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En proposant un « Sud Soudan » congolais: Museveni dévoile le « plan anglo-saxon »

( Le Potentiel 05/02/2009)

Le vaste complot contre la RDC est désormais une réalité. La preuve incontestable est cette litanie de « plans » pour soi-disant sécuriser la Rdc, et la région des Grands Lacs. Mais en réalité, tous ces plans ne visent qu'à balkaniser le Congo. Après les plans Cohen, Sarkozy, Obama, le président ougandais Yoweri Museveni, vient de se distinguer. Juste au moment où ses troupes sont encore en RDC pour proposer aux Congolais le « schéma » soudanais. Pas du tout le fait du hasard. Selon les personnes averties, il serait exact de parler plutôt d'un « Plan anglo-saxon ».

Marie-France Cros de Libre Belgique, écrit ceci dans l'édition du 4 février 2009 en ce qui concerne l'opération militaire conjointe RDC-Ouganda au regard du malaise qui prévaut à Kampala : « Selon MRB (Southern African Monthly Regional Bulletin, janvier 2009), le chef des Affaires politiques du bureau présidentiel ougandais, Moses Byaruhanga, a déclaré que Kampala appuierait… une fédération des provinces congolaises du Kivu et Orientale, voire leur indépendance si Kinshasa l'acceptait. Ce point de vue serait soutenu par le porte-parole de l'armée ougandaise, le major Félix Kulayigye, qui a évoqué le précédent Sud Soudan, dans l'attente d'un référendum sur son autodétermination. Il s'agirait, selon MRB, de stabiliser la région.

La publication lie ces déclarations à la découverte de nouveaux gisements de pétrole côté ougandais de la frontière par un consortium privé « Tullow Heritage Oil » qui cherche à obtenir de Kinshasa son accord pour exploiter l'or noir du côté congolais. Connaissant la sensibilité du Congo au sujet de l'autonomie de ses provinces minières, il semble peu probable qu'un tel schéma soit accepté. Le fait qu'il soit publiquement évoqué à Kampala ne peut qu'inquiéter les Congolais – qui pour le moment, pourtant, ne s'en préoccupent guère, obnubilés qu'ils sont par leur hostilité au Rwanda ».

Coïncidence troublante

La journaliste belge a toutes les raisons de dire que les Congolais ne peuvent que s'inquiéter. Et ce, pour des coïncidences totalement troublantes. Tenez.

Museveni fait sa proposition après la publication des plans Cohen, Sarkozy et Obama. Or, en lisant attentivement les observations du MRB, cette proposition de Museveni rejoint celles de Cohen et de Sarkozy sur la revisitation des frontières héritées de la colonisation et la fragilisation de l'économie congolaise pour renforcer celles des pays anglophones. Particulièrement, l'Ouganda et le Kenya.

Fait plus grave, Museveni émet cette proposition au moment où ses troupes sont en RDC pour traquer la LRA. Or, cette opération a suscité un malaise en Ouganda, au sein des officiers ougandais. Libre Belgique relate que cette opération est critiquée à Kampala dans la mesure où l'Etat-major général ougandais aurait été « court-circuité. D'où cette absence de stratégie. Le chef des opérations n'est autre que le propre fils de Museveniu, le Lieutenant-Colonel Muhoozi Kainerugaba. Pourquoi ?

En attendant la réponse à cette interrogation, à Kampala l'on parle de ce que l'opération a récolté un résultat mitigé au regard de la capacité militaire de l'armée ougandaise. Même l'ancien président mozambicain, Joachim Chissano, aurait fait observer au président Museveni de ne pas sous-évaluer la capacité militaire de la LRA

Plan Anglo-Saxon

Une analyse profonde de ces observations laisse entrevoir que cette opération militaire, pour l'Ouganda, a un double objectif : s'assurer du contrôle des richesses congolaises, notamment le pétrole de l'Ituri ou du Lac Albert. Ensuite, affaiblir économiquement et politiquement la RDC pour continuer à avoir un droit de contrôle sur l'exploitation de ses richesses, sous le prétexte des « accords secrets » qui auraient été signés. Qu'un malaise sévisse dans les rangs des officiers ougandais qui condamnent le « manque de stratégie dans l'opération » ; qu'une autre partie des officiers soutienne cette proposition, il y a risque de voir la présence des soldats ougandais en RDC prendre plus de temps que prévu.

