RDC : Jean-Marc Kabund placé sous mandat d'arrêt provisoire 

Après son audition au parquet près la Cour de cassation, mardi 9 août à Kinshasa, le député national et président de l’Alliance pour le changement, Jean-Marc Kabund, a été placé sous mandat d'arrêt provisoire. Il a été aussitôt conduit à la prison centrale de Makala.

Sa défense a cependant crié au non-respect de la procédure. Elle estime que Jean-Marc Kabund ne devrait pas être placé au mandat d’arrêt provisoire sans que ses immunités ne soient levées.

A deux repises, le concerné a décliné l’invitation du bureau de l’Assemblée nationale. Ce dernier devrait l’entendre au sujet de la demande de levée de ses immunités parlementaires, introduite par le procureur près la Cassation de cassation.  

L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale est poursuivi pour avoir tenu devant la presse des propos qualifiés d'injurieux, de nature à alarmer la population et à porter atteinte à l’honneur dû aux institutions publiques et à la dignité du Chef de l’Etat. 

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Publié le mar, 09/08/2022


RDC : arrivée du Secrétaire d'Etat américain à Kinshasa

Publié le mar, 09/08/2022

Le Secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, est arrivé à Kinshasa ce mardi 9 août. Il a été accueilli à l’aéroport international de N’djili par le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala.

Le Chef de la diplomatie américaine est attendu ce mardi au Palais présidentiel du Mont Ngaliema pour un tête-à-tête avec le président Félix Tshisekedi Tshilombo, selon un communiqué du service de communication de la Présidence de la République.

L'entrevue des deux personnalités prendra une demi-heure, suivie d'une rencontre bilatérale élargie, poursuit le communiqué de presse.

Le Secrétaire d'Etat américain est accompagné du sous-secrétaire d'État chargé de croissance économique, énergie et environnement, José Fernandez, du secrétaire d'État adjointe chargée des affaires africaines, Molly Phee et du Directeur principal du Conseil national de sécurité pour l'Afrique, Judd Devermont.

Ces deux rencontres seront sanctionnées par une conférence de presse.

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Sortie médiatique de Jean Marc Kabund : Réaction de Lambert Mende Omalanga

Par Lambert Mende Omalanga, 
Député national

Honorable Député national, Cher collègue,

Les privilèges de l’aînesse m’ont poussé à sortir de la réserve que je me suis imposé depuis un certain temps pour vous adresser ces quelques considérations à la suite de votre sortie médiatique de ce lundi 18 juillet 2022. Nous autres bantous, sommes enclins à user des prérogatives de la séniorité pour apprécier et, le cas échéant, évaluer les prestations de nos puinés sur pied de nos valeurs civilisationnelles et culturelles propres.

En liminaire, je voudrais reconnaître la légitimité de votre droit à prendre position dans le débat politique particulièrement houleux en cours dans ce pays que nous avons en partage et dont nous avons reçu mandat de représenter le peuple au sein de la chambre basse du parlement.

Je dois néanmoins vous dire mon désappointement de vous entendre emboucher de manière aussi drastique les trompettes de Jéricho contre le Président Félix Tshisekedi dont vous avez été pendant si longtemps été un collaborateur fidèle au sein de sa formation politique, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) au point de prendre – et de donner – des coups aussi pernicieux que périlleux pour l’un et l’autre.

J’ai souvenance des saillies musclées de groupes de jeunes motards, appelés

« Wewas » dont vous étiez « le général » dans les rues de Kinshasa aux trousses

des adversaires réels ou supposés des orientations adoptées par le chef de l’État au temps de la coalition CACH-FCC qui étaient promptement molestés et voyaient leurs biens mobiliers (voitures) et immobiliers vandalisés par ces gros bras assurés de l’impunité que votre implication personnelle leur garantissait. A bon escient, d’aucuns attribuent les difficultés qu’éprouvent actuellement les autorités à éradiquer les externalités négatives développées dans notre ville- province capitale à ces « Wewas » que vous aviez entretenu et couvé en déployant votre parapluie de patron du parti au pouvoir, par ailleurs N° 2 de l’Assemblée nationale.

Savez-vous que jusqu’à ce jour où vous vous êtes résolu de jeter aux orties le

Président Tshisekedi, son UDPS et l’ensemble du régime de l’Union sacrée de la nation que vous avez ensemble porté sur les fonts baptismaux, ces jeunes concitoyens, nageant dans une permissivité digne du Far West américain sont toujours à la base de nombreux abus et se comportent en véritables hors-la-loi en répandant dans nos communes, nos quartiers et nos rues des pratiques qui portent plus gravement atteinte à nos chances de développement et d’émergence que toutes les agressions extérieures que vous avez, à juste titre, évoqué dans votre communication ?

Je suis resté perplexe face à la sélectivité de votre émotion quant aux fléaux qui rongent notre vivre-ensemble lorsque vous gardez le silence sur la dilution chez les usagers des emprises des infrastructures publiques de la saine « peur du gendarme » suite à des initiatives dont vous avez personnellement assumé la paternité il n’y a pas si longtemps ; une situation qui se manifeste par des phénomènes comme la défectuosité des véhicules automoteurs (« esprit de mort ») et la non-identification des taximen-motards « Wewas » qui prennent impunément d’assaut nos chaussées et qui, en cas d’accident par exemple, même de leur faute, se coalisent pour se faire justice comme on l’a vu ce dimanche 17 juillet devant le site Aqua Splash à Kingabwa sans craindre le moindre acte de répression des forces de l’ordre.

