Levée du régime de notification des armes : Le Gouvernement congolais se réjouit d’une décision qui met fin à l’injustice
Dans sa communication en marge de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de cette mesure levant le régime de notification des armes qui pesait sur la RDC et son armée, le gouvernement congolais via son porte-parole « salue » cette résolution. Patrick Muyaya précise que cette décision du conseil de sécurité vient « réparer une injustice » qui empêchait l’armée congolaise « d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie ».
« Le Gouvernement salue l’adoption, par le Conseil de Sécurité de l’ONU, de la résolution levant l’exigence de notification d’achat d’armes en vertu du régime de sanctions 1533 de la République Démocratique du Congo. Cette résolution approuvée à l’unanimité par les Membres du Conseil de Sécurité vient ainsi réparer une injustice qui empêchait notre pays à se doter librement d’équipements militaires devant permettre aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie face notamment à l’agression rwandaise sous couvert du mouvement terroriste M23 », dit le gouvernement de la RDC.
Enfin, Kinshasa annonce prend acte du prolongement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) d’une année tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre la mise en œuvre du Plan de retrait progressif et échelonné conformément à la volonté exprimée par la population congolaise.
« Victoire de la diplomatie active et agressive » de Tshisekedi
Réagissant à chaud après le vote à l’unanimité, par le conseil de sécurité de l’ONU, de cette décision, la porte-parole adjointe du Président congolais se réjouit d’une « étape franchie » par Kinshasa et ce, dans sa longue et historique bataille contre son belliqueux voisin, le Rwanda. Tina Salama, martelant sur cette « victoire de la diplomatie active » de Félix Tshisekedi, indique que la décision du conseil de sécurité via sa résolution 2667, vient en « soutien » aux initiatives régionales déjà en cours sur la crise dans l’Est de la RDC.
« Victoire de la diplomatie active, agressive et perspicace du Président de la République », confie-t-elle à POLITICO.CD avant d’affirmer que c’est le « soutien unanime de la communauté internationale représentée par le UNCS aux initiatives de Paix et/ou politiques du Président de la République au sein de la région d’Afrique de l Est (Nairobi) ainsi que de la CIRGL (Luanda). »
Tina Salama soutient que « les voies politiques et diplomatiques restent des armes puissantes pour faire bouger les lignes mais en cas d’échec, le conseil de sécurité de l’ONU vient d’endosser l’option militaire ».
Malgré cette « victoire pour le Président de la République, le gouvernement de la RDC et le peuple congolais », Kinshasa continue à réclamer encore plus à la communauté internationale. La porte-parole adjointe de Félix Tshisekedi appelle aux « sanctions contre les auteurs directs et indirects de la tragédie que traverse nos populations à cause du M23/Rwanda ».
Le Conseil de sécurité des Nations unies a procédé ce mardi 20 décembre, au vote de la résolution 2667, relative à la levée de la mesure d’exigence de notification d’achat d’armes et matériels militaires, en vertu du regime de sanctions 1533 contre la République démocratique du Congo. Cette mesure devra permettra aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) de se réarmer sans aucune mesure restrictive.
Cette année, les discussions sur cette section de la résolution des Nations unies, ont été particulièrement controversées, suite au fait que plusieurs pays membres de ce Conseil ont soutenu la lavée de l’exigence de notification imposée à la République démocratique du Congo, par la résolution 1807 du 31 mars 2008, qui exigeait au préalable que le gouvernement congolais notifie le Comité des sanctions des Nations unies, de tout envoi d’armes et matériels connexe, vers son territoire.
Le 30 juin dernier, lors du tout dernier renouvellement du régime de sanctions contre la République démocratique du Congo, le Conseil de sécurité des Nations unies apportait déjà quelques modifications aux exigences de notification, afin de répondre aux préoccupations du gouvernement congolais. Malgré cet allègement, 5 pays membres du Conseil de sécurité dont la Chine, le Kenya, le Gabon, la Russie et le Ghana, ont appelé à la levée totale de cette exigence de notification contre la République démocratique du Congo.
Stéphie MUKINZI M
Politico.cd
Rédaction Kinshasa
20 décembre 2022
RDC: que va changer la fin du régime de notification concernant l’achat des armes?
En RDC, le ministre congolais de Communication se félicite sur RFI de la levée des restrictions sur l'importation d'armes par les autorités : le régime de notification auquel était soumis le pays depuis 2008. La résolution, adoptée ce mardi 20 décembre 2022, retire la mention qui exigeait que les pays exportateurs informent le Conseil de sécurité de toute vente d'armes ou aide militaire à la RDC.
« C’est plutôt symbolique », estime le chercheur Pierre Boisselet, spécialiste de région. Parce que depuis 2008 et la fin de l’embargo, la RDC pouvait librement acheter des armes. Elle n’avait aucune démarche particulière à faire. Ce sont les vendeurs qui étaient soumis à une notification et qui devaient faire une déclaration aux Nations unies avant la livraison.
Alors sur un marché, celui de l’armement, qui n’est pas connu pour sa transparence, forcément, ces contraintes administratives pouvaient refroidir certains fournisseurs. En réalité, et plusieurs sources nous le confirment, cette notification, elle n’a pas toujours été faite par les vendeurs sans pour autant que cela déclenche des sanctions.
« Un argument politique »
Cette levée du régime de notification est le résultat de plusieurs mois d’offensive diplomatique de la RDC. Le gouvernement, soutenu par certains membres du Conseil de sécurité dont la Russie et la Chine, plaidait pour la fin de ce régime. En juin, ils ont failli avoir gain de cause, mais finalement le régime n’a été réduit à cinq types d’armes légères. Celles le plus à risque de se retrouver dans les mains des groupes armées.