Mais là une réflexion sérieuse s'impose, c'est que des observateurs qui analysent cette succession de « propositions ou de plans », sont convaincus que cette proposition n'est pas de Museveni. Mais de ce groupe obscur anglo-saxon dont l'influence dans les conflits en Afrique des Grands Lacs ne serait qu'un secret de polichinelle. Influence néfaste stigmatisée par bon nombre de groupes de réflexion favorables à une Afrique sereine, tirant des rémunérations conséquentes de ses ressources naturelles. Lesquelles ressources malheureusement sont pillées par ces forces centrifuges, ces gouvernements étrangers, comme le disait si bien Barack Obama, et qui se servent de certains Etats ou personnalités politiques africaines pour aliéner les attributs de l'indépendance des Etats africains souverains.

La bataille est rude, longue

De ce qui précède, les Congolais doivent savoir que le cauchemar est loin d'être fini. Ils doivent s'armer davantage de détermination, de volonté politique pour lutter contre la spoliation, le pillage des richesses de la communauté et la balkanisation de la République démocratique du Congo.

Certes, qu'il existe des accords de défense mutuelle dans la région des Grands Lacs pour mettre fin à l'insécurité et instabilité dans la région. C'est de bonne guerre. Mais que l'on soit naïf pour hypothéquer l'avenir de tout une Nation, voilà qui doit pousser les Congolais à être toujours vigilants. Les agresseurs d'hier ne peuvent en aucune manière devenir subitement des « enfants de chœur ». Tout doit être mis en œuvre pour déjouer tout plan machiavélique et funeste, d'où qu'il vienne.

Car, le péril est toujours en la demeure. La bataille est rude et longue qu'il faut absolument motiver les Congolais pour susciter toujours en eux un élan de nationalisme et de solidarité. Devoir de mémoire collective oblige. La balle est dans le camp des autorités, des partis politiques, des juristes...


Par Le Potentiel

© Copyright Le Potentiel

© Congo Vision


De Gucht : les Rwandais n'ont pas l'intention de rester en RDC

( La Libre 05/02/2009)

M. De Gucht a toutefois exprimé sa crainte que cette opération conjointe ne se transforme en "drame humanitaire" pour les populations de l'est de la RDC en cas d'affrontements.
Les troupes rwandaises ne devraient pas rester trop longtemps dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où elles ont pénétré le 20 janvier dernier pour une opération conjointe avec l'armée congolaise contre les rebelles hutus rwandais réfugiés dans l'est de la RDC, a estimé mercredi le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht (Open Vld). "Je ne pense pas que les Rwandais ont l'intention de rester au Congo. Ce serait mal perçu par la communauté internationale", a-t-il déclaré en Commission des relations extérieures de la Chambre lors d'un débat sur la situation dans l'est de la RDC.

L'opération conjointe congolaise-rwandaise - une première - a été lancée le 20 janvier par les armées congolaise et rwandaise dans l'est de la RDC contre les rebelles hutus des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés dans l'ex-Zaïre depuis le génocide au Rwanda de 1994. Le président congolais Joseph Kabila a assuré samedi que cette opération ne dépasserait pas "fin février".

Selon M. De Gucht, une évaluation de cette opération aura lieu le 9 février, si l'on en croit les informations en provenance de Kinshasa. Le ministre a souligné que les troupes de l'armée rwandaise se trouvaient cette fois en RDC "à l'invitation du gouvernement congolais" - qui a obtenu en échange de Kigali l'arrestation du chef rebelle tutsi Laurent Nkunda et son assignation à résidence, dans l'attente d'une éventuelle extradition vers Kinshasa.

Le Rwanda a soutenu trois rébellions depuis 1996 en RDC. La première avait fait tomber le maréchal Mobutu Sese Seko en utilisant la rébellion dirigée par Laurent-Désiré Kabila - le père de l'actuel chef de l'Etat. La deuxième avait été déclenchée par la brouille entre Kabila-père et le régime du président rwandais Paul Kagame, devenu un parrain trop encombrant. Celle de Laurent Nkunda a été victime d'un renversement d'alliance entre Kinshasa et Kigali au nom de la traque des FDLR.

M. De Gucht a toutefois exprimé sa crainte que cette opération conjointe ne se transforme en "drame humanitaire" pour les populations de l'est de la RDC en cas d'affrontements. "Personne ne sait si les FDLR vont se battre" pour résister aux forces rwandaises et congolaises, a souligné le chef de la diplomatie belge, en notant que les rebelles hutus qui restent dans la région "sont le noyau dur" des FDLR.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait, dans un communiqué diffusé par le Premier ministre Herman Van Rompuy, salué le "rapprochement récent" effectué par la RDC et le Rwanda, tout en exprimant un certain nombre de préoccupations. Il avait notamment souhaité que la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) soit associée à ces opérations, notamment afin de pouvoir faire face à leurs conséquences humanitaires - ce qui n'a guère été le cas jusqu'à présent.