Il n’y a certes pas eu mort d’homme pour cet incident qui s’est soldé par l’incendie volontaire du véhicule, propriété d’un malheureux compatriote qui a eu la malchance de croiser l’itinéraire d’un motard ignorant manifestement tout du code de la circulation routière, mais de telles externalités négatives risquent si l’on n’y prend garde de déboucher sur une guerre civile, une perturbation majeure de l’ordre public ou une déstabilisation irrémédiable du pays, lesquelles ne sont pas le fruit d’une génération spontanée, loin s’en faut.

Vous rendez-vous compte que les forces de police, certes déconcertées par le déficit de ceux qui en ont la tutelle au niveau du gouvernement sont aussi décontenancées par votre fait dès lors qu’on vous a vu publiquement menacer de pires représailles l’officier général qui les commande ?

Vous avez choisi, et c’est votre droit, de rejoindre d’autres de nos compatriotes qui se positionnent dans une radicalité excessive. Lorsque, pour émouvoir l’opinion, vous parlez comme d’un secret d’alcôve de « la mise en péril par le régime Tshisekedi de la périodicité, la sincérité et la transparence des élections de 2023 en préparant le glissement et une fraude massive » sans étayer ces graves accusations d’éléments de preuve, ceux de vos concitoyens qui vous ont vu naguère déployer une belle opiniâtreté pour rameuter autour de Félix-Antoine Tshisekedi et son Union sacrée une majorité d’au moins 400 députés nationaux ne sont pas loin de croire en une véritable métempsycose.

Last but not least, il n’est pas inutile de rappeler que ce sont les actes de violences infligées sur la voie publique par vos gardes du corps à un membre de nos forces de défense suivies d’une rétorsion toute aussi illégale de la part des collègues de ce dernier, furieux de l’humiliation subie par leur compagnon qui ont distendu vos rapports avec l’UDPS et l’Union sacrée de la nation. Il ne s’est pas agi, à ma connaissance, d’une divergence politique ou idéologique. J’en veux pour preuve le fait que vous continuez à vous prévaloir de l’héritage politique du Premier Ministre Etienne Tshisekedi wa Mulumba, fondateur de l’UDPS dont se réclame également Félix Tshisekedi.

A la réflexion, votre sortie manichéiste me paraît un mauvais remède à une de ces banales plaies d’amour-propre qui jalonnent le parcours professionnel de tout acteur politique. Votre attitude consistant à vous formaliser outre-mesure de cette lésion d’amour-propre ne me paraît pas de bonne guerre.

Ce qui intéresse le Congolais lambda aujourd’hui, ce sont moins les jérémiades et l’orgueil blessé de ceux qui parlent en leurs noms que les menaces sérieuses contre l’intégrité de leur territoire que des groupes terroristes manipulés par la principauté militaire rwandaise font peser sur leur pays à partir de nos provinces septentrionales et qui appellent à l’unité nationale. Tout le reste n’est que distraction, billevesées et calembredaines.

Avec mes sentiments patriotiques et fraternels,

Kinshasa, le 18 juillet 2022

Lambert Mende Omalanga

Député national élu de la circonscription de Lodja (Sankuru)

© Congo Vision


Jean-Marc Kabund : « Le régime Tshisekedi a lamentablement échoué »

Publié le lun, 18/07/2022 - 10:59

« Le régime Tshisekedi a lamentablement échoué », a déploré lundi 18 juillet, l’ancien président intérimaire de l'UDPS, Jean-Marc Kabund.

Lors d’une conférencede presse tenue à Kinshasa, il a déclaré que le peuple qui a placé son espoir dans ce régime a vu renaitre le tribalisme et le régionalisme.

A l'occasion, Jean-Marc Kabund a dit regretter d'avoir contribué que Tshisekedi soit président de la République.

« Et c'est une page qu'il faut tourner », a-t-il indiqué.

Jean-Marc Kabund pense également que le peuple congolais devrait marcher contre le gouvernement de Félix Tshisekedi pour réclamer la sécurité dans l'Est du pays.

"Chaque week-end, Félix (NDLR: Tshisekedi, chef de l'Etat)  se la coule douce. Le diable, il ne faut pas le chercher ailleurs. Il est avec nous et c'est Félix", a ajouté cet ancien cadre de l'UDPS.

Le député Jean-Marc Kabund avait déposé officiellement sa lettre de démission jeudi 31 mars du poste du premier vice-président de l'Assemblée nationale.

Il avait affirmé sur son compte twitter avoir déposé sa démission ce jeudi au bureau de la chambre basse du Parlement.

Dans ce post, cet élu de la Mont-Amba (Kinshasa) n’évoquait pas les causes de sa démission.

Mais, celle-ci intervenait au lendemain des incidents ayant opposé sa garde rapprochée à un élément de la Garde républicaine (GR).

En fait, un militaire de la Garde républicaine avait été désarmé sur l’avenue des Poids lourds par les éléments de police commis à la sécurité du président intérimaire de l’UDPS.

En guise des représailles, les militaires de la Garde républicaine sont allés vandaliser la maison de Jean-Marc Kabund, au quartier Kingabwa, dans la commune de Limete.

Les images du saccage avaient fait le tour des réseaux sociaux, donnant l’impression d’une expédition punitive de l’unité spéciale de protection présidentielle au domicile du premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Depuis lors, Jean Marc Kabund avait été désavoué par sa famille politique et son parti politique, l'UDPS.

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