Une décision qui a suscité l’incompréhension de Kinshasa qui a eu alors des propos assez forts. Le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a parlé d’un « embargo qui ne dit pas son nom ». Ce régime de notification, il a ensuite cristallisé une défiance vis-à-vis des Occidentaux qui, selon un spécialiste, ont fini par se rendre compte qu’il était devenu « inefficace » et surtout « un argument politique » qui s’est retourné contre l’ONU et la Monusco, la force de maintien de la paix.
En réalité, ce mardi, aux Nations unies, il y a eu un bras de fer : le vote du renouvellement du mandat de cette Monusco contre la fin du régime de notification pour la RDC.
© RFI
L'Onu lève le régime de notification d'armes vers la RDC
Le conseil de sécurité de l'Onu a assoupli le régime de sanctions et levé la procédure de notification d'achat d'armes par la RDC. Une décision saluée par Kinshasa.
La résolution 2667 retire la mention qui exigeait précédemment que les pays informent le Conseil de sécurité et ses 15 membres de toute vente d'armes ou d'aide militaire à la RDC.
Cette décision est bien accueillie par l'Etat congolais qui déplorait depuis longtemps cette exigence, estimant qu'elle créait un obstacle bureaucratique dans sa lutte contre des groupes armées. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement indique à la DW que c'est une injustice réparée.
"Nous sommes satisfaits de voir que notre démarche diplomatique a fonctionné auprès des membres du Conseil de sécurité. Je crois que c'est un élément déclencheur d'une nouvelle période qui nous permettra dans un avenir proche d'être en pleine mesure de nos capacités militaires pour faire face à toute tentative de déstabilisation mais aussi mettre fin à tous les groupes armés qui écument plusieurs coins de la RDC", a dit Muyaya.
Depuis 2003, toutes les livraisons d'armes à la RDC devaient être approuvées par l'Onu. Les Nations unies ont toujours justifié cette décision qui, selon elles, n'était pas dirigée contre la RDC mais destinée à limiter la prolifération d'armes dans le pays.
Les défis de la reforme de l’armée
Ces derniers mois, l'Onu avait été pressée d'agir, certains accusant ce processus d'approbation de réduire les capacités de l'armée congolaise dans sa lutte contre les groupes armés.
Mais Jean-Jacques Wondo Omanyundu, analyste des questions sécuritaires et militaires, estime que le régime de notification du Conseil de sécurité n'a jamais empêché l'armée de se doter de matériels militaires.
"Moi je pense que cela faisait partie d'une rhétorique politique pour calmer un peu la situation. Les causes de la contreperformance de notre armée sont nombreuses, notamment le déficit de formation, beaucoup d'incohérences même au niveau de la mise en place des forces pour mener ce que l'on appelle les opérations coordonnées entre différentes forces et on l'a vu même récemment… le problème se situe vraiment au niveau de la réforme de l'armée", affirme Jean-Jacques Wondo.
''Non c'est incroyable, c'est scandaleux''
Le Conseil de sécurité a également voté en faveur d'un renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix en RDC, la Monusco, pour une année supplémentaire.
Cela malgré le contexte tendu dans l'est de la RDC. Cet été, des manifestations contre le personnel de l'Onu ont fait une vingtaine des morts dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Bienvenu Matumo, membre de la Lucha, un groupe de la société civile qui réclamait le départ de la Monusco dans la région, se dit déçu par cette prolongation du mandat de la mission onusienne.
"Renouveler le mandat de la Monusco dans sa forme actuelle c'est se moquer du peuple congolais qui s'est mobilisé pour le départ de cette mission de la paix qui, depuis 22 ans, n'arrive pas à ramener la
paix, n'arrive pas à protéger les civils, n'arrive pas même à soutenir les forces armées pour vaincre les groupes armés… Non c'est incroyable, c'est scandaleux", déplore-t-il.
Les nouvelles priorités pour Monusco
Avec ce nouveau mandat d'une année, le Conseil de sécurité confère trois missions prioritaires à la Monusco: la protection des civils, le soutien au programme de désarmement et démobilisation des groupes armés et la réforme du secteur de sécurité. La Monusco pourra, par ailleurs, fournir un appui pour les élections générales prévues en décembre 2023.
Date 21.12.2022
Auteur Saleh Mwanamilongo
© DW
Open Letter to Professor Nzongola-Ntalaja, DRC's ambassador to the United Nations
Dear Professor Nzongola-Ntalaja:
I would like to congratulate you for your diplomatic role with regards to the lifting of the notification requirement under the 1533 Democratic Republic of Congo (DRC) sanctions regime as this was a disguised arms embargo with deleterious consequences on our country’s national security.
It would behoove me to underscore the strategic importance of this deed. As a matter of fact, the prevailing insecurity in the east of the country is mostly attributable to the de facto embargo our country has endured for over two decades. As is widely recognized, cutting-edge military hardware along with a professionally-trained security force are the appropriate deterrence to our regional neighbors’ greed of our lands and mineral resources. With the lifting of the notification requirement, it is hoped that the DRC government will seize the opportunity to finally heighten its military hardware to today’s standards.
I would like to extend my congratulations to president Felix Tshisekedi for his leadership on this matter. Please remind him not to stain his legacy with questionable decisions. He has been able to accomplish a great deal in a short period of time. The Congolese people are eagerly awaiting peace in the east of the country, peaceful and democratic elections, and more achievements in 2023.
Our sincere congratulations are also directed to Christophe Lutundula, DRC's foreign affairs minister, for his role.
Educationally,
Sylvester Ngoma, PhD
Owner and Founder
© Congo Vision
December 29, 2022