Mis en ligne le 04/02/2009

© Copyright La Libre


RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
4/2/2009

NORD-KIVU (2): LES REBELLES DISSIDENTS DU GROUPE DE NKUNDA DEMANDENT L’AMNISTIE

La “promulgation d'une loi d'amnistie pour les épisodes d'insurrection et de conflit jusqu'au 16 janvier 2009” a été demandée au gouvernement par les dissidents de la rébellion congolaise du Congrès national de défense du peuple (Cndp) de Laurent Nkunda, dans une note diffusée aujourd'hui à Goma, capitale de la province nord-orientale du Nord-Kivu, et rapportée par les agences de presse internationales. Le document est signé par Désiré Kamanzi, président du comité politique du Cndp, désigné par Bosco Ntaganda, numéro deux du Cndp d'ailleurs visé par un mandat de capture émis par la Cour pénale internationale (Cpi). Les dissidents du Cndp affirment également leur intention de fonder un parti politique pour poursuivre leur lutte “dans le cadre de l'ordre institutionnel et donc dans le respect de la Constitution et des lois de la République démocratique du Congo”; ils souhaitent également la reprise des colloques de paix entre le gouvernement et la formation armée, engagés en décembre à Nairobi, suspendus le 16 janvier et n'ayant plus jamais repris avec le début de l'offensive conjointe des armées congolaise et rwandaise, le 20 janvier, contre le Cndp et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr). Tout juste le 16 janvier, un groupe de commandants du Cndp réunis autour de Bosco Ntaganda avait annoncé “la fin de la guerre” contre les troupes régulières congolaises, mettant à disposition de l'armée “toutes les forces combattantes du groupe en vue de leur intégration aux forces armées nationales”; la division qui s'est vérifiée au sein du mouvement a été suivie, deux jours plus tard, par l'arrestation de Nkunda au Rwanda.

MISNA


RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
5/2/2009

NORD-KIVU: LES REBELLES DU CNDP CONFIRMENT CRÉATION PARTI ET VOLONTÉ DE NÉGOCIER

Dans un document diffusé tard hier soir, les membres de la direction politique du Congrès national de défense du peuple (Cndp) ont réaffirmé leur volonté d'abandonner la lutte armée dans la région orientale du Nord-Kivu pour faire partie de la vie politique nationale en respectant la constitution et ont recommandé la reprise des négociations avec le gouvernement congolais à Nairobi, avec la médiation des Nations Unies. Les rebelles du mouvement armé dirigé par le général dissident Laurent Nkunda, responsable depuis cinq ans de campagnes armées très virulentes dans l'est du Congo, font le point de la situation après la capture du chef historique du mouvement et le lancement d'une collaboration inédite avec les autorités congolaises. Le document annonce également la nomination de Desiré Kamanzi à la présidence du mouvement et souligne que dans les colloques engagés avec le gouvernement de Kinshasa, de nombreux points doivent encore être réglés; il s'agit notamment de l'intégration des hommes du Cndp à l'armée régulière et des questions politiques relatives aux administrations locales. La formation rebelle propose par ailleurs la création d'un ministère chargé des Affaires communautaires et de la réconciliation nationale; en ce qui concerne la cohabitation entre les diverses communautés, le mouvement demande la convocation d'une grande conférence nationale de réconciliation.

MISNA


L'Ouganda dévoile l'accord secret du 5 décembre 2008

Le désir de voir la RD Congo briser le joug de son humiliation par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, supplétifs des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d'Israël et de plusieurs multinationales du monde entier avec la complicité de Joseph Kabila et du gouvernement congolais porte en lui-même le danger de la consécration de la pensée unique. Certains compatriotes, partisans des « actions concrètes », sont tombés dans une intolérance d'une telle ampleur qu'ils qualifient les analyses théoriques sur notre pays de « conneries ». A leur avis, il y a tellement eu d'analyses sur le Congo qu'il faudrait maintenant passer aux actions concrètes. Sans nier l'existence de quelques « conneries » dans certaines publications congolaises, l'obsession pour « les actions concrètes » peut aussi cacher, chez certains de nos compatriotes, le manque de capacité d'approfondissement de certaines questions auxquelles notre pays est confronté. En 1996-1997, saluant « une action concrète », nous avions accueilli les marionnettes du pouvoir ougando-burundo-rwandaise en « libérateurs »!

