enivré par son élection au poste de premier ministre du gouvernement de transition issu de la CNS. Il crut qu'il était au dessus des textes régissant le parti et les règles de jeu au niveau de l'Union Sacrée de l'Opposition. Il se fut entourer d'organisations tribales auxquelles il prit plaisir et qui le prirent aussi en otage. Il se détourna de sa mission de mobilisateur des forces politiques du changement (en tant que leur élu de la CNS) contre Mobutu. Il s'investit maladroitement dans des manoeuvres sordides tendant à diaboliser ses propres compagnons de lutte et collègues fondateurs de l'UDPS plus principalement le Fondateur Frederic Kibassa Maliba dont il redoutait le charisme et le Fondateur Marcel Lihau Eboa dont nombreux conférenciers parlaient en terme de « présidentiable ». Mon collègue et frère Tshisekedi crut que la position de premier ministre élu a la CNS lui conférait le pouvoir de faire et défaire les destinées de ses collègues du parti et de l'opposition.
Parmi les structures tribales mises sur pieds par le Fondateur Etienne Tshisekedi il faut citer le Cérépro, les Rapides, le G 8, le Cososoet, ainsi que certains organes de presse. La montée en flèche de la popularité de nos collègues Frederic Kibassa, Marcel Lihau et Faustin Birindwa pendant la période des travaux de la CNS semble être une des raisons qui poussèrent notre collègue Etienne Tshisekedi à user des moyens déloyaux pour diaboliser ses pairs. Le Fondateur Tshisekedi oublia complètement notre objectif primordial de lutte politique qui consistait à bouter le dictateur Mobutu déhors. Il se focalisa sur les actions de sape visant à diaboliser et à violenter ses propres collègues qui s'étaient pourtant investis à le soutenir.
Revenant d'une grande tournée politique dans mon Kabinda natal (province du Kasai oriental) et sentant que le démon de la division opérait dangereusement au sein du parti, j'avais demandé au Collège des Fondateurs la tenue d'un conclave de l'UDPS dans le but d'apaiser la situation, de clarifier la situation du leadership au sein du parti et de baliser les voies d'avenir.
Apres 3 mois de réunions marathons, le Collège des Fondateurs finit par accepter l'idée d'organiser le conclave du parti et me chargea de l'organiser matériellement et financièrement en tant que chargé des finances du parti. Ce conclave fut organisé au Centre Bondeko du 18 au 26 juillet 1994. Une des grandes résolutions de ce conclave fut celle consistant à mettre fin à la lourdeur de gestion du parti occasionnée par la formule du directoire en élisant de nouveau le Fondateur Frédéric Kibassa Maliba comme président national avec les pouvoirs spéciaux d'engager le parti a l'intérieur et a l'extérieur du pays. Au cours du même conclave, il fut décidé de créer le poste de Secrétaire Général. Tous les Fondateurs présents au Conclave, y compris le collègue Etienne Tshisekedi signèrent, le document portant cette décision. A la suite des résolutions du conclave, les statuts du parti furent révisés en tenant compte des nouvelles résolutions et orientations décidées par l'organe suprême du parti. Le conclave de Bondeko avait aussi décidé d'isoler Mobutu sur le plan intérieur et extérieur. Malheureusement, il sera découvert qu'un des notre en la personne du Fondateur Etienne Tshisekedi négociait secrètement avec Mobutu pour revenir aux affaires sans en informer ses collègues Fondateurs ou membres du Directoire National. Notre collègue Etienne Tshisekdi lui même reconnaîtra publiquement au cours d'un meeting populaire tenu au park De Boeck qu'il était en tractations avec les émissaires de Mobutu qu'il qualifia de Mwana Mboka sous l'air totalement abasourdi de tous ses collègues qui n'en revenaient pas.
Cette attitude du collègue Tshisekedi était ni plus ni moins qu'un acte de trahison dans le but de positionnement pour le pouvoir. Nombreux des Fondateurs déplorèrent ces démarches cavalières d'un des leurs, mais le Président Kibassa Maliba s'était investi personnellement pour calmer les esprits. Mais malheureusement, ce ne sera pas le seul acte de sabordage de la ligne de conduite du parti par notre collègue Tshisekedi qui poursuivra sa logique de déstabilisation du parti. Il s'avéra que les actes du collègue Tshisekedi visant à torpiller ses pairs Fondateurs affaiblissaient sérieusement le parti. Je pris l'initiative d'une requête visant à obtenir une réunion extraordinaire des Fondateurs pour discuter du comportement du collègue Etienne. Malheureusement, mon action s'avéra vaine.