L'importance de la publicisation de nos opinions

Ceux et celles d'entre nous qui s'en prennent à nos « conneries » font comme si « cette action concrète » n'en a pas été une. Donc, il y a « des actions concrètes », qui, à terme, peuvent révéler leur côté immature. Les actions porteuses de bons fruits mûrissent dans la réflexion (et la méditation) et vice-versa.

L'obsession pour « les actions concrètes » promotrices de la pensée unique est aussi révélatrice des dommages causés dans notre imaginaire par le règne Mobutiste de « papa bo...moko », négateur de toutes les valeurs humaines de la diversité d'opinions, de la pluralité de tendances, du partage et du choc des idées, du désaccord fondateur d'une autre orientation commune, etc.

A travers l'appel à « des actions concrètes », il y a, dans le chef de certains compatriotes, une fuite non-avouée de toutes ces choses qui aiguisent l'esprit d'analyse et pragmatique. L'obsession pour « les actions concrètes » serait aussi le fruit de l'ignorance du fonctionnement actuel de « grandes puissances » du monde: leur attachement à « l'expertise » et aux « Think Tanks ».

Souvent, il y a comme un oubli du rôle de rappel et de mémoire entretenue que jouent certains textes pour éviter aux acteurs de terrain de tomber dans l'amnésie à même de conduire à la répétition de l'histoire.

Nos publications peuvent permettre la synergie entre les compatriotes ayant une même vision de l'avenir du Congo. C'est le rôle même de la publicisation des opinions. « Ceux qui expriment la même opinion prennent conscience de leur identité de vues, et cela leur donne des capacités d'action qu'ils n'auraient pas eues si cette opinion identique était restée en fermée dans les limites de leur for intérieur. Moins les individus se sentent isolés, plus ils perçoivent leur force potentielle, plus ils sont susceptibles de s'organiser pour former un acteur collectif. » (B. MANIN, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 1995, p.218-219)

Nos publications peuvent aussi être des essais de déchiffrage de ce que l'on croit cacher. Tel est le cas du secret de l'accord signé entre les émissaires de Joseph Kabila et le Rwanda le 5 décembre 2008. Cet accord qui a favorisé l'entrée récente (et supplémentaire) de l'armée rwandaise au Congo-Kinshasa peut être dévoilé à partir de la demande Kampala de prolonger la durée de l'offensive de son armée contre les rebelles de la LRA dans la Province Orientale de notre pays. « Cette offensive, note Marie-France Cros, ne va pas sans susciter des remous en Ouganda. L’état-major général a, en effet, été court-circuité, selon la lettre d’information Southern African Monthly Regional Bulletin (MRB, janvier 2009). C’est le fils de Museveni, le lieutenant-colonel Muhoozi Kainerugaba qui commande l’offensive, indique cette publication. MRB ajoute que l’absence de stratégie de sortie de cette opération conjointe a été critiquée par des officiers ougandais, tandis que le représentant de l’Onu pour le Nord-Ouganda, l’ex-président mozambicain Joaquim Chissano, a mis en garde Museveni contre une sous-évaluation de la capacité militaire de la LRA. » (M.-F. CROS, L'offensive ougandaise pose question, dans La Libre Belgique du 04 janvier 2009)

La demande de prolongation de la durée de l'offensive ougandaise est liée à un secret de polichinelle: la balkanisation du Congo. En effet, écrit Marie-France Cros, « ce malaise des militaires ougandais survient alors que, selon MRB, le chef des Affaires politiques du bureau présidentiel ougandais, Moses Byaruhanga, a déclaré que Kampala appuierait... une fédération des provinces congolaises du Kivu et Orientale, voire leur indépendance si Kinshasa l’acceptait. Ce point de vue serait soutenu par le porte-parole de l’armée ougandaise, le major Felix Kulayigye, qui a évoqué le précédent du Sud-Soudan, dans l’attente d’un référendum sur son autodétermination. Il s’agirait, selon MRB, de stabiliser la région. » (Ibidem. Nous soulignons)

A qui profiterait l'indépendance du Kivu et de la Province Orientale? A l'Ouganda et au Rwanda?Ces deux pays font tout pour que leurs rêves se transforment en réalité. Et Joseph Kabila et son gouvernement jouent le jeu.

Le rêve de Museveni n'est pas différent de celui de Kagame

Pour rappel, Kagame fut « le numéro deux des renseignements militaires » en Ouganda sous le règne de Museveni après qu'il ait renversé Milton Obote. Beaucoup d'autres Tutsis Rwandais lui ayant prêté main forte ont occupé des fonctions importantes dans l'armée ougandaise avant que Museveni, poussé par la pression populaire, ne les aide à réaliser leur coup de force au Rwanda contre Habyarimana le 06 avril 1994. Ce faisant, il cherchait à étendre son influence à travers toute l'Afrique centrale.

Museveni et Kagame avaient signé des accords qui ne cessent de livrer leurs secrets avec Laurent-Désiré Kabila avant qu'il ne renverse Mobutu et prenne le pouvoir au Congo le 17 mai 1997. Donc, nous sommes là face à « un duo » travaillant continuellement ensemble, malgré la guerre de Kisangani. Il est supporté par les mêmes parrains.

Se confiant à Alain Chevalérias lors d'une interview, un colonel français ayant participé à l'opération Turquoise lui donne des preuves de ce soutien. « Aujourd'hui,lui dit-il, l'Ouganda de Museveni est un régime totalitaire. On voit aussi les Etats-Unis travaillant à structurer l'alliance entre Kampala et Kigali, entre Museveni et Kagame. Par exemple, après la victoire de ce dernier au Rwanda, c'est le génie des forces armées américaines qui ont refait la route entre les deux capitales. Washington a aussi fourni des blindés M113 et d'autres équipements militaires à l'armée tutsie victorieuse. »

La structuration de cette alliance se fait aux dépens des frontières héritées de la colonisation et des vies humaines congolaises. A travers le MRB, le pouvoir politique de Kampale en dévoile l'un des soubassements. Celui-ci n'est rien d'autre que la reconduction des accords signés avec Laurent-Désiré Kabila. A travers le MRB, l'Ouganda rend service aux Congolais occupés à demander que le contenu de l'accord signé le 5 décembre 2008 soit dévoilé au cours d'une probable rencontre des députés en session extraordinaire.

Ce service devrait inciter « les retardataires » Congolais sur cette question à rejoindre ceux de leurs compatriotes qui, depuis l'entrée de l'AFDL, ont mis la main sur les accords de Lemera et luttent au quotidien pour que la balkanisation du Congo ne se réalise pas.

Réduite à sa plus simple expression, la question congolaise est celle de la création des colonies de peuplement par des criminels de guerre, des criminels économiques et des criminels contre l'humanité. Que faire?

Le plan Museveni-Kagame-Kabila est voué à l'échec

En plus des actions de lobbying que plusieurs compatriotes mènent à travers le monde, il est urgent de décomplexifier la question congolaise pour l'expliquer, à temps et à contretemps, à nos populations; simplement. Cela aiderait à la création d'une opinion publique capable d'organiser une forte pression contre « les collabos » du nouveau désordre africain au Congo.

En effet, c'est sous la pression populaire ougandaise, que Museveni a décidé de renvoyer Kagame et ses escadrons de la mort au Rwanda.

Il serait imprudent de trop compter sur le Parlement congolais pour un éventuel impeachment contre Joseph Kabila et Adolphe Muzito. Ils disposent, dans cette institution, d'une majorité achetable à souhait.(Pour rappel, Muzito, par le biais du Ministre près le Parlement, avait dû corrompre leur propre majorité avec quelques miettes de dollars pour faire passer son budget de misère.)

Selon les informations dont nous disposons, un bon nombre d'organisations de la société civile s'adonne à ce travail de formation et d'information de l'opinion publique sur l'unique enjeu majeur des guerres à répétition chez nous. L'insurrection des consciences est de plus en plus à craindre.

La synergie (invisible) entre certaines organisations de la diaspora congolaise et nos populations a facilité la récolte des données de terrain sur lesquels certains « amis occidentaux » travaillent avec leurs hommes et femmes politiques.

Ces données les ont aidés à battre en brèche l'argument-fonds de commerce du « duo » Kagame-Museveni: la déstabilisation de leurs pays par les rébellions ayant le Congo comme base-arrière. Un effet boomerang risque d'emporter ce « duo » de la mort.

Des colloques s'organisent à travers le monde entier sur le Congo et des Congolais de souche y prennent part et étonnent certains de leurs auditeurs par leur capacité de démontage de cet argument-fonds de commerce.

J.-P. Mbelu
jpmbelu@yahoo.fr

 


 
 
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