Pendant ce temps, tous les moyens étaient bons pour notre collègue Etienne Tshisekedi souffrant d'une boulimie de pouvoir. Notre collègue Fondateur Etienne Tshisekedi poussera son outrecuidance jusqu'à utiliser le collègue Vincent Mbwankiem pour lui faire signer une lettre par laquelle eux deux révoquaient la majorité des Fondateurs de l'UDPS qui n'étaient pas de son obédience . Une infime minorité de la presse nationale tribalisée à outrance et ignorante des réalités de l'UDPS fut mise à contribution pour soutenir les actes anti-démocratiques qui menaient inéluctablement notre parti à sa déstabilisation.
En agissant de la sorte, le Fondateur Etienne Tshisekedi avait décidé non seulement de violer sans scrupules les statuts du parti mais surtout de ressusciter les réflexes et actes dictatoriaux qui rappellent l'époque révolue du MPR, parti Etat. En effet, le collègue Etienne Tshisekedi agit comme faisait Mobutu en se considérant comme étant l'homme organe des décisions, source du pouvoir, et l'incarnation de la légitimité au sein de l'UDPS.
La majorité des Fondateurs historiques de l'UDPS avaient pris acte de la dissidence de notre collègue Tshisekedi et une poignée minoritaire de quelques fondateurs dont quelques uns ont fini par lui fausser compagnie . L'opinion doit savoir que l'UDPS est l'œuvre de tous ses Fondateurs historiques qui ont en fait un patrimoine de tous nos combattants. De ce fait, il est impensable qu'un individu puisse considérer ce patrimoine commun qu'est l'UDPS comme étant un bien privé à gérer selon ses désirs et son bon vouloir. Nous qui avions souffert dans notre chair et dans notre esprit pour ce parti ne nous tairons pas pour faire plaisir aux caprices d'un individu qui met en danger l'avenir de tout notre peuple investi dans l'idéal de notre parti.
Mon collègue Fondateur Tshisekedi a toujours considéré la majorité des Fondateurs comme constituant un danger et un obstacle à sa conquête de pouvoir. Peut-il nous dire pourquoi il n'a toujours pas le pouvoir après s'être écarté du groupe majoritaire des Fondateurs?
Si la légalité au sein de l'UDPS continue à être bafouée par une minorité de dissidents, les Fondateurs majoritaires ne laisseront jamais quelqu'un se faire passer pour le président national alors qu'il n'offre plus de garantie de crédibilité au niveau national pour faire parvenir notre parti à la magistrature suprême. Je tiens à aviser tous les dissidents fauteurs en eau trouble qui abusent de la bonne foi de nos nombreux combattants que les Fondateurs majoritaires useront de leurs droits statutaires pour barrer la route à tous ceux qui sapent les textes statutaires du parti en violant les règles du jeu démocratique en son sein pour prendre le pouvoir, car nous tenons à ce que l'UDPS soit un modèle des organisations démocratiques pour le grand bien de tous.
J'en profite aussi pour informer la base de notre parti ainsi que l'opinion générale qu' à ma connaissance, depuis que le parti a été créé, il n'y a jamais eu aucune réunion du Collège des Fondateurs qui a élu ou désigné mon collègue et frère Etienne Tshisekedi en qualité de Président National . Son auto proclamation en qualité de « PN » n'est ni plus ni moins qu'un acte d'usurpation de pouvoir . Il devrait se sentir mal à l'aise dans cette peau de président national qu'il s'efforce de porter. J'invite tous les Fondateurs historiques du parti, cadres et combattants qui ont enduré pour ce parti, de se mobiliser pour réhabiliter notre parti qui est malade. Notre UDPS est un parti national créé pour l'instauration de la démocratie par des moyens non-violents. Le groupe de la majorité des Fondateurs dont je fais partie ne peuvent accepter ni les dérives tribalistes ni les actes de violence au sein du parti. L'ambition pour le pouvoir est un droit légitime pour tout un chacun, mais l'usage des moyens déloyaux et antidémocratiques constituent une antivaleur qui doit être extirpée.
A moins d'année des élections prévues pour le mois de juin 2005, je me fais le devoir de lancer un appel pressant à tous les Fondateurs de l'UDPS pour s'atteler à l'organisation du Congrès de notre parti afin d'élire le président national et notre candidat aux élections présidentielles .
Cette lettre est une lettre de vérité qui précède une série de lettres ouvertes qui sont en préparation et que j'adresserai à mon collègue et frère Etienne Tshisekedi pour que la base de notre parti connaisse les réelles vérités de l'UDPS. Nos combattants et notre peuple ont droit à la vérité.
Tenez Bon, L'UDPS Vaincra !
Fait à Hartford, Connecticut (USA), le 05 Octobre 2004
François Lusanga Ngiele
Membre du Groupe des Treize Parlementaires
& Fondateur Historique de l'UDPS
Transmis par Martin Lukusa, Martinlukusa2@yahoo.fr
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